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Outland, le blu-ray américain de 2012

Sorti le 10 juillet 2012 (multi-régions, version et sous-titres français inclus).

Ici l'article sur le film Outland (1981)

Sur le film : Outland est une transposition réussie du Train sifflera trois fois (le western) dans le style d'Alien de Ridley Scott. Si à l'époque, les critiques français avaient reproché un manque d'originalité et un aspect prévisible, plus un Sean Connery de bois, il faut reconnaître qu'aujourd'hui, pratiquement aucun film de science-fiction n'est au moins aussi décemment scénarisé et ne tient ses promesses, alors que c'est bien le cas de Outland. A plusieurs moments, comme dans Alien, on a vraiment l'impression d'être sur la mine (version low-tech, oubliez le fluo et les écrans transparents ou virtuels et le look Apple) et les personnages sonnent justes. Enfin, Outland résonne fortement avec notre époque actuelle de cannibales shootés aux sels de bain, comme il devait déjà résonner fortement avec l'époque des années 80, et la corruption qui joue la carte des technologies de pointe pour mieux contrôler ses esclaves.

Question violence et trash, le film n'est pas avare en décompressions explosives, en bagarre réalistes et en prostitué/es (très peu démonstratifs / démonstratives, nous ne sommes ni sur HBO ni dans un film de Paul Verhoeven). Le film assure également avec des seconds rôles qui ont vraiment l'air du genre de gens ordinaires et même si effectivement le personnage du héros n'a rien de particulièrement séduisant ou d'exceptionnel, le résultat final vien encore renforcer l'impression d'être sur Io et de vivre le cauchemar résigné de ceux qui, un jour, choississent de vivre selon des principes respecteux, au lieu de plier, comme la majorité, devant le système. Pas vraiment le thème dominant des films d'action décervelés ou des romances schizophréniques privilégiés par les Majors en ce début du 21ème siècle.

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Le menu est de mauvais augure : une photo de Sean Connery qui ressort mal en blu-ray (tâches bleues sur les zones sombres, image granuleuse, plus ou moins marqué selon vos réglages favoris de l'image de votre téléviseur), mais...

Image 2.4:1 (16/9) : Plutôt bonne. Notez que j'ai visionné le film avec des réglages de contraste très élevés. Avec un contraste plus faible, l'image est plus belle. Si nous sommes bien en HD, l'image manque pratiquement toujours de précision - les détails fins ne ressortent que très rarement, et seulement dans les gros plans (impossible par exemple de lire les textes sur les machines de l'infirmerie, à part les très gros titres). Il y a de brèves superpositions qui ressortent très granuleuses (dans la scène d'ouverture, les mineurs sortent dans l'espace par un ascenseur complètement granuleux). Les couleurs et l'ambiance générale semblent correspondre à mon souvenir (j'ai vu le film au cinéma) mais j'ai tout de même une impression limite, encore une fois à cause de la scène d'ouverture avec ses noirs bouchés, ses couleurs dégradées. Ensuite le film enchaîne des plans particulièrement difficiles pour la HD : fumées, lumières braquées vers la caméra provoquant naturellement des halos, poussières, effets lasers. De ce fait, l'image est le plus souvent "ouatée", mais elle l'est aussi quand elle ne devrait pas l'être... Il y a encore peu, j'aurai pu croire à une excuse quelconque, mais après le cas des blu-rays Flash Gordon, je pense qu'il s'agit d'un transfert au rabais et qu'un meilleur scan, ou un scan plus récent (le film a tout de même été tiré en 70 mm soit une image énorme) et mieux traité aurait pu présenter une bien meilleure image. Je dois cependant admettre qu'il n'y a aucun coup à l'image (petit point blanc) ni tâches ni rayures apparentes, ce qui indique tout de même que l'éditeur a été soigneux et a forcément passé un peu de temps et d'argent à nettoyer tout ça.

Son : Moyen. Anglais DTS 5.1 ; Français Dolby Digital 2.1 ; Espagnol Castillan 2.1 ; Latin mono ; Allemand, Italien. Sous-titres anglais, français, allemand, italien, norvégien, suédois, danois, finlandais, hollandais, japonais (caché mais accessible par la télécommande du lecteur) et espagnol. En anglais, l'immersion est limitée, les voix un peu datée, le son un rien faiblard mais très acceptable. Là aussi, la restauration aurait pu, à mon avis, aller (beaucoup) plus loin.

Bonus : pas encore vu - commentaire audio du réalisateur, ce qui est déjà génial, une bande annonce non restaurée.

Conclusion : Entre un DVD daté défectueux tant du point de l'image que de simplement pouvoir le lire plus d'une fois, et un blu-ray presque correct, il n'y a pas photo, je suis (très) content d'avoir le blu-ray. Dommage cependant que le transfert ne soit pas de meilleure qualité tant du point de vue de l'image que du son. La restauration numérique apparemment très efficace, a simplement ses limites, et le film en blu-ray ne correspond pas encore à mon souvenir lorsque j'assistai à la projection de l'époque au cinéma.