La guerre des étoiles (1977) le blu-ray de 2012Feu vert blu-ray

Ici la page Amazon de ce coffret chapitre 4 à 6 blu-ray français.

Star Wars (1977), le coffret blu-ray (chapitre 4 à 6) du 14 septembre 2011

Coffret français identique au coffret américain, multi-régions, pas de bonus à part les commentaires audios.

Attention, il s'agit du montage censuré et très altéré (images et sons différents des versions originales)

Ici l'article de ce blog sur la Guerre des étoiles / Star wars épisode IV (1977)

Sur le film : un film culte, extrêmement populaire, appartenant désormais à l'Histoire du Cinéma, conte de fées rhabillé des habits clinquants du Space Opera grand teint à la manière des années 1930, mais avec les effets spéciaux des années 1970/80. C'est jubilatoire parce que c'est tout ce que les spectateurs voulaient voir au cinéma et ne voyaient jamais alors que les studios de l'époque confondaient horreur (kitch ou métaphysique) et science-fiction, et ignoraient superbement l'Aventure dans l'Espace avec un grand A et un grand E qu'offraient pourtant à leurs lecteurs les magazines et les bandes dessinées depuis les années 1930, voire depuis encore plus loin.

En avant donc pour les explosions (des vraies, pas des numériques), les pirates de l'espace au grand cœur, les extraterrestres mignons ou écœurants (là encore, en vraie plastoc, pas en numérique), et toutes ces planètes dont le paysage se résume à un seul climat ou un seul point de vue spectaculaire (éventuellement tournés en paysages naturels s'il vous plaît, presque pas matte-peintés), sans oublier ces nuées d'astéroïdes systématiquement embouteillés qui ignorent superbement le fait que la gravité les forceraient à former une planète dans l'année et non un champ fixe qui sert juste à démontrer l'agilité prétendue du fougueux pilote d'astronef de service - que personne dans la salle ne saurait de toute manière juger, et dont la réussite ne dépend que du bon vouloir des scénaristes. Le vrai talent de George Lucas est d'avoir réussi à avoir forcé Hollywood à projeter sur grand écran ce merveilleux que la caste incompétente bloquait jusque là, et de l'avoir fait en rassemblant une équipe de passionnés vraiment compétents dans leurs domaines, notamment John Dykstra et et Donald E. Trumbull.

Malheureusement pour la jubilation, le film a été depuis altéré, non seulement au montage, mais par l'ajout d'effets spéciaux numériques, deux fois de suite au moins. A chaque fois, la prétendue "restauration" a été incohérente (les détails retouchés ne le sont pas forcément dans le plan suivant et pas forcément de la même manière) et si certaines retouches, à la Star Trek Original destination blu-ray sont très belles et modernise agréablement la copie d'origine, l'immense majorité des changements ne se justifient pas et détériorent l'expérience du film.

George Lucas fait constamment de très mauvais choix et la qualité de la trilogie des chapitres 4 à 6 tient d'une part à une équipe remarquable et aux apports non négligeables des vrais auteurs de science-fiction et concepteurs de maquettes et d'effets spéciaux dont le talent se retrouvera, au contraire de celui de Lucas, dans plusieurs autres productions, sans oublier une masse de copier-coller depuis les albums de Valérian (le Falcon Millénium est un décalque du vaisseau de Valérian, tous les extraterrestres un peu réussis viennent de chez Valérian, notamment de Point-Central) et depuis l'adaptation avortée du Dune de Frank Herbert par Jodorowski et les dessins de Moebius ou même du robot iconique du Métropolis de Fritz Lang. Autant pour le prétendu génie de Lucas quant à l'originalité et le foisonnement des idées, pourtant mille et une fois célébrés par une presse ignare au-delà du tolérable ou lécheuse de bottes au-delà de l'abnégation.

Maintenant, comme l'a expliqué Pierre Christin lui-même, toutes ces idées appartiennent au fond de la science-fiction, quand bien même Lucas lui-même tente et retente encore de le copyrighter. Lucas accusera la production de Battlestar Galactica de plagiat, qui, au procès, l'attaquera en retour pour avoir notamment plagié, à ce compte, Flash Gordon et beaucoup d'autres serials des années 1930. Résultat, Lucas dû renoncer à son action sous peine de se retrouver à payer encore davantage de dommages et intérêts. Mais l'histoire ne s'arrêtera pas là, et la totalité des marques déposées sur chaque personnage et nom de planètes starwars dont la nature n'a rien d'original et le nom est aléatoire n'est que la suite de l'entreprise de main basse sur l'imaginaire et les droits des vrais auteurs de Space Opera. Et comme maintenant, c'est Disney qui est le détenteur de ces droits (celui qui change les règles du domaine public pour garder des droits d'auteurs pour toute l'éternité sur des dessins animés copiant collant les grands illustrateurs du 19ème siècle et les productions antérieures comme She de Merian C. Cooper, Robin des bois de Michael Curtiz et William Keighley, le voleur de Bagdad de Corda, la Belle et la bête de Cocteau, cela promet un avenir digne de l'Empire maléfique décrit dans le film.

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Image : Excellente mais censurée et altérée - non seulement les versions originales ne sont pas fournies, mais en plus les films sont encore modifiés par rapport aux nouvelles éditions, et pas avec finesse. Par exemple, une texture de rocher de synthèse recouvre R2D2 pour rendre plus plausible sa tentative de se cacher dans une enfractuosité. Non seulement l'image originale de qualité est détruite au 3/4, mais en plus, difficile d'expliquer ensuite comment R2D2 a pu reculer derrière un tel obstacle. Sans doute la fonction "traverser les rochers de synthèse".

Son : Excellent mais censuré et altéré - la bande son a été modifiée, à nouveau grossièrement, en rajoutant par exemple un cri de bête à l'arrivée d'Obi Wan Kenobi, ou encore un "Nooooooooooooooooooon !" ça et là. Non seulement c'est risible, mais cela pose la question de qu'est-ce qu'on fera dire aux acteurs d'alors à la prochaine édition.

Bonus : Amputés. Les bonus de la première trilogie sont seulement dans le coffret de l'intégrale : quelqu'un a essayé de vous forcer à acheter la nouvelle trilogie... Il vous restera toujours les commentaires audio, sans doute trop coûteux à séparer des films lors du pressage.

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Au total, un véritable crève-cœur : si la qualité du blu-ray ne fait aucun doute, la projection est un supplice, insinuant constamment le doute si, comme moi, vous aviez déjà vu le film dans ses versions originales et nouvelles éditions.

Ce qui m’écœure particulièrement est la censure des scènes censées "trop violentes", comme Han Solo qui abat le chasseur de prime avant que ce dernier ait pu dégainer, ou l'attaque du poste de surveillance lorsque Han Solo et Luke s'en vont délivrer Leia. Cette dernière scène, je l'ai vue des centaines de fois parce qu'elle était inclue dans un jouet qui permettait de visionner en super-8 des montages des films à succès du moment. Quand, dans le même temps, Lucas maintient toutes les scènes à monstres, ses critères d'un spectacle violent ou pas paraissent particulièrement hypocrites.

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