Cow-boys et envahisseurs, le film de 2011Feu orange cinéma

Cowboys & Aliens (2011)
Traduction du titre original : Vachers et étrangers.

Noter que ce film existe au moins en deux montages : original cinéma et version longue blu-ray 2011.

Sorti aux USA le 29 juillet 2011.
Sorti en Angleterre le 11 août 2011.
Sorti en France le 24 août 2011.
Sorti en blu-ray américain le 6 décembre 2011 (multi-régions, deux montages, anglais DTs HD MA 5.1, français DTS 5.1 inclus)

De Jon Favreau ; sur un scénario de Roberto Orci, Alex Kurtzman, Damon Lindelof, Mark Fergus, Hawk Ostby, et Steve Oedekerk ; d'après la bande dessinée de Scott Mitchell Rosenberg ; avec Daniel Craig, Harrison Ford, Olivia Wilde, Paul Dano, Clancy Brown, Sam Rockwell, Adam Beach, Chris Browning, Ana de la Reguera, Noah Ringer, Brian Duffy, Keith Carradine, Paul Ortega.

Pour adultes et adolescents.

Arizona, 1873. Un homme, Jake Lonergan, se réveille en sang dans une prairie ensoleillée, une blessure au côté. Il est pieds nus, a une photo de femme en noir et blanc à côté de lui, et porte un bracelet métallique dont il ne peut se libérer à coups de pierre.

Soudain Lonergan réalise que trois cavaliers et leur chien s’approchent. Le cavalier de tête portent des scalps fraîchement taillés et annoncent qu’ils vont à Absolution et demande si la ville est encore loin à l’Est. Lonergan se relève, entouré par les cavaliers, mais ne répond rien. Le second cavalier, plus jeune, déclare que l’inconnu est peut-être idiot, mais son chef insiste : Lonergan a-t-il une raison pour ne pas répondre à sa question ?

Le troisième, fils du premier cavalier, fait remarqué que quelqu’un a tiré sur Lonergan et que celui porte un fer – c’est donc probablement l’échappé d’un pénitencier voisin et donc que sa peau vaut peut-être une prime. Son père le concède et descend de son cheval, le fusil à la main, pour déclarer à Lonergan que ce n’est pas son jour de chance, et lui ordonner de se retourner et de commencer à marcher.

Comme Lonergan ne réagit pas, le vieil homme le pousse du canon de son fusil – et Lonergan en profite pour s’emparer d’un couteau que portait le vieux, le plantant dans la cuisse de son fils, et jetant le vieux à terre, récupérant le fusil. Le vieux veut se relever pistolet au poing et Lonergan l’abat. Le plus jeune cavalier tire et manque Lonergan, qui lui saute dessus et le jette à bas de cheval. Lonergan frappe alors de plusieurs coups de poing le jeune, s’éclaboussant de sang. Lonergan regarde le chien, qui reste sagement assis.

Lonergan récupère alors les bottes du fils et des vêtements – chemise et gilet, écoute le mécanisme du colt, il ramasse la photo – puis part à cheval, suivi du chien à travers le paysage rocailleux et desséché. Il gagne une plaine un peu plus verte et prend la direction de la petite ville qui s’y trouve, passe devant un enclos, s’arrête et descend de cheval. Lonergan avance prudemment, jusqu’à une fenêtre, regarde au travers, puis dit à son chien de rester dehors. Lonergan ouvre une porte, entre sans entendre de réponse à son appel. Il soupire, se regarde dans le miroir, puis verse l’eau du broc dans la cuvette posée sur le comptoir, et lave son visage et ses mains.

Lonergan ouvre son gilet, sa blessure a une nouvelle fois saigné à travers la chemise, alors il prend une bouteille d’alcool, déchire sa chemise, éponge l’entaille. Il entend alors une voix derrière lui qui lui dit de mettre ses paumes vers le ciel, tandis qu’il entend le bruit d’un fusil que l’on arme. Lonergan obéit. L’homme barbu aux cheveux gris qui l’a mis en joue récupère son colt, puis lui demande de se retourner lentement.

Comme Lonergan obéit et explique qu’on lui a tiré dessus, le barbu répond qu’il n’y a que deux sortes d’hommes qui se font tirer dessus : les criminels, et les victimes. Le barbu demande alors à quelle catégorie Lonergan appartient. Ce dernier répond qu’il ne le sait pas. Le barbu lui demande alors son nom. Lonergan répond qu’il ne le sait pas non plus. Le barbu lui demande ce qu’il sait au juste alors. Lonergan répond qu’il sait seulement la langue anglaise.

Le barbu conduit Lonergan dans la salle d’une église et lui demande de s’asseoir. Lonergan lui demande s’il habite là, et le barbu répond que c’est sa maison pendant six jours, le septième appartenant au Tout-Puissant. Le barbu demande à l’inconnu d’où il vient, et Lonergan répond qu’il vient de l’Ouest. Le barbu fait remarquer que l’Ouest est vaste, puis demande si tout ceux de l’Ouest sont aussi bavards que lui. Puis il invite Lonergan à s’allonger sur la table en pleine lumière et de boire une rasade de whisky. Le barbu examine la blessure et s’étonne : elle a l’air bizarre – presque cautérisée. Puis il verse du whisky dessus en prévenant que cela risque de piquer un peu.

Lonergan tressaille, et tandis que le barbu boit à son tour de la bouteille, demande s’ils sont dans une ville minière. Le barbu répond que c’était l’idée, mais que les gens en sont partis, faute de trouver de l’or. Puis, comme le barbu recoud la blessure, il confirme que ce n’est pas une blessure par balle et demande où Lonergan a pu se la faire. Lonergan répond qu’il ne le sait pas. Le barbu répond qu’il ne peut l’absoudre de ses pêchés s’il ne s’en souvient pas. Cela dit, il a vu des gens biens faire de mauvaises choses, et des gens mauvais faire de bonnes choses, et si Lonergan termine au Paradis ou en Enfer, ce ne sera pas le dessein de Dieu mais celui de Lonergan, il faut seulement qu’il se souvienne de ce que c’était. Puis le barbu achève de recoudre la plaie.

Comme le prêcheur se trouve doué, une vitre claque et les deux hommes s’abritent. Dans la rue, un certain Percy tire dans tous les sens, et le propriétaire du salon sort, le rappelant à l’ordre : il y a des gens dans ses chambres. Sa serveuse prétend que non et que ce n’est pas grave, mais le barman n’est pas de cet avis : c’est déjà suffisamment malheureux que Percy boive sans payer, il faudrait maintenant qu’il puisse mitrailler les lieux ? Le dénommé Percy veut alors que le propriétaire du saloon, qu’il surnomme Doc, répète ce qu’il vient de dire.

Puis Percy s’indigne du manque de reconnaissance de Doc, en agitant son pistolet dans tous les sens : si son père n’était pas là, avec son bétail, la ville serait morte ; il n’y aurait plus de viande sur leurs tables et leurs portes seraient fermées. Doc répond qu’il ne voulait pas manquer de respect envers le père de Percy, mais Percy veut que Doc s’approche pour qu’ils règlent leurs comptes, vu que Doc veut le faire payer. Percy range son pistolet.

Pendant ce temps, le prêcheur et Lonergan sont sortis et observent la scène. Le Doc s’approche, dit qu’il ne veut pas d’ennui, et Percy fait tomber ses lunettes, l’invite à les ramasser. Alors il se met à tirer tout près du propriétaire du bar tout en donnant des coups de pieds pour soulever le sable de la rue. Alors le prêtre intervient : le Doc l’a dit, il ne voulait pas manquer de respect et comme eux tous il essaie seulement de gagner sa vie.

Percy éclate de rire : le prêcheur lui a donné une idée – il sait que ce n’est pas dimanche, mais il se propose de faire une quête pour les pauvres. Puis il tend son chapeau autour de lui, en menaçant les gens de son arme. Les gens commencent à payer. Puis Percy arrive devant Lonergan et comme il insiste, Lonergan répond doucement que Percy devrait faire attention à la direction dans laquelle il pointe son canon sans quoi il risque de se blesser.

Percy hésite, se met à rire puis colle Lonergan, déclarant qu’il veut bien lui laisser le bénéfice du doute parce que l’inconnu ne sait peut-être pas qui il est. Sans répondre, Lonergan lui donne un coup de genoux et Percy tombe à genoux. Comme Lonergan s’éloigne, Percy le met en joue dans le dos. Il tire et la balle frappe l’épaule d’un passant. Percy s’étonne : celui-là est sorti de nulle part. Au même moment, deux cavaliers arrivent et le plus âgé descend, demandant ce qui se passe là. Percy bredouille qu’il s’agit d’un accident et que l’inconnu a essayé de le faire passer pour un imbécile.

L’homme âgé, qui se trouve être le sheriff Taggart, lui arrache son arme et lui déclare qu’il a dépassé les bornes et qu’il va l’enfermer. Alors Nat, le camarade de Percy interpelle le sheriff Taggart : celui-ci sait que ce n’est pas une bonne idée. Le sheriff répond qu’il n’a bien peur de ne pas avoir le choix. Comme Nat s’en va, Percy panique, mais Nat répond que Percy ne doit pas s’inquiéter : Nat va seulement dire à son père ce qui s’est passé ce jour-là.

Ailleurs, trois cow-boys discutent autour d’un feu alors que leur troupeau meugle non loin de là. L’un d’eux, ivre, la bouteille à la main s’écarte du feu, prétendant n’avoir rien à faire de ce que pourra penser un certain Colonel Dolarhyse. Il jette sa bouteille, baisse son pantalon et s’accroupi au bord de l’eau, et déclare que l’argent rend mou. Alors quelque chose tombe du ciel et le projette dans l’eau, et comme il a la tête sous l’eau, plusieurs éclairs illuminent l’eau et détonations éclatent. Quand le cow-boy ressort et escalade la berge, tous les arbres autour sont en flammes et le troupeau a été massacré.

Cow-boys et envahisseurs, le film de 2011

Cow-boys et envahisseurs, le film de 2011

Cow-boys et envahisseurs, le film de 2011

Cow-boys et envahisseurs, le film de 2011

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Silo, le roman de 2011Feu orange livre / BD

Wool (2011)

Sorti le 29 juillet 2011, version électronique le 30 juillet 2011, compte d’auteur AMAZON CHAPBOOK US.
Traduit en français par Yoann Gentric & Laure Manceau pour ACTES SUD FR ;
réédité en poche en janvier 2016 au LIVRE DE POCHE FR ;
réédité en intégrale le 4 octobre 2017.
Réédité en intégrale le 31 mai 2023 chez Actes sud.

Adapté en série télévisée sur APPLE MOINS INT/FR.

De Hugh Howey.

Pour adultes et adolescents.

(Prospective, presse) 2345, dans l’Etat de Géorgie USA. Ils sont des milliers à vivre au fond d’un silo enterré dont seul l’étage le plus élevé est censé avoir vu sur la surface dévastée de la Terre. Seulement la population ne voit l’extérieur que par écrans interposés, et la rumeur court qu’il s’agit d’un trucage, que la Terre en réalité est pleine de vie et tout à fait respirable. Le silo n’a pas d’Histoire, et lorsque Allison, l’épouse du Sheriff Holston, se déclare certaine que l’extérieur est vivable, elle doit volontairement quitter la communauté équipée d’une combinaison censée la protéger et nettoyer les lentilles des caméras filmant l’extérieur. Mais sous les yeux de tous, elle succombe une fois sa mission accomplie et à son tour, Holston veut mourir. Il y a bien un truc, mais ce n’est pas ce que Allison s’imaginait.

*

Le texte original de Hugh Howey, pour Amazon / Chapbook US

For those who dare to hope.

Part 1 – Holston

The children were plaing while Holston climbed to his death; he could hear them squealing as only happy children do. While they thundered about frantically above, Holston took his time, each step methodical and ponderous, as he wound his way around and around the spiral staircase, old boots ringing out on metal treads.

The threads, like his father’s boots, showed signs of wear. Paint clung to them, in feeble chips, mostly in the corners and undersides, where they were safe. Traffic elsewhere on the staircase sent dust shivering off in small clouds. Holston could feel the vibrations in the railing, which was worn down to the gleaming metal. That always amazed him: how centuries of bare palms and shuffling feet could wear down solid steel. One molecule at a time, he supposed. Each life might wear away a single layer, even as the silo wore away that life.

Each step was slightly bowed from generations of traffic, the edge rounded down like a pouting lip. In the centre, there was almost no trace of the small diamonds that once gave the threads their grip. Their absence could only be inferred from the pattern to either side, the small pyramidal bumps rising from the flat steel with their crisp edges and flecks of paint.

Holston lifted an old boot to an old step, pressed down, and did it again. He lost himself in what the untold years had done, the ablation of molecules and lives, layers and layers gound to fine dust. And he thought, not for the first time, that neither life nor staircase had been meant for such an existence. The tight confines of that long spiral, threading through the buried silo like a straw in a glass, had not been built for such abuse. Like much of their cylindical home, it seemed to have been made for other purposes, for functions long since forgotten. What was now used as a thoroughfare for thousands of people, moving up and down in repetitious daily cycles, seemed more apt in Holston’s view to be used only in emergencies and perhaps by mere dozens.

Another floor went by — a pie-shaped division of dormitories. As Holston ascended the last few levels, this last climb he would ever take, the sounds of childlike delight rained down even louder from above. This was the laughter of youth, of souls who had not yet come to grips with where they lived, who did not yet feel the press of the earth on all sides, who in their minds were not buried at all, but alive. Alive and un worn, dripping happy sounds down the stairwell, trils that were incongruous with Holston’s actions, his decision and determination to go outside.

As he neared the upper level, one young voice rang out above the others, and Holston remembered being a child in the silo — all the schooling and the games. Back then, the stuffy concrete cylinder had felt, with its floors and floors of appartments and workshops and hydroponic gardens and purification rooms with teir tangles of pipes, like a vast universe, a wide expanse one could never fully explore, a labyrinth he and his friends could get lost in for ever.

But those days were more than thirty years distant. Holston’s childhood now felt like something two or three lifetimes ago, something someone else had enjoyed. Not him. He had an entire lifetime as sheriff weighing heavy blocking off that past. And more recently, there was this third stage of his life — a secret life beyond childhood and being sheriff. It was the last layers of himself ground to dust; three years spent silently waiting for what would never come, each day longer than any month from his happier lifetimes.

At the top of the spiral stairway, Holston’s hand ran out of railing. The curvy bar of worn steel ended as the stairwell emptied into the widest rooms of the entire silo complex: the cafeteria and the adjoining lounge.

*

Traduction au plus proche.

Pour ceux qui osent espérer.

1ère partie – Holston

Les enfants jouaient pendant que Holston grimpait vers la mort ; il pouvait les entendre brailler comme seuls le font les enfants heureux. Tandis qu'ils tonnaient frénétiquement au-dessus de lui, Holston prenait son temps, chaque pas méthodique et pesant, alors qu'il tournait encore et encore dans l'escalier en colimaçon, ses vieilles bottes résonnant sur les marches en métal.

Les degrés, comme les bottes de son père, montraient des signes d'usure. La peinture s'y accrochait, en petits éclats, principalement dans les coins et par-dessous, là où elle était à l'abri. Les allées-venues ailleurs dans l'escalier envoyait pulser la poussière en petits nuages. Holston pouvait sentir les vibrations de la rampe, qui était usée jusqu'au métal luisant. Cela l'étonnait toujours : comment des siècles de paumes nues et de pieds traînants pouvaient user l'acier solide ? Une molécule à la fois, supposait-il. Chaque vie pouvait emporter une couche entière, quand bien même si le silo emporter cette vie.

Chaque marche était légèrement enfoncée par des générations de va et viens, le bord étant arrondi comme une lèvre boudeuse. Au centre, il n'y avait presque plus aucune trace des petits losanges qui donnaient autrefois aux degrés leur adhérence. Leur absence ne pouvait être déduite que du motif situé de part et d'autre, les petites pointes pyramidales émergeant de l'acier lisse avec leurs arêtes saillantes et leurs taches de peinture.

Holston hissait sa vieille botte sur une vieille marche, s’appuyait et recommençait. Il se perdait dans la pensée de ce que les années incalculables avaient fait, l'ablation de molécules et de vies, des couches et des couches réduites en fine poussière. Et il pensa, pas pour la première fois, que ni la vie ni l'escalier n'avaient été conçus pour une telle existence. L'étroitesse de cette longue spirale, qui se faufilait dans le silo s’enroulant comme une paille dans un verre, n'avait pas été conçue pour un tel abus. Comme une grande partie de leur maison cylindrique, elle semblait avoir été conçue à d'autres fins, pour des fonctions depuis longtemps oubliées. Ce qui servait aujourd'hui de voie de circulation à des milliers de personnes, montant et descendant selon des cycles quotidiens répétitifs, semblait plus apte, du point de vue de Holston, à n'être utilisé qu'en cas d'urgence et peut-être par quelques dizaines de personnes seulement.

Un autre étage passa — une portion de dortoirs en forme de tourte. Alors que Holston gravissait les derniers niveaux, cette dernière ascension qu'il ferait jamais, les sons d'une joie enfantine pleuvaient encore plus fort d'en haut. C'était le rire de la jeunesse, des âmes qui n'avaient pas encore pris conscience de l'endroit où elles vivaient, qui ne sentaient pas encore la pression de la terre de tous les côtés, qui, dans leur esprit, n'étaient pas du tout enterrées, mais vivantes. Vivantes et inusables, qui dégoulinaient de sons joyeux dans la cage d'escalier, des sons incongrus par rapport aux actions de Holston, à sa décision et à sa détermination de sortir.

Alors qu'il s'approchait du niveau supérieur, une jeune voix s'éleva au-dessus des autres, et Holston se souvint d'avoir été un enfant dans le silo - de l'école et des jeux. À l'époque, le cylindre de béton étouffant, avec ses étages et ses étages d'appartements, d'ateliers, de jardins hydroponiques et de salles d'épuration avec leurs enchevêtrements de tuyaux, ressemblait à un vaste univers, une vaste étendue qu'on ne pourrait jamais explorer complètement, un labyrinthe dans lequel lui et ses amis pourraient se perdre à tout jamais.

Mais ces jours-là étaient éloignés de plus de trente ans. L'enfance de Holston lui semblait désormais remonter à deux ou trois époques de sa vie, à quelqu'un d'autre. Pas lui. Sa vie entière de shérif pesait lourdement sur ce passé. Et plus récemment, il y a eu cette troisième étape de sa vie - une vie secrète au-delà de l'enfance et du poste de shérif. C'était les dernières couches de lui-même réduites en poussière ; trois années passées à attendre silencieusement ce qui ne viendrait jamais, chaque jour plus long que n'importe quel mois de ses vies les plus heureuses.

En haut de l'escalier en colimaçon, la main de Holston se heurta à la rampe. La barre courbe d'acier usé s'arrêtait au moment où la cage d'escalier se déversait dans les pièces les plus larges de tout le complexe du silo : la cafétéria et le salon attenant.

*

Silo, le roman de 2011Silo, le roman de 2011

La traduction française de Yoann Gentric & Laure Manceau pour Actes Sud FR

I
HOLSTON


Les enfants jouaient pendant que Holston montait vers sa mort ; il les entendait crier comme seuls crient les enfants heureux. Alors que leurs courses folles tonnaient au-dessus de lui, Holston prenait son temps, et chacun de ses pas se faisait pesant, méthodique, tandis qu'il tournait et tournait dans le colimaçon, ses vieilles bottes sonnant contre les marches.
Les marches, comme les bottes de son père, présentaient des signes d'usure. La peinture n'y tenait que par maigres écailles, surtout dans les coins et sur l’envers, là où elle était hors d’atteinte. Le va-et-vient ailleurs dans l'escalier faisait frémir de petits nuages de poussière. Holston sentait les vibrations dans la rampe luisante, polie jusqu’au métal. Cela l’avait toujours ébahi : comment des siècles de paumes nues et de semelles traînantes pouvaient éroder l'acier massif. Une molécule après l’autre, supposait-il. Peut-être que chaque vie en effaçait une couche pendant que le silo, lui, effaçait cette vie.

Foulée par des générations, chaque marche était légèrement incurvée, son rebord émoussé comme une lèvre boudeuse. Au milieu, il ne restait presque aucune trace de ces petits losanges dont la surface tirait jadis son adhérence. L’absence s’en déduisait seulement du motif visible de chaque côté, où de petites bosses pyramidales, aux arêtes vives et écaillées de peinture, se découpaient sur l’acier.

Holston levait sa vieille botte vers une vieille marche, appuyait sur sa jambe et recommençait. Il se perdait dans la contemplation de ce que les années sans nombres avaient fait, cette ablation de molécules et des vies, ces couches et ces couches réduites à l’état de fine poussière. Et il se dit, une fois de plus, que ni les vies ni les escaliers n’étaient faits pour ce genre d’existence. L’espace resserré de cette longue spirale, qui se déroulait dans le silo enterré comme une paille dans un verre, n’avait pas été conçu pour pareil traitement. Comme tant de choses dans leur cîte cylindrique, il semblait obéir à d’autres fins, répondre à des fonctions depuis longtemps oubliées. Ce qui servait aujourd’hui de voie de communication à des milliers de personnes, dont les montées et descentes quotidiennes se répétaient par cycles, Holston le trouvait plus propre à servir en cas d’urgence et à quelques dizaines de personnes seulement.
Il franchit un palier supplémentaire — un camembert de dortoirs. Alors qu’il gravissait les quelques étages qui restaient, pour sa toute dernière ascension, les bruits de joies enfantines se mirent à pleuvoir plus fort au-dessus de lui. C’était le rire de la jeunesse, d’êtres qui ne s’interrogeaient pas encore sur l’endroit où ils grandissaient, ne sentaient pas encore la terre presser de tous côtés, ne se sentaient pas le moins du monde enterrés, mais en vie. En vie et inusés, ils faisaient ruisseler leurs trilles heureux dans la cage d’escalier, des trilles qui s’accordaient mal aux actions d’Holston, à sa décision, à sa détermination à sortir.

Alors qu’il approchait du dernier étage, une voix juvénile résonna un ton au-dessus des autres, et il se rappela son enfance dans le silo — toutes ses heures d’écoles et de jeux…

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.

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Teen Wolf, la série de 2011 Feu vert télévision

Ici la page Amazon.fr du coffret intégrale saison 1 et 2 (version française incluse) de Teen Wolf (2011)

Teen Wolf S01E09: Wolf's bane.
Traduction du titre : La Tue-loup (le fléau du loup).

Épisode précédent <> Épisode suivant.

Ici l'article de ce blog sur la série Teen Wolf (2011)

Diffusé aux USA le 25 juillet 2011 sur MTV.
Diffusé en France sur MTV France et sur France 4.
Diffusé sur Netflix France.
Actuellement rediffusé sur MTV France.
Le DVD américain lisible en France avec la version française est sorti le 22 mai 2012 (avec des chansons en fond parfois différentes).
Également disponible en coffret DVD saison 1+2.

De Jeff Davis. Avec Tyler Posey, Dylan O'Brien, Tyler Hoechlin.
D'après la comédie fantastique de 1985 avec Michael J. Fox.


Pour adultes et adolescents.

La nuit est tombé. Le professeur Harris range son bureau quand il trouve une liste avec son nom dessus. Le monstre surgit. Harris le supplie d'épargner sa vie, et le monstre répond par des questions, puis lui demande de se retourner et de contempler ce qu'il a fait. Derek surgit, Harris s'enfuit. Plus tard Derek est poursuivi par les voitures de la police, mené par le sherif Stilinski, tandis que le père d'Alyson surveille à distance les évènements - mais quand Kate, la tante d'Alyson apprend que Derek est à pieds, elle se demande qui conduit sa voiture qu'elle était en train de poursuivre. Or ce n'est autre que Scott avec Stiles à son bord. Le père d'Alyson tente alors d'abattre Derek, qui a juste le temps de monter à bord de sa propre voiture : Derek explique qu'il avait presque coincé le loup-garou qui avait mordu Scott, mais la police est intervenu et le monstre s'est échappé. Cependant, Derek a pu obtenir du professeur Harris le dessin d'un symbole - que Scott reconnait comme étant le dessin du pendentif d'Alyson.

Le lendemain, Stiles demande à Scott de récupérer le pendentif, censé leur permettre de retrouver le monstre. Pendant ce temps, Jackson confie à un médecin qui examine sa blessure à la nuque qu'il fait des cauchemars à propos d'une maison en feu... A la fin de l'examen, le médecin demande à Jackson s'il n'a pas été en contact avec des herbes étranges. Puis il explique à Jackson que celui-ci a été empoisonné à l’Aconit tue-loup. A sa sortie d'examen, Jackson se fait passer pour un bon ami de Scott et convainct sa mère, qui travaille à l'hôpital, de le laisser faire une recherche sur l'ordinateur du service. De retour à l'école, Jackson confronte Scott : il sait ce que Scott est et il veut la même chose pour le devenir à son tour. Si Scott ne fait pas ce qu'il demande, Jackson dira tout à Alyson.

Teen Wolf (2011) Saison 1 épisode 9 photo

Teen Wolf (2011) Saison 1 épisode 9 photo

Teen Wolf (2011) Saison 1 épisode 9 photo

Teen Wolf (2011) Saison 1 épisode 9 photo

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Captain America: The First Avenger, le film de 2011Feu vert cinéma

Captain America: The First Avenger (2011)

Sorti aux USA le 22 juillet 2011.
Sorti en Angleterre le 29 juillet 2011.
Sorti en France le 17 août 2011.

Sorti en blu-ray 3D américain (VF incluse) Paramount le 25 octobre 2011.
Sorti en blu-ray 3D français (VF incluse) Paramount le 17 décembre 2011.
Sorti en blu-ray 4K américain cinematic universe Disney le 26 février 2019.
Sorti en blu-ray 4K français cinematic universe Disney le 4 mars 2019.
Sorti en blu-ray 4K allemand cinematic universe Disney le 4 novembre 2019.

De Joe Johnston, sur un scénario de Christopher Markus et Stephen McFeely, d'après la bande dessinée Captain America  (mars 1941) de Joe Simon et Jack Kirby ; avec Chris Evans, Tommy Lee Jones, Hugo Weaving, Hayley Atwell, Sebastian Stan, Dominic Cooper, Neal McDonough, Derek Luke, Stanley Tucci.

Pour adultes.

Des phares dans le blizzard. Une camionnette s’arrête devant un homme en veste et capuche fourrée qui les attendait avec une lanterne rouge au bout d’un bâton. Deux hommes en descendent et le premier leur demande s’ils sont les hommes de Washington. En guise de réponse, l’un des deux nouveaux venus lui demande s’il a beaucoup de visiteurs dans le coin. L’autre demande depuis combien de temps leur guide est sur place. Le guide répond, depuis ce matin. C’est une équipe de pétrolier russes qui le leur a signalé il y a peut-être dix-huit heures de cela.

L’un des visiteurs demande comment il se fait que personne ne l’avait repéré auparavant. Le guide lui répond que ce n’est vraiment pas surprenant : le paysage d’ici change constamment. Puis il demande aux deux visiteurs s’ils ont une idée de ce que peut-être cette chose. On lui répond qu’ils ne savent pas, que c’est probablement un ballon météo. Le guide est sceptique, puis fait remarquer qu’ils n’ont pas l’équipement ici pour un tel boulot.

Le plus grand des deux visiteurs demande combien ça prendra avant qu’ils puissent le sortir de la glace avec une grue. Le guide répond que les visiteurs n’ont pas vraiment compris la situation : à ce compte-là, ils vont avoir besoin d’une grue gigantesque.

Ils arrivent en vue d’une espèce de soucoupe enneigée dont seule une partie émerge de la glace, tandis qu’une douzaine de porteurs de torches tournent autour ou l’escalade. Plus une espèce de piste d’atterrissage a été balisée, la trajectoire du crash ? Le tout commençant à franchement ressembler au site d’écrasement de la soucoupe volante du film La Chose Venue d’un Autre Monde.

Plus tard, un laser sur grue découpe un trou dans la glace, qui donne directement sur l’intérieur d’une espèce d’aile volante. La découpe circulaire de la coque tombe et les visiteurs descendent d’un câble. Ils s’avancent sur la passerelle enneigée et glissante et arrive au poste de pilotage. Portant une visière de protection, le plus grand des deux visiteurs essuie le bloc de glace et lâche un « mon Dieu ». L’autre visiteur, à la vue de la découverte, demande à ce que le radio contacte immédiatement le colonel, leur supérieur hiérarchique, quand bien même il serait trois heures du matin. On lui répond qu’on se fiche de l’heure qu’il est : celui qu’ils ont retrouvé a attendu suffisamment longtemps. Et ce qu’ils ont retrouvé, c’est un bouclier rouge au centre bleu marqué d’une étoile blanche.

Tonsberg, Norvège, mars 1942. Au son de la mitraille, un résistant local, fusil mitrailleur en bandoulière, court se réfugier dans l’église éclairée à la bougie. Il crie au prêtre (orthodoxe ?) que les envahisseurs viennent pour le chercher, et le prêtre qui descend un escalier tandis que l’autre barricade la porte, répond blasé qu’ils sont déjà venus avant. Le résistant répond, pas comme ça. Mais le prêtre, un vieillard, en est certain : ils ne le trouveront jamais.
La terre se met à trembler. Puis un bulldozer défonce l’entrée de l’église, qui étonnamment ne s’effondre pas toute entière et sur le bulldozer, et sur les deux hommes. Le plus jeune en revanche s’est reçu un gros bloc de pierre taillée sur la tronche, que le vieillard soulève sans effort. Le jeune semble mort, mais il n’a qu’une toute petite coupure au front.

Une voiture de luxe avec sur le capot l’emblème de l’hydre à la place de celui de Rolls Royce s’arrête avec un ronronnement de moteur caressant. En descend votre naze de service cuir noir tu m’attires, avec un long manteau faisant office de cape. Puis votre officier supérieur naze de service hurle sur trois soldats avec l’écusson d’une hydre rouge sur la manche pour qu’ils poussent plus vite le couvercle d’un gisant, tandis qu’un soldat est resté en arrière avec son pistolet mitrailleur à les regarder faire, au lieu de regarder vers la sortie.

Mais déjà leur chef « cuir tu m’attires » — un certain Schmidt (quelle originalité !) — est arrivé et tout le monde doit se mettre au garde à vous au lieu de continuer à bosser. Schmidt déclare qu’il lui a fallu longtemps pour trouver cet endroit : il n’avait ni Google ni GPS. Puis il suggère une décoration pour le prêtre ( ?) resté à terre. Schmidt ordonne alors qu’on aide le vieux à se relever, pour lui déclarer qu’il pense que le prêtre est un visionnaire, et en cela ils se ressemblent beaucoup, un peu comme Schmidt ressemble comme deux gouttes d’eau à Elrond dans le Seigneur des Anneaux et à Priscillia la folle du désert.

Le vieux répond qu’il ne lui ressemble absolument pas, et Schmidt en convient immédiatement, car il n’a pas peur de se contredire à toutes les phrases, un peu comme nos hommes politiques et nos éditorialistes. Mais Schmidt soutient tout de même que ce que les autres prennent pour de la superstition, lui-même et le vieux savent que c’est de la Science. Ce qui laisse à penser que Schmidt n’a pas consulté de dictionnaire depuis bien longtemps.

Le vieux répond que ce que cherche Schmidt est une légende, Schmidt demande alors pourquoi faire un tel effort pour cacher ce qu’il recherche. Quel effort au juste ? Schmidt repousse d’une seule main le couvercle au gisant : le sarcophage contient un chevalier en arme au squelette grimaçant qui tient absolument bien en vue un cube cristallin bleuté, visiblement très fier de l’ingéniosité de sa « cachette ». Schmidt ramasse le cube bleuté qui semble contenir des aurores boréales et émet comme la sonnerie continue d’un smartphone newage , ce qui effectivement est vraiment discret.

Schmidt nous gratifie alors d’un dialogue d’exposition indispensable aux spectateurs mais dont les éléments sont supposés parfaitement connus du vieux prêtre et de Schmidt lui-même : le Tesseract était le joyeux de la chambre du trésor d’Odin. Alors Schmidt laisse tomber le cube qui éclate en mille morceau : ô surprise, c’est un faux, et le sifflement que jouait sans doute un complice du vieux prêtre quelque part dans l’église s’arrête net. Ou bien la bande son choisie par le réalisateur visait-elle à tromper le spectateur ? Oh le vilain réalisateur.

Qu’importe, Schmidt continue son dialogue d’exposition : le Tesseract n’est pas quelque chose qu’on enfouis, mais il pense que le trésor n’est pas loin. Le prêtre répond qu’il ne peut pas aider Schmidt (à le trouver). Non, mais peut-être que le prêtre peut aider son village, répond Schimdt toujours urbain et prêt à désamorcer un conflit : il a sûrement des amis là-bas, peut-être des petits enfants ? Schmidt n’a pas besoin de les faire mourir après tout… Le vieux se tait, la tourelle d’un tank garé devant l’église (qui malgré la brèche n’est toujours pas tombée).

Qu’importe, Schmidt se tourne vers une gigantesque fresque au mur — que nous n’avions absolument pas vue jusqu’ici — et Schmidt de repartir en mode dialogue d’exposition : la fresque représenterait Yggdrasil, et il est vrai que c’est vraiment encore une fois le camouflage indétectable pour un objet qui proviendrait de Odin, le gardien de l’arbre mythique en question. Plus la gravure ne représente pas tant l’arbre Yggdrasil, l’arbre du monde, le gardien de la sagesse et aussi de la destinée.

Schmidt caresse un serpent noué dans les racines de l’arbre de bois, appuie sur son œil, et avec un déclic d’une mécanique parfaitement huilée et entretenue depuis, heu, des siècles – et qui résistent aux tremblements de terre et autres secousses de l’effondrement de la façade. La section s’ouvre comme un tiroir – une boîte que Schmidt ouvre, et qui illumine alors son visage d’un bleu radioactif. Ayant probablement vu récemment Indiana Jones et l’Arche Perdu, Schmidt lâche fièrement : « et dire que le Guide fouille le désert à la recherche de babioles (qui émettent le même genre de lumière). Et à nouveau nous entendons la sonnerie du smartphone new-age, mais je ne vois pourquoi nous y croirions davantage maintenant que cinq minutes avant : le vieux a peut-être planqué une lampe torche avec un filtre bleu dans la boite ?

Et Schmidt de demander confirmation : vous n’avez jamais vu ça, non ? En fait si, dans Indiana Jones le premier film de Spielberg et dans Hellboy de Guillermo del Toro.

Captain America: The First Avenger, le film de 2011

Captain America: The First Avenger, le film de 2011

Captain America: The First Avenger, le film de 2011

Captain America: The First Avenger, le film de 2011

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