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Waking Life, le film de 2001Feu vert cinéma

Sorti aux USA le 16 novembre 2001.
Sorti en Angleterre le 19 avril 2002.
Sorti en blu-ray allemand le 13 avril 2002 (pas de version française, sous-titres anglais inclus)

De Richard Linklater (également scénariste), avec Wiley Wiggins, Bill Wise, Kim Krizan, Ethan Hawke, Julie Delpy, Louis Mackey, Guy Forsyth, Caveh Zahedi , Richard Linklater.

Pour adultes

Une petite fille demande à un garçon de choisir une couleur et un nombre, puis plie et replie une sorte de cocotte en papier, pour s’arrêter à un message griffonné dans un repli : « le rêve est la Destinée ». Il fait nuit. Le garçon marche jusqu’à une voiture, puis ses pieds décollent du sol, et il se retient à la poignée de la portière avant, tandis qu’il se retrouve tête en bas, comme tiré vers le ciel. Il fait jour. Il est devenu un jeune homme qui voyage en train, et repense à ce souvenir en regardant le paysage défiler par la vitre.

Dans un salon, un quatuor à cordes accompagné d’un piano et d’un accordéon répète une composition originale heurtée et lyrique la fois, avec le compositeur qui les interrompt pour leur donner ses consignes d’interprétation. Le train du jeune homme s’arrête, en descend le contrôleur qui installe un marchepied. Le jeune homme descend du train, traverse le hall dont les murs et les plafonds flottent. Il va aux cabines téléphoniques. Téléphone à un ami pour l’avertir qu’il va devoir se débrouiller pour rentrer chez lui. Une joli fille le regarde. Elle et son fauteuil flottent également dans le décor.

A la sortie de la gare, le jeune homme voit un étrange véhicule s’arrêter devant lui : la voiture est comme une vedette sur roue, avec un drapeau de pirate qui flotte en proue. Il y a déjà un passager, et comme le de peur de ne pas trouver d’autre taxi, le jeune homme monte et s’installe sur la banquette arrière. Le conducteur commence à lui raconter que sa voiture représente sa personnalité, ce qu’il voit du monde, il peut ne pas l’accepter, mais il doit filer avec le flot, la mer ne refuse aucune rive : il faut être toujours sur le départ au lieu de constamment arriver, le monde n’a pas besoin d’explication, comme si l’on naissait sur cette planète avec une boite à crayons – le kit de huit ou le kit de seize, mais ce qui compte c’est ce que vous dessinez, et peu importe si vous dépasser les lignes, il ne faut pas se laisser enfermer.

Mais quand le chauffeur lui demande une adresse où le déposer, le jeune homme ne sait pas quoi lui répondre et finit par lui dire que n’importe où fera l’affaire. Alors c’est le passager qui ordonne de déposer trois rues plus loin, prendre à droite, deux blocs de plus et laisser le jeune homme au coin de rue. Le chauffeur ne sait pas où c’est, mais selon lui, c’est quelque part, et ce lieu va déterminer la suite de la vie du jeune homme à jamais. Et effectivement, à l’endroit indiqué, il y a une feuille de papier par terre, au milieu de la rue, où il est écrit « regarde à ta droite » : à la droite du jeune homme, une voiture arrive à toute vitesse et le percute.

Le jeune homme se réveille, s’habille, prend son petit-déjeuner, puis après avoir pris des escaliers et un couloir, arrive dans l’amphithéâtre d’un cours d’université : le professeur explique qu’il refuse de prendre l’existentialisme comme une simple mode française, une anecdote du 20ème siècle. Le professeur estime qu’au 21ème siècle, nous perdons le sens de vivre avec passion, de faire quelque chose de soi-même et de se sentir bien quant à soi-même. Pour le professeur, l’existentialisme n’est pas la désespérance… Le professeur continue de parler au jeune homme tandis qu’ils marchent dans la rue ensoleillée : Sartre ne parle pas de quelque chose d’abstrait, pas de choses concrètes, comme eux-deux qui parlent, qui prennent des décisions. Ils sont dans un café : la morale serait de ne jamais nier toute responsabilité sur ce qui vous arrive, ne jamais se voir comme une victime de forces variées, tout relève toujours de nos décisions et de ce que nous sommes : ce que vous faites fait la différence, que ce soit sur le plan matériel ou des personnes.

Le jeune homme frappe à la porte de la porte vitrée d’ un appartement avec une vaste terrasse donnant sur un jardin, à écouter une jeune femme blonde : pour elle, la création vient de l’imperfection de la frustration, tout comme le langage qui viendrait du désir de transcender notre isolement : on associe un son à ce qui nous manque, comme « de l’eau » quand on a soif, ou « attention au tigre à dents de sable » derrière toi. Quand on dit le mot « amour », il circule à travers le labyrinthe de l’oreille et du cerveau et là va retrouver l’expérience de l’amour. Les mots sont inertes, des symboles morts, mais en communicant avec quelqu’un et en réalisant que l’on est compris, on a un sentiment de communion spirituelle, et même si ce sentiment est fugace, c’est, selon elle, ce que pourquoi nous vivons…

Waking Life, le film de 2001
 
Waking Life, le film de 2001
 
Waking Life, le film de 2001
 
Waking Life, le film de 2001

 

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