Dans la brume, le blu-ray français de 2018
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Dans la Brume, le blu-ray français (2018)
Sorti en France le 7 août 2018.
Ici l'article de ce blog sur le film Dans la brume (2018)
Sur le film : un des très rares films de SF francophone, bien écrit, bien réalisé, avec un côté presque temps réel, et les jeux de c.ns sont plus ou moins crédibles. Les petits (minuscules) indices que la production sème expliquent tout, mais si on les loupe, on peut croire que le film se termine en queue de poisson et que la catastrophe est seulement un prétexte à effets spéciaux et situations de survie (Walking Dead sans zombie, cf. le making of). Ce n'est pas le cas, le boulot d'écriture a été fait correctement - une fois n'est pas coutume. Par contre, les dialogues consistent seulement en de l'exposition, et les acteurs ne sont pas convaincants - ils ne sont cependant pas aidés par la technologie, le blu-ray TF1 a une image et un son un peu trop compressés pour que les microexpressions, les larmes qui perlent etc. soient visibles, et les inflexions profondes et réalistes des voix s'entendent.
Image : correcte. Bonne profondeur de champ - le thème du film par nature est nuisible aux détails fins HD, mais même en pleine lumière, les détails fins sont à la ramasse (cils impossible à discerner, texture des vêtements et peau limitent, cheveux fins aux abonnés absent) et j'ai des artefacts de mouvement dans toutes les scènes sur mon système. Diagnostic, image trop compressée, un problème fréquent sur les blu-rays français "populaires", l'éditeur estimant que l'acheteur aura un système de lecture trop pourri pour réaliser qu'on lui vend un sous-produit.
Son : correct. Agréable sans plus. Il y a une bonne immersion, et le film se prête à de nombreux effets sonores spectaculaires. Malheureusement, le son semble légèrement gommé et bloqué en détail et en intensité, en particulier les basses qui auraient dû faire trembler le salon lors de la première scène de panique. De même impossible de distinguer dans l'espace des instruments de l'orchestre et les voix (soupirs etc.) n'ont jamais l'air de venir du salon.
Bonus : un reportage sur le tournage avec interviews des acteurs et du réalisateurs, plus les effets spéciaux. Correct, mais manque d'énergie.
Conclusion : le manque de détails fins ou d'hyperréalisme sonore ne vient pas à l'évidence de la production, donc c'est à l'éditeur TF1 que nous devons l'image et son trop compressés. Je conseille donc a priori d'investir plutôt dans la future édition allemande en espérant que ce ne soit pas des potes à TF1 qui se chargent de cette édition-là... Sinon, à voir, parce que écrit et réalisé avec soin et dans le respect du genre, et supporte bien la revoyure.
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Chroniques de la Science-fiction, Année 2018, numéro 32 - Semaine du lundi 6 août 2018
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Chroniques de la Science-Fiction #2018-32 (2018)
Téléchargez ici l'exemplaire gratuit .pdf 14 pages A5 couleurs.
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Ici l'index de toutes les Chroniques de la Science-fiction de 2018
Sorti le 13 août 2018 (première édition).
De David Sicé.
Les Chroniques sont une rubrique du fanzine l’Étoile étrange. Cette rubrique paraitra désormais séparément pour tenir le rythme hebdomadaire de l'actualité de la Science-fiction même si le numéro complet de l’Étoile étrange n'est pas bouclé. Les numéros ont vocation à sortir rétroactivement et par anticipation, et donc à être mis à jour quand l'activité n'est pas complètement couverte.
Au sommaire, l'actualité de la semaine du 6 août 2018, plus la critique de Dans la Brume 2018 et The Domestics 2018.
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The Innocents, la série télévisée 2018
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The Innocents (2018)
Diffusé en France et à l'international à partir du 25 août 2018 sur NETFLIX FR (tous les épisodes de la première saison).
De Hania Elkington et Simon Duric ; avec Sorcha Groundsell, Percelle Ascott, Guy Pearce, Jóhannes Haukur Jóhannesson, Laura Birn, Sam Hazeldine, Arthur Hughes, Nadine Marshall, Lise Risom Olsen, Ingunn Beate Øyen.
Pour adultes et adolescents ?
Lorsque deux adolescents, Harry et June, fuient leurs familles pour être ensemble, ils sont désarçonnés par une découverte extraordinaire : la capacité de June à changer de forme.
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Saison 1 (2018 - 8 épisodes)
The Innocents S01E01:
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Slaughterhouse Rulez, le film de 2018
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Slaughterhouse Rulez (2018)
Annoncé en Angleterre le 31 octobre 2018.
De Crispian Mills (également scénariste) ; sur un scénario de Henry Fitzherbert ; avec Simon Pegg, Hermione Corfield, Michael Sheen, Finn Cole, Asa Butterfield, Nick Frost, Jamie Blackley, Jassa Ahluwalia, Tom Rhys Harries, Jo Hartley, Isabella Laughland, Hanako Footman, Kit Connor, Bern Collaço, Ryan Oliva.
Pour adultes et adolescents.
(presse, comédie) Un illustre pensionnat britannique devient un champ de bataille sanglant lorsqu'une mystérieuse doline apparaît sur un site de fracturation hydraulique à proximité, déclenchant une horreur indescriptible.
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Foe, le remplaçant, le roman de 2018 de Iain Reid
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Foe (2018)
Sorti aux USA le 7 août 2018 chez SIMON & SCHUSTER US.
Traduit en français le 4 novembre 2021 par Valérie Malfoy (grand format).
Réédité le 9 février 2023 chez POCKET FR (poche).
Adapté en film sous le titre Foe 2023.
Par Iain Reid.
Pour adultes et adolescents.
(prospective, presse) ans un futur proche, Junior et Henrietta vivent dans une ferme isolée, semblant fuir leurs congénères. Lorsqu'un homme en costume-cravate frappe à leur porte, ils sont loin d'imaginer ce qu'il vient leur annoncer : Junior a été sélectionné par la société OuterMore pour un séjour expérimental dans une station spatiale.
*
Pourquoi divulgâcher le roman en l’affublant en français d’un titre un peu trop révélateur ? Il s’agit d’un mystère, en mode prospectif. Je n’ai pas eu le temps de lire le roman, il n’a pas l’air original, le coup de la ponctuation est cousu de fil blanc, mais logique. Là encore, un choix curieux de la traduction française a fait disparaître les guillemets pourtant logiques, pour les remplacer par le demi-quadratin qui ouvre une réplique quand l’éditeur veut s’économiser du caractère en zappant les guillemets, et que plus personne n’est capable de savoir comment on utilise des guillemets quand à proximité de signes de ponctuation. Les guillemets dans la version anglaise servent strictement à isoler les paroles des interlocuteurs du narrateur, pour une raison qui n’apparaît clairement que plus tard, dans un rebondissement très facile à prévoir pour quelqu’un qui lit régulièrement de la Science-fiction.
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Le texte original de Iain Reid de 2018 pour SIMON & SCHUSTER US.
ACT ONE
ARRIVAL
Two headlights. I wake to the sight of them. Odd because of the distinct green tint. Not the usual white headlights you see around here. I spot them through the window, at the end of the lane. I must have been in a kind of quasi slumber; an after-dinner daze brought on by a full stomach and the evening heat. I blink several times, attempting to focus.
There’s no warning, no explanation. I can’t hear the car from here. I just open my eyes and see the green lights. It’s like they appeared out of nowhere, shaking me from my daze. They are brighter than most headlights, glaring from between the two dead trees at the end of the lane. I don’t know the precise time, but it’s dark. It’s late. Too late for a visitor. Not that we get many of them.
We don’t get visitors. Never have. Not out here.
I stand, stretch my arms above my head. My lower back is stiff. I pick up the open bottle of beer that’s beside me, walk from my chair straight ahead several steps to the window. My shirt is unbuttoned, as it often is at this time of night. Nothing ever feels simple in this heat. Everything requires an effort. I’m waiting to see if, as I think, the car will stop, reverse back onto the road, continue on, and leave us alone, as it should.
But it doesn’t. The car stays where it is; the green lights are pointing my way. And then, after a long hesitation or reluctance or uncertainty, the car starts moving again, toward the house.
You expecting anyone? I yell to Hen.
“No,” she calls down from upstairs.
Of course she’s not. I don’t know why I asked. We’ve never had anyone show up at this time of night. Not ever. I take a swig of beer. It’s warm. I watch as the car drives all the way up to the house and pulls in beside my truck.
Well, you better come down here, I call again. Someone’s here.
*
La traduction au plus proche
ARRIVÉE
Deux phares avant. Je me réveille à leur vue. Bizarres à cause de la teinte clairement verte. Pas les phares avant blancs ordinaire que l’on voit par ici. Je les repère à travers la fenêtre, au bout de l’allée. Je dois m’être trouvé dans un état de somnolence ; une hébétitude d’après dîner causé seulement par un estomac plein et la chaleur du soir. Je cligne des yeux plusieurs fois, pour tenter d’y voir clair.
Il n’y a pas d’avertissement, pas d’explication. Je ne peux pas entendre le véhicule depuis ici. J’ouvre juste mes yeux et je vois les phares verts. C’est comme s’ils avaient jailli de nulle part, pour me tirer de mon hébétitude. Ils brillent davantage que la plupart des phares avant, projetant leur lumière entre les deux arbres morts au bout de l’allée. Je ne connais pas l’heure précise, mais il fait noir. Il est tard. Trop tard pour un visiteur. Non pas que nous en ayons beaucoup.
Nous n’avons pas de visiteurs. Jamais. Pas dans ce trou perdu.
Je me lève, j’étire les bras au-dessus de ma tête. Le bas de mon dos est raide. Je ramasse la bouteille de bière ouverte à côté de moi. Ma chemise est déboutonnée comme souvent à cette heure de la nuit. Rien ne paraît simple dans cette chaleur. Tout réclame un effort. J’attend de voir si, comme je le pense, le véhicule va s’arrêter, repartir en marche arrière sur la route, reprendre son chemin, et nous laisser tranquille, comme il le devrait.
Mais il ne le fait pas. Le véhicule reste là où il est ; les phares verts braqués dans ma direction. Et puis, après une longue hésitation ou réticence ou incertitude, le véhicule reprend son avancée, droit sur la maison.
Tu attends quelqu’un ? Je crie à Hen.
« Non, » elle répond depuis le haut des escaliers.
Bien sûr que non. Je ne sais pas pourquoi j’ai demandé. Nous n’avons jamais eu quelqu’un se pointer à cette heure de la nuit. Pas une seule fois. Je prend une lampée de bière. Elle est tiède. Je regarde la voiture qui roule tout le long jusqu’à la maison et se range à côté de mon pick-up.
Eh bien, tu ferais mieux de descendre, j’appelle encore. Quelqu’un est là.
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La traduction de Valérie Malfoy de 2021 pour PRESSES DE LA CITE FR
ACTE I
Arrivée
Deux phares. C’est ma vision à mon réveil. Bizarre, cette teinte verte. Pas les phares blancs classiques en usage par ici. Je les repère par la fenêtre, au bout du chemin. Je devais être plongé dans une quasi-torpeur, un téat second engendré par la chaleur nocturne et un estomac plein, et mes yeux s’écarquillent.
Je n’ai pas entendu le moteur, pas été alerté. Mes paupières se sont juste soulevées – et voilà. A croire qu’ils ont surgi de nulle part pour m’arracher à ma léthargie. Ils sont plus brillants que la normale, d’une intensité aveuglante entre les deux arbres morts qui marquent l’entrée de la propriété. Je n’ai aucune idée de l’heure, mais le jour est tombé ; il est tard. Trop tard pour une visite. D’ailleurs, nous avons rarement de la visite.
Personne ne vient nous voir. Jamais. Nous vivons à l’écart.
Je quitte mon fauteuil, m’étire, le dos un peu raide. Puis, emportant ma canette de bière entamée, je marche droit vers la fenêtre. Ma liquette est déboutonnée, comme souvent à cette heure de la journée. Rien n’est facile avec cette canicule, tout nécessite un effort. J’attends de voir si, comme je le pense, le conducteur va se raviser, reculer jusqu’à la route et nous laisser en paix.
Non. La grosse berline stationne, avec ses phares verts braqués dan ma direction. Ensuite, comme après une longue hésitation – réticence ou incertitude –, elle se remet à avancer. Je crie vers le palier :
Hen, tu attends quelqu’un ?
— Non !
Bien sûr. A se demander pourquoi j’ai posé la question. Personne ne s’est jamais pointé ici aussi tard. Jamais. Je prends une bonne gorgée de bière. Tiède. La voiture roule jusqu’à la maison et se gare près de mon pick-up.
Viens quand même. Il y a quelqu’un, dis-je.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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