Le territoire des ombres I : le secret des Valdemars (2010)Feu vert cinéma

La herencia Valdemar (2010)
Traduction du titre original : L'héritage Valdemar.
Titre français : le territoire des ombres 1: Le secret des Valdemars.

> Ici la page de ce blog consacré à la suite : Le territoire des ombres II : Le monde interdit.

A ne pas confondre avec la nouvelle d’Edgar Alan Poe, La Vérité sur le cas de M. Valdemar de 1845 (The Facts in the Case of M. Valdemar)

Sorti en Espagne le 22 janvier 2010.
Sorti en blu-ray espagnol le 19 juillet 2011.
Sorti en blu-ray français le 5 juin 2013 (image bonne, son bon, bonus : Lovecraft décrypté part 1, making of part 1, plus livret papier H. P. Lovecraft, introduction à l'univers du maître de la littérature fantastique).

De José Luis Alemán (également scénariste) ; avec Rodolfo Sancho, Silvia Abascal, Laia Marull, Daniele Liotti, Paul Naschy, Ana Risueño, Óscar Jaenada, Paco Maestre.

Pour adultes et adolescents.

(horreur lovecrafienne) De nos jours. Les vastes locaux brillamment éclairés d’une agence immobilière. Une femme blonde (Anna) marche rapidement et entre dans le bureau d’Eduardo, avachi dans son fauteuil devant son ordinateur, qui prétend être trop occupé. Anna lui rétorque que l’ordre vient de la direction : ils ont un problème avec l’héritage des Valdemar : la vente aux enchères a été avancée, et la maison n’a toujours pas été estimée.

Eduardo soudain intéressé demande pour quand est la vente aux enchères. Anna lui répond qu’ils ont ordonné un rapport complet d’ici lundi. Eduardo semble indigné : comment ça ordonné ? qui l’a ordonné ? La réponse de Anna, bras croisés, est qu’elle a reçu un appel du président de l’agence en personne et il n’était pas précisément de bonne humeur.

Eduardo semble soudain accablé, se massant le front tête baissée. Il se redresse soudain et à voix basse déclare en se levant : « voyons voir ça. » Il va au diagrame des ventes de 2008 affiché sur le tableau blanc sur pieds contre le mur de son bureau : il y figure la liste des agents qu’il emploie, dont Luisa Llorente, le premier nom à gauche, puis Pablo Orquicia. Il lit que l’expertise de l’héritage Valdemar a été confié à Orquicia, depuis vingt jours déjà : il avait largement le temps de livrer son rapport. Est-ce qu’ils ont des nouvelles de lui ?

Anna lui répond, rien de rien, il ne répond pas. Immédiatement, Eduardo accuse : Orquicia aura trouvé un truc de valeur dans la maison et se sera fait la malle avec. Anna s’étonne : quelque chose de valeur dans une maison où personne ne veut entrer ? Mais Eduardo n’en démord pas : la maison date de l’époque victorienne, probablement la dernière en Espagne, et jamais personne n’en a fait l’inventaire : on ne sait pas combien de meubles elle contient, ni s’il y a des tableaux de valeurs, de l’argenterie. Pour autant qu’il sache, le placard à balai pourrait faire baver n’importe quel antiquaire ! Orquicia aurait pu dénicher la perle rare, ne pas l’inscrire à l’inventaire et être parti la revendre au Canada.

Anna ne veut pas y croire : commettre une telle faute de la part d’Orquicia, c’est impossible ! Eduardo rappelle alors que le manoir Valdermar est protégé par la Fondation, avec interdiction d’y entrer. Quand ils ont donné l’autorisation, Orquicia s’est rué dessus : cet enfoiré n’avait plus qu’à se servir !

Anna a l’air d’en douter, mais elle finit par lâcher : « Bien, et on fait quoi maintenant ? » Pour Eduardo, ils n’ont pas le choix, il faut livrer ce rapport. Et s’ils découvrent qu’il manque quelque chose, ils verront bien comment ils pourront se couvrir. Eduardo demande alors à la blonde de lui suggérer quel expert ils pourraient appeler. Pour Anna, il n’y a personne de vraiment à la hauteur, à moins qu’ils appellent Luisa. Eduardo n’est pas chaud : elle les tueraient s’ils lui demandaient une chose pareille : le mois dernier avec la maladie de son père elle n’a pas pu souffler. Il soupire : de toutes manières, ils auront des emmerdes. Donc il demande à la blonde d’appeler un coursier, car il leur faut procéder de manière rapide et indolore.

Et c’est ainsi qu’un coursier sonne à la porte du vaste appartement de Luisa, et que son chat blanc à poils longs file jusqu’à la salle de bain où Luisa elle-même, une jeune femme souriante et brune, achevait de sécher ses cheveux en peignoir. On sonne une seconde fois. Luisa ouvre sa porte et découvre un bouquet de fleurs posé sur la chaise sur le palier. Elle le prend, très surprise, referme sa porte, ajoute le bouquet à un vase dans son entrée, va pour retourner à la salle de bain, comme on sonne à nouveau. Cette fois elle demande qui est là avant d’ouvrir, et on lui répond que c’est le coursier. Elle ouvre, et effectivement c’est le coursier qui demande une signature pour un paquet cadeau. Elle signe, il parle. On sonne à nouveau : et c’est un autre coursier qui cette fois dépose un dossier de l’agence immobilière.

Furieuse, Luisa vide l’enveloppe sur une table, s’assied sur un divan rouge et téléphone à Eduardo : c’est incroyable, comment peut-il oser lui faire ça ? c’est son seul week-end de libre en deux mois ! Eduardo fait carpette : vraiment désolé, mais il faut qu’elle l’écoute, elle est la seule experte disponible, le rapport est pour lundi.

Comme Luisa feuillette en même temps le dossier, elle tombe sur un dessin d’une maison victorienne et s’écrie : « attends une seconde : c’est le manoir des Valdemars ? mais c’est dans le secteur d’Orquicia ! » et de refermer le dossier : « il n’en est pas question : elle ne se tapera pas tout lla merde pour qu’Orquicia en retire tous les honneurs ! » Eduardo lui dit de ne pas s’inquiéter : officiellement Orquicia s’est fait viré. »

Mais Luisa reste méfiante : et si Orquicia réapparaissait ? elle connait la chanson ! Eduardo lui donne sa parole. Luisa pose alors deux conditions dont aucune n’est négociable : primo Eduardo prendra en charge l’annulation de son billet ; secondo, elle veut le portefeuille immobilier d’Orquicia. Eduardo répond qu’elle abuse, mais que ça ira. Il veut donc le rapport sur son bureau, lundi à la première heure. « Et avec tous les formulaires correctement remplis pour , complète Luisa en souriant : un plaisir de négocier avec toi. »

Ayant raccroché, Luisa s’extasie auprès de son chat : qu’il imagine l’avancement pour sa carrière, plus de 140 dossiers dont certains valent une petite fortune. Et de réclamer un « miaou » pour la féliciter. Comme elle tient le chat dans ses bras un petit temps, le chat proteste, et Luisa répond « très bien » et daigne lui rende sa liberté. Elle abandonne le chat sur le divan, puis téléphone à sa mère : elle ne va pas pouvoir la visiter demain à cause du travail – et non, elle n’a personne, si non elle le lui aurait dit.

Plus tard, Luisa s’est endormie sur le divan à côté des dossiers sur la table. Un courant d’air surnaturel se lève et souffle une bougie, réveille le chat qui fixe l’un des classeurs du dossier Valdemar. Avec le courant d’air, les pages se tournent rapidement pour s’arrêter sur une photo noir et blanc en contre-plongée de la façade du manoir : à la fenêtre du dernier étage de l’aile gauche, les rideaux sont tirés, et une femme apparait, habillée et coiffée à la manière du 19ème siècle, pour s’appuyer contre la vitre. Impossible de discerner ses traits. Sur le divan de Luisa, le chat blanc crache en direction de la photo.

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