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X-Men: First Class (2011)
Traduction : Humains X: première classe.
Titre français : X-Men : le commencement.
Titre alternatif : X-Men 5.
Film X-Men précédent <> Film X-Men suivant.
Sorti aux USA le 25 mai 2011.
Sorti en France et Angleterre le 1er juin 2011.
Sorti le 9 septembre 2011 en blu-ray américain 20th CENTURY FOX US, région A VF incluse.
Sorti le 19 octobre 2011 en blu-ray français EUROPA FR.
Sorti le 2 novembre 2016 en coffret br+4K français 20th CENTURY FOX US.
De Matthew Vaughn (également scénariste), sur un scénario de Jane Goldman, Zack Stentz, Ashley Miller, d'après la bande-dessinée de Stan Lee et du dessinateur Jack Kirby, et les films X-Men de 2000 à 2009, avec James McAvoy, Michael Fassbender, Kevin Bacon, Jennifer Lawrence, January Jones, Nicholas Hoult, Zoë Kravitz, Caleb Landry Jones, Lucas Till, Michael Ironside, Hugh Jackman.
Pour adultes.
(Fantastique historique, mutants) Pologne 1944. Sous une pluie battante et une colorimétrie virée au bleu, une mère, un père, et un fils presque aussi grand que son père avancent avec le reste d’une foule de civils sous la menace de soldats éructant diverses injonctions. Ils peuvent au passage admirer les prisonniers déjà au travail notamment l’un poussant une brouette, avec des chiffres tatoués sur l’avant-bras, faux espoir d’une nouvelle carrière dans le terrassement et la maçonnerie, car il n’y a pas de sots métiers, qui apparemment semble alors intéresser le garçon.
Mais soudain, parce que le scénario le veut bien, des soldats viennent arracher le garçon à ses parents, et seulement ce garçon-là, et avant même d’avoir franchi le portail du camp, alors que dans la réalité le tri se faisait au moment d’être envoyé à la douche, réelle pour ceux capables de trimer, au gaz fabriqué exactement par les mêmes entrepreneurs allemands qui fournissent encore les CRS d’aujourd’hui avec des lacrymogènes dégageant les mêmes ingrédients mortels.
Pendant que tranquillement des soldats ferment le grand portail avec des barres, le jeune homme aussi grand que son père braille « Maman ! » et se débat violemment, ce que ses kidnappeurs laissent faire le temps d’installer une ambiance dramatique appuyé par des violons bien forts, et il ne s’agit pas de l’orchestre imaginaire de Spielberg alors que le vrai orchestre des camps de concentration d’alors ne jouait jamais pour des exécutions du témoignage direct d’une prisonnière musicienne d’alors.
Au lieu de lui balancer immédiatement un coup de crosse, les soldats, initialement plus nombreux que ça, ne sont plus que deux ou trois à tenir le jeune homme, à nouveau d’une manière permettant une pose dramatique, de celle où vous laisser votre prisonnier potentiellement très dangereux avec un bras libre, pour qu’il puisse le tendre en direction supposée de ces parents.
Et comme ce mutant-là est capable de tordre le grand portail, sans crainte de le voir s’abattre et fracasser les dos des prisonniers, ou de prouver qu’il est un mutant aux yeux de ses geôliers. Parce qu'il le peut bien. Les soldats et le jeune homme bizarrement patinent dans la boue comme si le garçon était capable de se hisser grâce à son pouvoir en s’accrochant au portail qu’il plie. Nous savons cependant que les pouvoirs de Magnéto déjà vus et revus dans tous les films précédents ne fonctionnent pas comme ça. Le garçon n’a pas davantage les pieds ancrés dans la boue que les soldats qui le retiennent, donc la logique voudrait qu’en cas de lutte, ce garçon se retrouve face dans la boue avec tous les soldats dessus… La seule logique de cette scène est seulement de dramatiser une pose au mépris du bon sens et en révisant l’Histoire des camps de concentration, parce que c’est toujours permis et même encouragé quand on veut vendre du pop-corn avec le nazisme et les vrais malheurs de l’Humanité.
Et de cette manière le garçon traîne sur plusieurs mètres les soldats censés le retenir, sans faire un pas, ce qui implique qu’au lieu de manipuler le métal magnétique par son pouvoir, il est fait de métal magnétique. Sûr, il pourrait porter une armure médiévale complète mais ce n’est pas le cas, et s’il utilisait seulement des petites pièces de métal telle les baleines d’un corset ou d’un soutien-gorge, la boucle de ceinture ou les pinces de ses chaussettes et de ses bretelles ou même un pendentif en forme d’étoile de David et autres breloques, ce se seraient seulement les accessoires en question qui tendraient en direction du portail. Et plus le mutant enverrait de la puissance magnétique, plus il se blesserait : le pendentif ou la ceinture ou le corset disloqueraient ses vertèbres en tirant violemment dessus, et paf, nuque brisée, ou bas du dos amoché, paraplégie ou tétraplégie s’en suivraient d’office.
Puis, parce que le plan dramatique a assez duré du point de vue de la production, un soldat se décide à assommer le jeune homme d’un coup de crosse, ce qu’il aurait dû faire dès le début de la scène, sous les yeux un méchant binoclard qui boit son thé ou son café derrière la vitre d’une fenêtre au-dessus avec vue sur le portail d’entrée du camp, tout en écoutant La Vie en Rose enregistré par Edith Piaf à Paris le 9 novembre 1946. Nous supposerons donc que le méchant binoclard dispose d’un portail temporel pour acheter des disques vinyle français deux ans dans le futur. Les pouvoirs mutants servent à tout, mais j’aurais présentement pour ma part apprécié qu’ils eussent servi à pondre de meilleurs scénarios.
Le jeune homme est étalé par terre avec son étoile de David jaune cousue sur sa veste, dès fois qu’il se perde entre la descente du train et le four crématoire – et d’un coup, le sol n’est plus boueux, mais un genre de goudron bien ferme et rugueux avec un peu d’eau dessus. Et les coups de crosse ou la lutte des plans précédents ne lui ont pas fait perdre son béret, qui , vissé à ce point sur sa tête, devrait lui avoir laissé entre autres marques on-ne-plus-cuisantes, une marque ou plusieurs sur le pourtour du front. Mais tout cela, c’est du cinéma, l’acteur a dû être recoiffé et remaquillé la minute d’avant puis étendu précautionneusement sur le goudron, possiblement en studio.
Westchester, New-York 1944. La nuit dans un manoir cossu copié de la noblesse anglaise ou écossaise. Un garçon blond ou châtain (il fait sombre), apparemment plus jeune que celui qui vient de prendre une crosse de fusil quelque part où cela ne marque presque pas — certainement pas le visage dans la réalité, non seulement ça marque, mais ça gonfle et si ça saigne, vous vous en mettez partout — un garçon marche dans un couloir large plus ou moins sombre richement meublé, du genre de celles où les valets de pieds dorment devant la porte de votre chambre, mais pas cette fois.
Le garçon tient une batte de Baseball — pourquoi pas un tisonnier ? — et descend un grand escalier lambrissé en pyjama sans avoir l’air de regarder où il met les pieds, dans une quasi obscurité. Impossible de voir s’il y est allé en pantoufle ou pieds-nus, ou s’il a pris le temps de nouer ses lacets. Pourquoi n’a-t-il prévenu personne ? Sans doute pour laisser la surprise à qui retrouvera son corps mutilé par le Clown de Ça.
Le garçon entre dans la cuisine et baisse sa batte, car il a reconnu sa mère qui cambriole de nuit leur frigo. Bien sûr, en jeune garçon bien élevé, il commence par rappeler sa mère à l’ordre : il pensait qu’elle était un cambrioleur. Donc il avait bien l’intention de s’attaquer à un gang de cambrioleurs venu razzier l’argenterie et les bijoux, et pourquoi pas kidnapper un gamin de riches, parce que ça s’est toujours fait depuis la nuit des temps et ça rapporte toujours autant, à condition d’empocher la rançon et de découper le gamin en petits morceaux. En vidéo, si la rançon n’est pas payé, pour le souvenir et la publicité de votre petite entreprise qui ne connait pas la crise.
Sa mère s’excuse platement devant son gamin « Je ne voulais pas t’effrayer, je venais juste me servir un en-cas. » Son gamin qui se balade la nuit chez elle avec une batte de baseball qui aurait pu lui éclater le crâne si lui ou elle avaient manqué d’attention, ce qui est tout à fait logique à cette époque, dans ce genre de maison, comme le fait que personne ne veille pour surveiller quoi que ce soit, en particulier les sales mioches qui pourraient aussi bien s’amuser à torturer les chats ou jouer avec le feu de la gazinière.
Et sans lui proposer un lait chaud, elle lui ordonne de retourner au lit. Le gamin ne répond rien, ne bouge pas, alors sa mère lui demande ce qui ne va pas. La réponse évidente est : il est debout au milieu de la nuit avec une batte de baseball pour éclater la gu..le d’une bande de cambrioleurs deux fois plus grands que lui.
Et accessoirement, il est le seul à avoir entendu depuis l’autre bout du couloir à travers portes fermées à une heure à laquelle il devrait dormir, quelqu’un qui ouvre la porte du frigo dans la cuisine qui se trouve au bas du grand escalier, et probablement au bout d’un autre couloir. Qu’est-ce que ça doit être quand son père fait crac-crac avec la bonne française et sa mère avec le palefrenier, le chauffeur et le jardinier ? Sa mère lui ordonne encore d’aller au lit, puis elle se penche en souriant, et bizarrement, elle s’est téléportée tout près de lui alors qu’il était à l’entrée de la grande cuisine et elle s’appuyant au frigo situé à mi-distance de l’entrée et du fond de la pièce.
Alors le gamin demande : « Qui êtes-vous ? » Ce qui n’est peut-être pas la bonne question à poser à une impostrice en train de cambrioler votre manoir au milieu de la nuit. Par ailleurs, s’il est télépathe si puissant que ça, pourquoi ne l’a-t-il pas détecté depuis sa chambre, et pourquoi ne connait-il pas déjà la réponse à sa question ? Puis le gamin voit la photo noir et blanc de lui et sa mère, ce qui pose un autre problème de cohérence : impossible de déduire les bonnes couleurs d’une photo en noir et blanc, et impossible de déduire la bonne taille des gens sur la photo si elle date, ce qui est forcément le cas.
Par ailleurs, quelle mère pose la photo d’elle et de son fils sur son frigo dans la cuisine de son manoir ? Qui fait le service et le ménage de ce gigantesque manoir ? Ou bien cherchait-elle à rappeler quotidiennement à la mère porteuse qui était propriétaire de son petit garçon désormais ? « Et qu’avez-vous fait de ma mère ? » Et d’accuser, apparemment avec de l’écho et du souffle : « Ma mère n’a jamais posé le pied dans cette cuisine de sa vie. » Une dernière affirmation dont il est raisonnable de douter à moins que la mère en question ait été morte avant l’emménagement de la petite famille dans le manoir, ce qui est impossible. En tant que maîtresse de maison, elle aurait forcément inspecté ou commandé son petit personnel à un point de son matriarcat, et il ne s’agit pas d’un office isolé des étages réservés aux maîtres.
Et définitivement, le genre de maison où la maîtresse des lieux ne mettrait pas les pieds dans la cuisine et se ferait donc servir ses en-cas au milieu de la nuit suppose des domestiques au sommeil léger ou à veiller à côté des sonnettes et autres cornets de communication d’un étage à l’autre, et une surveillance de la maison à toute heure du jour ou de la nuit, plus un lâcher de chiens méchants dans le jardin : les riches savent très bien qu’ils ne vivent pas au pays des bisounours, et les autres savent très bien où ils vivent et à quel point ils pourraient s’enrichir en venant s’y servir. Mais le plus probable est que la production n'avait pas le budget pour recruter les domestiques.
« Et elle ne m’a jamais fait de chocolat chaud, à moins que vous comptiez commander à la bonne de le faire. » Dans ce type de manoir, ce serait plutôt commander à la gouvernante, ou à la cuisinière de faire le chocolat chaud. La bonne s’occupe du ménage et de délasser le mari, à moins que ce dernier préfère le garçon d’étable, pas de voler les provisions pour nourrir son mac, ou de revendre en douce la poudre chocolatée.
C’est alors que la mère du gamin se met à rapetisser en devenant bleue, perdant tous ses vêtements dans l’opération, et comme c’est probablement la première fois que le gamin voit une vulve mutante myrtille, malgré ses pouvoirs de vision télépathique, il ouvre de grands yeux.
Personnellement je serais une mutante myrtille surprise à poils dans une cuisine par un sale gosse de riche télépathe, je n’aurais pas manqué d’avoir appris dans un magazine de science-fiction à 10 centimes feuilleté en douce qu’il me fallait immédiatement le décapiter pour ne pas me retrouver sous son emprise télépathique et violée encore et encore. Mais les scénaristes du film ont un scénario à faire avancer au mépris de toute vraisemblance, alors le gamin sourit gourmand mais le regard mort baissé, puis rougit forcement tandis que son regard remonte du plus bas vers le regard de la rouquine bleue aux yeux dorés, qui lui demande d’une voix de petite fille : « Tu n’as… pas peur de moi ? »
Comment savait-elle quelle voix avait exactement la mère du gamin ? Certainement pas en regardant la photo en noir et blanc posée sur le frigo. A question idiote, réponse idiote : « J’ai toujours cru que je ne pouvais pas être le seul au monde ». Et là, logiquement, il aurait dû se déplumer en petit garçon tout nu myrtille roux aux yeux dorés.
Une réponse plus plausible aurait été : « Peur de quoi ? C’est moi le prédateur ultime, ici. » Et les scénaristes de s’enfoncer davantage : « La seule personne au monde à être différente. » (sic). Parce qu’il est bien connu que tous les humanoïdes de la planète sont strictement identiques à tous points les de vue.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.
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