White Noise (2022)
Traduction du titre : bruit blanc (neige).
Ne pas confondre avec le film de 2005.
Annoncé aux USA au cinéma le 25 novembre 2022, sur NETFLIX INT/US le 30 décembre 2022.
De Noah Baumbach (également scénariste et producteur), d'après le roman de 1985 de Don DeLillo ; avec Adam Driver, Greta Gerwig, Don Cheadle.
Pour adultes.
(satire, catastrophe, prospective, dystopie) « D’accord, envoyez le film… » La lampe du projecteur s’allume tandis que les bobines se mettent à tourner et les images de la pellicule défilent en cadence.
Sur l’écran, une scène de rue des années 1930 en noir et blanc, à l’image inversée s’il faut en croire les lettres de l’enseigne de l’établissement au coin de la rue. Deux voitures entrent en collision à vitesse modérée au milieu du croisement en T.
« Ne prenez pas un accident de voiture dans un film comme une scène de violence… »
Les images en couleurs fades tout aussi rayées que les précédentes montre à présent une petite automobile blanche des années 1960 qui dévale une pente abrupte ; mais ce sont au moins trois véhicules de trois époques différentes qui en couleur chutent dans divers précipices, explosant en flammes…
« Non, ces collisions font partie d’une longue tradition de l’optimisme américain… »
Course poursuite des années 1970. Toujours aussi rayées, couleurs toujours aussi délavées, la voiture rouge rejoint la voiture blanche sur la route pour l’emboutir au passage…
« Une réaffirmation de valeurs et de croyances traditionnelles… »
Un camion transportant des voitures culbute projetant sa marchandise dans toutes les directions avec une gerbe d’étincelle, puis c’est un autre poids-lourds qui dégringole dans une fosse ensablée, gerbes de flammes et lourds volutes noirs…
« Une célébration… »
Les étudiants assis dans la salle obscure regardent les images d’un air las, possiblement en voie d’endormissement.
« Pensez à ces accidents comme vous le feriez en pensant aux fêtes de Noël, et à la Fête Nationale : ces jours-là, nous ne pleurons pas les morts et nous ne nous réjouissons pas des miracles… Non, ce sont de jours d’optimisme séculier., d’auto-célébration. Chaque accident est pensé pour être meilleur que le précédent ; il y a une constante surenchère des moyens, des compétences, un concours de défis… »
A l’écran, les collisions se succèdent, plus colorées, en ville, avec gerbe de débris de verre…
« Un réalisateur améircian a dit : je veux que ce camion à plate-forme fasse un double saut périlleux dans les airs qui produira une boule de feu orangée d’un diamètre de 36 pieds. Le cinéma s’écarte de toutes les passions humaines compliquées pour nous montrer quelque chose d’élémentaire, de bruyant, de flamboyant et la tête en avant. Regardez n’importe laquelle des collisions automobiles d’un film américain. C’est un moment de grande excitation, comme une cascade à l’ancienne dans les airs ou à se tenir debout sur les ailes.
A l’écran, la boule de feu du crash avale la totalité d’un restaurant de deux étages.
« Les gens qui mettent en scène ces collisions sont capable de capturer une jouissance au cœur léger, sans souci que les collisions automobiles dans des films étrangers n’approchera jamais. Vous pourriez me répondre : mais que dire alors de tout ce sang et ces bris de verre ? les pneus qui crissent, les cadavres écrasés, les membres arrachés ? De quel genre d’optimisme nous parlons ?
Le professeur sourit, l’air extatique : « Regardez au-delà de la violence, je vous le dis : il y a un merveilleux esprit débordant d’innocence et de taquinerie »
Chapitre premier : ondes et radiations.
***