Men In Black (1997)
Traduction du titre original: Les hommes en noir.

Ici l'article de ce blog sur le film Men in Black (1997)

Sorti aux USA en juin 1997 chez BANTAM US.
Sorti en France en juin 1997 chez POCKET FR (traduction de Thomas Bauduret).

De Steve Perry, d'après l'histoire et le scénario de Ed Solomon.

Kay et Dee sont des hommes en noir: des agents d'une agence si secrète, que personne au gouvernement n'est au courant de leur existence. Équipés de technologies surréalistes, tel l'Effaceur de mémoire, ils traquent les immigrants clandestins extraterrestres qui viennent se cacher sans permission sur la Terre. Mais Dee se fait vieux, et l'arrestation du dénommé Mickey manque de mal tourner, alors que l'extraterrestre s'était jusqu'à présent montré tout à fait inoffensif à toutes ses tentatives précédentes de passages en fraude : Dee est bon pour la retraite - une retraite sans aucun souvenir de carrière sur quoi s'épancher. Et Kay peut se mettre à la recherche d'un nouveau partenaire... Justement, James Edwards, simple policier de New-York vient de démontrer des aptitudes peu ordinaires à la poursuite d'un voleur qui ne l'était pas moins. Pendant ce temps, un OVNI écrabouille le camion d'un certain Edgard Jax, fermier de son état.

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Surtout ne lisez pas le livre avant d'avoir vu le film: l'essentiel de l'intérêt du film repose sur la surprise et un humour qui, à mon humble avis, a peu de chance de fonctionner aussi bien à la rediffusion. Le thème de départ annonçait un risque certain de dérapage idéologique. On en est vraiment pas très loin, notamment compte tenu du parfait détachement affiché par les héros vis à vis de la vie - extraterrestre ou humaine. Ajoutez-y un mépris affiché pour la Science (humaine), l'intégrité mentale humaine, la foule ("aussi bête que la plus bête de ses composantes" - donc si j'ai bien suivi le raisonnement, la Démocratie c'est nul et la Dictature c'est génial). Et bien entendu, la fin justifie les moyens, donc du moment qu'on baratine une justification quelconque, on a tous les droits ? La totale donc.

A part la bordée de messages idéologiques ignobles et amoraux réitérés, les personnages n'ont aucune épaisseur, les extraterrestres sont débiles et lâches dans l'ensemble. Le coup du cafard vengeur est un retournement intéressant, mais une fois de plus, suspect. Comme dans le cas de Independence Day, à prendre au premier degré - sinon vous risquez de rire jaune.

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(traduction au plus proche)

J'aurais voulu aimer l'espèce humaine;
J'aurais voulu aimer ses grimaces vaines;
J'aurais voulu aimer sa façon de marcher;
J'aurais voulu aimer sa façon de parler;
Et quand je lui aurais été présenté
J'aurais voulu penser, mais qu'est-ce qu'on s'amuse!


—Sir Walter Raleigh

1

Il était plus de minuit, et la route nationale était aussi calme que l'intérieur d'un cercueil enterré depuis une centaine d'années. Le ciel d'été du sud du Texas était rempli d'étoiles, en fait, de minuscules points lumineux piquetant le rideau noir d'une nuit sans lune.

Le ciel du sud du Texas était aussi rempli de quelques deux millions d'insectes - mites, moustiques, lucioles, hannetons, charançons volants, cafards errants, moucherons, et Dieu sait quoi d'autre. Les cadavres d'une cargaison entière de ces suceurs formaient une purée visqueuse jaune et verte sur le pare-brise de la Ford LTD 1986, alors stationnée à côté d'un tas de truc, lequel, avec beaucoup de chance, finirait en buisson roulant un jour...

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(texte original)

I wish I loved the human race;
I wish I loved its silly face;
I wish I liked the way it walks;
I wish I liked the way it talked;And when I'm introduced to one
I wish I thought, What a jolly fun!

—Sir Walter Raleigh.

1  

It  was  past  midnight,  and  the  state  road  was  as  quiet  as  the  inside  of  a  coffin  buried  a  hundred  years.  The  south Texas  summer  skies  were  filled  with  stars,  though,  pinpoints  of  light  against  the  black  curtain  of a moonless night.

The  south  Texas  skies  were  also  filled  with  a  couple  million  insects—moths,  mosquitoes,  lightning bugs, June bugs, flying weevils, stray roaches, no-see-ums, and God knew what else. The bodies of a whole truckload  of  the  suckers formed a gooey green and yellow paste on  the windshield  of  the  black  '86 Ford LTD  where  it  sat  parked  next  to  a  clump  of  something  that  might—if  it  was  lucky—grow  up  to  be  a tumbleweed someday. 

The car was on  a  tiny hillock a couple hundred yards off the road, but the ground was hard and dry, only a little sand sprinkled over it. Easy enough for even a stock Ford to navigate on it.

Not that the LTD was exactly stock . . .

A mosquito buzzed from the hot night in through the Ford's open passenger window.

Riding shotgun, Dee swatted at the mosquito, "Damned bugs."

Kay, the car's other occupant, sat behind the wheel, staring into the darkness. He said, "I hear that, partner."

Both men wore white shirts, black ties, and black suits. Their black shoes were so shiny they could have been patent leather.

Dee shook his head. He was the older of the two men, close to retirement age, and had a good fifteen years  on Kay.  "This  is  no  way  for  a  grown  man  to  make  a  livin',"  Dee  said.  He  swatted  at  the  mosquito again,  smashed  it  against  the  side  of  his  neck.  Looked  at  the  bloody  spot  on  his  palm  with  disgust,  then wiped it on the windowsill.

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(traduction de Thomas Bauduret de 1997)

CHAPITRE 1

Il était minuit passé, et la route était aussi paisible qu'un cercueil enterré depuis un siècle. On était en plein été, au sud du Texas, et le ciel était piqueté d'étoiles brillant sur fond de nuit sans lune.

Des millions d'insectes bourdonnaient tranquillement au-dessus du désert - des mites, des moustiques, des cafards, des charançons et Dieu sait quoi d'autre. Leurs cadavres accumulés formaient une bouillie jaune et verte sur le pare-brise de la Ford LDT garée près d'une masse végétale qui, avec un peu de chance, finirait par croître pour devenir un buisson...

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