Auteur du remarqué American Elsewhere, qui inaugurait avec trois autres ouvrages la collection Albin-Michel Imaginaire en Septembre 2018, Robert Jackson Bennett embarque cette fois ci ses lecteurs dans une étrange ville.
Tevanne ressemble à une de ces innombrables cités décrites dans les romans de Jack Vance voire China Miéville, plutôt médiévale que victorienne. A un détail près : elle est enchantée. L’activité des quatre maisons marchandes qui la gouverne se concentre sur la production d’enluminures. (lire la suite)
Écologie & folie technologique est le premier volume d'une collection vouée aux nouvelles Steampunk et pour ce qui est de la définition du genre, Camille Ragot apporte une réponse simple à destination des néophytes dans sa préface. Chaque livre de la collection réunit une petite poignée de textes ; ce sont donc quatre nouvelles qui composent celui-ci, dans des styles particulièrement différents les uns des autres, et par des auteurs pas tout à fait inconnus des amateurs d'imaginaire.
Le texte (lire la suite)
« Et si la science-fiction était drôle ? » demande, faussement candide, l'éditeur sur la quatrième de couverture. Elle peut l'être, bien sûr, et si la tendance est certes aux récits apocalyptiques et aux avenirs bouchés, les auteurs de science-fiction ou de fantasy ont su depuis longtemps écrire avec humour. Discrètement, avec connivence, ou bien à gorge déployée. De Douglas Adams à Terry Pratchett, en passant dans nos contrées par Jean-Claude Dunyach ou encore (lire la suite)
Écrit en 1931 et publié (et traduit) en 1932, Le Meilleur des mondes est, avec le 1984 de George Orwell, l’un des deux romans de science-fiction devenus si classiques que l’on oublie facilement qu’ils relèvent du genre ou que l’on considère ironiquement qu’ils sont « plus que de la S-F ».
Si Orwell, s’inspirant des dictatures fascistes et staliniennes, imagine avant tout un peuple écrasé par un pouvoir politique totalitaire, Huxley, lui, décrit plutôt un monde s’appuyant sur (lire la suite)
Susanna Clarke avait marqué le milieu de la fantasy en 2004 avec le formidable Jonathan Strange & Mr Norrell, roman uchronique rempli de magie et de batailles. Et depuis, plus rien ou presque, juste un recueil de nouvelles, Les Dames de Grâce Adieu en 2006. C’est donc avec une certaine curiosité que j’avais acquis Piranèse à sa sortie en 2021. Mais, l’entropie et les piles de livres infinies aidant, celui-ci était tombé au fond d’une bibliothèque. C’est seulement lors d’une discussion avec la patronne (lire la suite)
Aux marges de la société américaine, Jesse et son frère Edgar errent de ville en ville, subsistant de menus larcins. De son côté, Charles Sanders cherche désespérément une piste pouvant le mener aux assassins de son fils, dont le corps a été retrouvé vidé de son sang. C’est lors d’une rencontre avec un autre paumé dont la femme est morte de la même manière qu’il découvre l’incroyable : les vampires existent et son fils a été tué pour (lire la suite)
Criminel, mécanicien, auto-stoppeur, villageois et bien d’autres choses. Dans sa tête de pré-adolescent, il incarne tous les rôles d’une histoire se réduisant à une succession de déménagements en catastrophe. Il n’a pas de nom, juste un oncle et une tante, et il relate dans un carnet le récit de son existence précaire, ballotté d’une caravane délabrée à une autre, de l’Arkansas à la Floride. Longtemps, il a vécu avec Grandpa, un vieillard (lire la suite)
De la même manière que l’on peut envisager l’existence d’une vie extraterrestre, on doit admettre la possibilité qu’un lecteur de Bifrost ne connaisse pas Molly Southbourne. Cela reste toutefois moins probable que de pécho sous Covid-19 en confinement dans un hôtel Formule 1 réquisitionné pour l’occasion. Mais dans l’éventualité, puisque le présent ouvrage est une suite, rappelons ce qui s’est passé dans Les Meurtres de Molly Southbourne (critiqué (lire la suite)
Claire Duvivier est, avec Estelle Durand, l’une des deux éditrices d’Asphalte, maison qui publie des livres du monde entier, avec une prédilection pour l’Amérique du Sud et pour les anthologies de nouvelles noires bâties autour d’une ville (Barcelone, Rome, Paris, Delhi…), mais qui a aussi fait paraître des romans du genre qui nous intéresse ici, notamment les plumes de l’argentin Leandro Ávalos Blacha ou de l’italien Tommaso Pincio. Aujourd’hui, Claire Duvivier passe de l’autre (lire la suite)
Dans l’entretien accordé à Bifrost en 2018, Peter Watts déplorait la paresse des auteurs qui reprennent poussivement les trous de ver de leurs prédécesseurs pour s’affranchir des longues distances spatiales. Il revisite ce trope en se penchant sur la condition des ouvriers chargés de créer les portes, maçons de l’espace sacrifiés pour la cause, qualifiés de spores qui facilitent l’essaimage de l’humanité, mais aussi d’hommes des cavernes au regard de l’évolution (lire la suite)
Que se passe-t-il si vous mélangez X-Files, mythologie des Grands Anciens telle qu’imaginée par Howard P. Lovecraft et voyage temporel ? L’une des réponses possibles pourrait être Les Agents de Dreamland, et son récit halluciné éclaté en plusieurs parties. D’un côté, nous suivons le Signaleur, un agent fédéral qui pourrait être le frère désabusé de l’Homme à la cigarette de la série créée par Chris Carter (lire la suite)
Dans un futur plus ou moins proche, cataclysmique, un homme veuf recueille dans son jardin une corneille à la joue blanche. Mais c’est tout autant elle qui l’a choisi, afin qu’il devienne le narrateur de ses propres récits. L’oiseau se nomme Dar Duchesnes, « Du Chêne près de l’herbe », et est immortel. Elle est cette très vieille corneille qu’évoquent dans leurs mythes les Amérindiens, « Corneille à l’origine des corneilles ». (lire la suite)
Qui mieux que Christian Grenier pourrait prétendre au titre de « Monsieur Science-Fiction Jeunesse » ?
Après avoir été longtemps professeur de français dans un collège parisien, Christian Grenier vit aujourd'hui dans le Périgord, avec sa femme Annette. Auteur d'une cinquantaine de romans, pour la plupart de science-fiction et couronnés de prix, Christian Grenier avoue avoir souvent la tête dans les étoiles ; mais il décline aussi (lire la suite)
LES CARNETS DE PAPY PÉJI
n° 0 : Notre époque est celle du collage
paru in Yellow Submarine n° 98 (janvier 1993)
De temps en temps je trouve une minute pour ouvrir, feuilleter, et même lire, cet indispensable mensuel d'information de la science fiction, Locus. La plus grande partie de ce qui est ici est technique, intéressant essentiellement nos chers amis détestés, les pros. Certaines rubriques, cependant, peuvent être lues par tous ; spécialement le délicieux « Agent's Corner » (lire la suite)
Le Monde de la Science-fiction. M.A. éditions. 1987 - Roger BOZZETTO
La mort de Jules Verne, en 1905, ne marque pas la fin de ce qu'on appelle alors « roman d'hypothèse » ou « de merveilleux scientifique ». Mais une distinction va s'opérer. D'un côté des auteurs reconnus par la littérature générale (Rosny Aîné, Maurice Renard, etc.), qui publient des textes relevant de notre domaine, mais où l'on ne voit que fantaisies et divertissements de lettrés. De l'autre une multitude d'écrivains populaires dont les textes (lire la suite)
Pour une fois, le hasard a bien fait les choses quand il a mis en présence Eric Stalner et Pierre Boisserie. Il a permis, ainsi, la constitution d'un de ces duos de créateurs qui, au-delà de la connivence issue de l'amitié, savent combiner leurs différences pour les magnifier. Après La Croix de Cazenac, une saga en dix tomes (en cours chez Dargaud) conjuguant chamanisme et espionnage sur fond de Grande Guerre, ils unissent leur talent dans une nouvelle aventure au long cours : Voyageur. C'est une fresque en treize volumes, (lire la suite)