Tales of The Walking Dead, la série télévisée de 2022Feu vert télévision

Tales Of The Walking Dead S01E03: Dee (2022)

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Ici l'article de ce blog sur la série télévisée Tales Of The Walking Dead (2022)

Diffusé à partir du 21 août 2022 sur AMC US.

De Scott M. Gimple et Channing Powell, d'après la bande dessinée The Walking Dead de Robert Kirkman, Tony Moore et Charlie Adlard ; avec Samantha Morton, Lauren Glazier, Scarlett Blum.

(anthologie, horreur, post-apocalyptique, zombies) (Dee) "Laissez-moi vous raconter comment je suis morte..."

Une chambre meublée à l'ancienne parcimonieusement éclairée par deux lampes de cheveux et trois bougies montées sur une applique au mur. Dans le petit lit, un couple se sourit tandis que la femme caresse du bout du doigt la barbe de l'homme encore jeune, qui lui murmure : "on pourrait s'enfuir, trouvé notre propre maison ?" La femme lui répond "chut", se lève et en souriant ajoute ironique "se marier, faire des enfants..." Le barbu renchérit sans cesser de sourire, sans ironie : "avoir un tas de petits mômes..."

Dans le miroir de la chambre, la femme (Brooke) vérifie que sa robe et ses cheveux longs tombent correctement sur ses épaules. Puis elle soupire : "il va falloir que j'aille encore faire des courses..." Un autre gros soupir et son amant la rejoint pour écarter ses cheveux alors qu'elle met des boucles d'oreilles. Et comme il commence à l'embrasser dans le cou, elle lui ordonne de partir se préparer pour le dîner. Il lui demande alors, l'air accablé : "est-ce qu'il faudra que je porte une veste ?" Elle lui lance un regard lourd et il soupire "okay", et comme il s'en va, la femme pousse un nouveau gros soupir. Puis elle dit encore d'une voix haute et forte, probablement pour que l'homme l'entende depuis la cabine voisine : "je te retrouverai au restaurant..."

Ils sont à bord d'un bateau à aubes à l'ancienne, probablement sur le Mississippi : il fait encore nuit, il y a du brouillard tout autour, les lampes aux portes, de la cabine de pilotage et celle soulignant les contours du pont le plus haut sont allumées. Un guetteur est posté à l'avant, côté droit. La femme arrive sur la coursive du pont intermédiaire, par la gauche, et a enfilé un gilet déplumé. Elle s'appuie au bastingage dont les ampoules sont toutes éteintes et scrute les alentours, alors que les lumières électriques vacillent par instants. Dans les eaux noires flottent ce qui ressemble à des débris humains. Elle grimace. Se détourne, va pour pousser la double porte derrière elle, se ravise. Elle revient au bastingage, s'appuie à une des petites poutres.

Alors une jeune fille (Lydia) arrive toute joyeuse et la femme complimente l'enfant : la petite robe lui va parfaitement, elle est très jolie ! La jeune fille la remercie, et la femme assure : la prochaine fois qu'elle ira faire des courses, elle l'emmènera avec elle. Arrive (Dee) la mère de la jeune fille, en manteau et robe noire, pas vraiment enthousiaste. La femme hésite, puis déclare que la mère de la jeune fille a l'air... bien. La mère répond à voix basse que les options étaient minces.

Alors la femme lui demande si la mère serait plus à l'aise dans un costume d'homme. La mère semble méfiante, et demande : pourquoi porterait-elle un costume d'homme ? La femme hésite, puis répond que c'était une blague. Qu'elle ne s'inquiète pas, elle a fière allure. Puis de demander à la jeune fille : "ne penses-tu pas que ta mère a fière allure ?" La jeune fille la regarde, ne répond rien, hausse les épaules et sourit à sa mère, qui répond timidement qu'avoir une belle allure ne veut rien dire...

Tales Of The Walking Dead S01E03: Dee (2022)

Tales Of The Walking Dead S01E03: Dee (2022)

Tales Of The Walking Dead S01E03: Dee (2022)

Tales Of The Walking Dead S01E03: Dee (2022)

Tales Of The Walking Dead S01E03: Dee (2022)

Tales Of The Walking Dead S01E03: Dee (2022)

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Nope, le film de 2022Feu orange cinémaRécit toxique à ne regarder qu'avec prudence et esprit critique

Nope (2022)
Traduction du titre : et non.
 
Attention, ce film met en scène de la maltraitance animale.
 
Toxique : woke, seuls les blancs sont tués, les hommes ne sont que des faire-valoirs, les blancs qui assistent le héros sont des inutiles ou des lavettes, l'héroïne est une Marie-Sue, le cliché woke de la garce qui peut faire n'importe quoi, et réussir quand dans la réalité ce serait impossible et nuisible aussi bien pour elle que pour les autres.

Sorti aux USA le 22 juillet 2022,
Sorti en France le 10 août 2022,
Sorti en Angleterre le 12 août 2022,
Annoncé en blu-ray allemand Universal Studio pour le 31 décembre 2022.

De Jordan Peele (également scénariste et producteur), avec Daniel Kaluuya, Keke Palmer, Steven Yeun, Michael Wincott, Brandon Perea, Wrenn Schmidt, Barbie Ferreira, Keith David.

Pour adultes.

(horreur, woke, toxique) (Tom) "... et bien sûr je l'ai réglé sur l'heure Islandaise parce que nous avons la même passion pour les aurores boréales, Gordy. Et... tu n'a aucune idée de comment lire l'heure." (rires du public)
(Jupe) "Super cadeau, Pa ; t'as vraiment pensé à tout ! (rires du public)
(Phyllis) "Quelque part on pourrait penser qu'un homme qui peut envoyer une fusée dans l'espace serait capable de trouver un cadeau d'anniversaire à moitié décent. Eh bien non ! (rires du public)
(Jupe) "Tu sais, Gordy, tout bien considéré, peut-être que mon cadeau n'est pas si mauvais après tout (soupir attendri du public)
(Mary Jo): "Hé, Gordy, surprise!
(Phyllis) : "Waou! Là ça c'est un cadeau ! (rires du public)
(Mary Jo): "Bien joué Gordy, et bon anniversaire!"

D'un coup un choc, le noir total, des gens qui crient, des micros que l'on cogne, un enfant qui halète, un pop, plusieurs chocs sourds rythmiques

Je jetterai sur toi une saleté abominable, qui t’avilira et fera de toi un spectacle
Nahum 3:6.

Une jeune femme couchée, un pied déchaussée, dans ce qui ressemble à un salon aux meubles renversées. La ballerine de la jeune femme tient toute seule debout sur le talon pas très loin d'elle. Plusieurs chocs sourds, le halètement qui s'arrête. Nous sommes sur la scène d'une sitcom filmée en direct devant en théorie un public, mais il n'y a que des objets abandonnés sur les rangs, personne derrière la caméra, et un chimpanzé habillé en pull jaune, short bleu et chapeau pointu — la gueule et les avant-bras ensanglantés, qui marche à quatre pattes pour s'asseoir derrière un fauteuil à deux pas de la jeune femme couchée. Il se met à gémir et tente de réveiller la jeune femme en touchant la semelle du pied encore chaussé. Au-dessus, au fond, le panneau lumineux "applaudissez" s'allume et se met à clignoter. Ne parvenant pas à faire réagir la jeune femme, le chimpanzé arrache de dépit son petit chapeau pointu, essaye en vain d'essuyer le sang qui détrempe son museau.

Aileurs, la nuit étoilée avant l'aube, une maison sur la prairie au bas d'une colline. Une fenêtre s'allume sur le côté, à l'étage. Dans un hangar, un homme au volant d'un petit utilitaire s'apprête à charger des bottes de pailles. La radio diffuse un bulletin météo avec de fortes interférences : "bonjour, ce sera certainement une journée venteuse, nous avons une alerte pour grand vent pour toute la côte et les vallées du comté de L.A, avec quelques nuages qui certainement arriveront dans le coin vers dix heures du matin... et même si l'avertissement pour grand courant d'air euh expirera entre le milieu et la fin de la matinée, vous préfèrerez..." Un arrosoir automatique commence à humidifié le manège couvert, un grand rectangle de sable entouré d’un mur crème, sous un toit à deux pente, aux poutres desquels sont fixés des néons. Les informations continuent à la radio : « …et le trafic est déjà bloqué à cause d’un accident sur la route du sud 101. Il est 7h44 et vous êtes en direct avec Bo et Ives. » Les chevaux sont lâchés hors de leurs box et galopent à travers le manège en hennissant dans la poussière humide, visiblement heureux de se dégourdir les jambes.

Plus tard, le jour est enfin levé et (Otis junior) rejoint son père (Otis senior) sa caisse à outil à la main. Son père est en train d’apprendre à un cheval blanc à jouer dans des films, le rappelle à l’ordre. Senior rappelle à son fils qu’il doit prendre garde aux nuages annoncés par la radio, blasé son fils répond qu’il le sait. Puis Senior lui rappelle que le film a été un succès et qu’ils seront très probablement de nouveau employés pour la suite ; dès lors, à condition de juste suivre les consignes, ils n’auront plus à vendre des chevaux. Senior demande à Junior ça va, Junior répond que oui, puis Senior demande où est la sœur de Junior et Junior répond qu’elle était censée être là.

Ils entendent un crépitement et la machine à promener le cheval tombe en panne. Senior est furieux : il avait dit à Junior de réparer le promeneur automatique de chevaux. Junior s’apprête à y aller quand il s’immobilise en entendant comme l’écho de cris de femmes tombant du ciel où stationne un énorme nuage. Senior demande si Junior a entendu la même chose… C’est alors que Junior entend des bruits d’impact métallique tout autour de lui. Certains projectiles frappent la clôture en métal, d’autres le sable. Le cheval blanc monté par Otis Senior semble s’impatienter et de lui-même sort de l’enclos, et Otis junior appelle en vain son père, qui s’affaisse et chute. Otis junior réagit enfin et se précipite. Plus tard, alors qu’il conduit son père touché à la tête affalé sur le siège avant, Otis Junior interroge ce dernier mais n’obtient qu’une série de noms : libellule, fantôme, Beethoven, Commodore…

Nope, le film de 2022
 
Nope, le film de 2022
 
Nope, le film de 2022
 
Nope, le film de 2022

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Samaritan, le film de 2022Feu orange cinémaRécit toxique à ne regarder qu'avec prudence et esprit critique

Samaritan (2022)

Toxique : le héros mineur de moins de 15 ans ne cesse de coller à un voisin plus âgé sous prétexte qu’il serait un super-héros, le voisin ne cesse d’être seul avec lui, il n’est jamais explicité dans le film à quel point c’est dangereux dans la réalité, aussi bien pour le gamin que pour le super-héros.

Annoncé pour le 26 août 2022 sur AMAZON PRIME INT/FR.

De Julius Avery, sur un scénario de Bragi F. Schut ; avec Sylvester Stallone, Javon 'Wanna' Walton, Pilou Asbæk.

Pour adultes et adolescents.

« Il y a bien des années de ça, une bataille du Bien contre le Mal se joua entre Samaritain et Némesis : deux frères jumeaux qui devinrent ennemis jurés. Mais laissez-moi commencer par le commencement : ils étaient monstrueusement forts. Ils faisaient sans le vouloir du mal aux gens. Les habitants de la ville commencèrent à avoir peur des deux frères. Ils attendaient, et quand leur famille dormaient, ils ont barricadé leur maison et y ont mis le feu. 

Les parents furent brûlés vifs mais les deux jumeaux n’eurent pas une égratignure. Samaritain grandit pour défendre la justice, pour protéger/ Némésis, dévoré par la vengeance, voulait que le monde entier souffre comme ses parents avaient soufferts. 

Samaritain tenta de contenir la fureur de son frère, alors Némésis forgea une arme puissante : un marteau dans lequel il avait déversé toute sa haine et sa rage. C’était la seule chose qui pouvait détruire Samaritain. Némésis l’attira dans la centrale électrique où il pouvait défaire son frère une fois pour toutes. Némésis savait que son frère viendrait pour sauver les innocents. Les frères étaient de forces égales. Avec le marteau, Némésis avait l’avantage, mais pas pour longtemps…

 Samaritain et Némésis moururent tous les deux dans l’explosion : c’est l’histoire que l’on nous a racontée à tous. Mais moi (Sam Cleary, 13 ans) je crois que Samaritain est encore en vie…

Samaritan, le film de 2022

Samaritan, le film de 2022

Samaritan, le film de 2022

Samaritan, le film de 2022

Samaritan, le film de 2022

Samaritan, le film de 2022

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Trois mille ans à t'attendre, le film de 2022Feu vert cinéma

Three Thousand Years Of Longing (2022)

Titre français : Trois mille ans à t'attendre.

Sorti au cinéma en France pour le 24 août 2022.
Sorti aux USA pour le 31 août 2022.

De George Miller (également scénariste), sur un scénario de Augusta Gore d'après la nouvelle The Djinn in the Nightingale's Eye de 1994 de A.S. Byatt, extraite de la collection du même titre, initialement publiée dans The Paris review n°133, début lisible gratuitement ici, avec Tilda Swinton, Idris Elba, Pia Thunderbolt.

Pour adultes et adolescents

(Fantasy) Mon nom est Alithea. Mon histoire est vraie. Vous aurez plus de chance de me croire quoi qu’il en soit, si je vous la raconte comme un conte de fée. 

Alors, il était une fois, à l’époque où les humains précipitaient dans le ciel des ailes non métalliques, quand ils portaient des pieds palmés et marchaient au fond de la mer, quand ils tenaient dans leur main des tuiles de verre qui pouvaient capturer des chansons d’amour qui flottaient dans l’air — il y avait une femme, adéquatement heureuse en solitaire. Solitaire par choix. Heureuse parce qu’elle était indépendante, vivant de l’exercice de son esprit lettré. Son métier c’était le récit. Elle était une narratologiste qui recherchait les vérités communes à tous les récits de l’humanité.

Alors à cette fin, une ou deux fois par an, elle s’aventurait dans des pays étranges, en Chine, dans les Mers du Sud, et dans les cités intemporelles de l’Orient où son espèce se réunissait pour raconter des histoires à propos d’histoires.

Alors qu’Alithéa marche en poussant son petit chariot dans le hall de l’aéroport, clairement visible avec son manteau à petits carreaux rouge et blanc et ses courts cheveux roux, un petit homme âgé chauve au crâne allongé la rattrape et posant une main… fumante ! tente de la forcer à dévier sa course en répétant « par ici… ».

Alithéa proteste : « Qu’est-ce que vous faites, lâchez-ça s’il vous plait ! » et le petit homme de répondre avec un regard vraiment bizarre : « Les mystères d’Istanbul… » 

Mais comme un homme crie le nom d’Alithéa deux fois de son côté gauche, le petit homme file vers la droite et Alithéa le suit des yeux pour le voir partir en fumée arrivé devant un arbre en pot dans l’indifférence général. Arrive Gunhan, un homme jovial en costume cravate aux cheveux noirs bouclés, qui vient souhaiter la bienvenue à Alithéa et lui présenter deux autres femmes qui l’accompagnent. 

Tous se retrouve à bord d’un minibus, mais l’incident n’a pas quitté l’esprit d’Alithéa qui demande à Gunter sans se retourner si celui-ci a vu le type qui a malmené ses bagages à l’aéroport. Gunhan demande quel type. Alithéa répond un peu amère qu’il a filé quand Gunhan est arrivé — et de préciser : petit, veste en peau de mouton, un col rose. Gunhan répond en regardant la rue à travers la vitre : « intéressant… ». Althéa ajoute : il était chaud au toucher, musqué… 

A ces derniers mots, Gunhan sourit et commente que peut-être que c’était un Djinn, mais le chauffeur du minibus corrige : plus probablement un conducteur de taxi clandestin — et Amina, assise derrière Alithéa se prêtant au jeu, complète en souriant : « …qui avait mis trop d’eau cologne. » La troisième femme au fond du minibus a l’air plus inquiète.

Alithéa reprend, sans sourire pour demander à Gunhan, qu’elle appelle « Professeur », s’il est en train de dire qu’il croit aux djinns. Gunhan répond qu’il croit qu’il y a des gens qui croient en eux. Sèchement, et en regardant du côté de Gunhan, Alithéa réplique : « Moi incluse ? » Gunhan lui répond : « Les djins, les fantômes, les extraterrestres, peu importe ce qui peut arranger… » 

Le professeur fixe à nouveau son regard sur le paysage, mais comme il remarque que Alithéa s’est figée, la bouche ouverte, il lui tapote l’épaule, et elle repousse sa main, et il rit. Alithéa referme alors sa bouche. Puis sourit enfin de la plaisanterie. 

Dans l’ascenseur, la troisième femme en blanc et badgée explique à Alithéa que l’hôtel a préparé pour Alithéa une agréable surprise. Gunhan et Alithéa échangent un sourire. Puis un garçon d’étage les guides jusqu’à la porte blanche du couloir crème tandis que Gunhan précise que c’est la chambre d’Agatha Christie dans laquelle l’écrivaine a écrit « Le crime de l’Orient Express ». Le numéro de la chambre sur la porte est le 333.

Les valises sont posées, les étiquettes d’aéroport sont arrachées, le loquet de sécurité est rabattu pour empêché de forcer l’ouverture de la porte — et ceci fait, Alithéa pousse un gros soupir, ferme les yeux douloureusement.

Nous retrouvons Alithéa assise dans un fauteuil sur la scène d’une grande salle de spectacle tandis que derrière elle, le professeur Gunhan à son pupitre pérore : « Et comment expliqueriez-vous le pouvoir d’un orage, si vous n’avez pas les moyens de mesurer et modéliser les données météorologiques ? Comment expliqueriez-vous les saisons de l’automne à l’hiver jusqu’à au printemps et à l’été, si vous ne savez pas que la Terre orbite autour du Soleil en s’inclinant sur son axe…»

Derrière Gunhan et Alithéa, deux projections d’images animées géantes et brillantes : une carte météo derrière Gunhan, l’animation schématique d’une Terre qui suit une trajectoire circulaire (!) autour d’un Soleil : « Tout était mystère : les saisons, les tsunamis, les maladies microbiennes… »

Derrière eux, la météo est remplacée par une image fixe de débordement des eaux en forêt et en ville avec le mot « Tsunami » écrit en capitale blanche dessus, et l’orbite de la Terre est remplacée par un blob à ventouses en image de synthèses flottant avec quelques congénères. Et Gunhan de conclure : « Qu’est-ce que les gens pouvaient faire d’autres que s’en remettre à des récits de fiction ? »

On remarque alors dans le public que peut-être cinq spectateurs sur la quinzaine par rang portent un masque de « protection » contre le covid recouvrant la bouche et le nez. Et Gunhan de reprendre « Comme le Docteur Binnie… » (il pointe Alithéa) « …nous a encouragé à le comprendre, les histoires étaient autrefois le seul moyent de rendre plus cohérente notre existence déconcertante. »

Et Alithéa de prendre le relais : c’est tout à fait juste. Nous donnons un nom aux forces inconnues qui se cachent derrière la merveille et la catastrophe, en se racontant les uns aux autres… » Alithéa s’interrompt, car elle vient de voir se matérialiser derrière le dernier rang de spectateur une haute silhouette blanche d’allure antique, coiffée d’un casque à crète. Alithéa se reprend et répète : « en se racontant les uns aux autres des histoires… » Et c’est cette fois au premier rang d’un personnage âgé barbichu et coiffé d’allure assyrienne à nouveau en blanc la considère durement.

Derrière Alithéa, Gunhan reprend imperturbable, pointant les arbres représentant à gauche le panthéon et la création nordique, à droite le panthéon et la création gréco-romaine : « Laissez-moi vous montrer… nous avons raconté les légendes de dieux spécifiques, puissants, auxquels on peut s’identifier — que l’on retrouve dans toutes les cultures, toutes les mythologies, des Grecs aux Romains, aux Nordiques, et encore et encore…

Alithéa s’est tournée vers les projections, alarmée, puis elle se retourne vers le public : le prêtre assyrien tout en blanc est désormais assis presque en face d’elle au premier rang, et il dépasse de deux têtes les gens ordinaires assis à ses côtés. Gunhan achève en présentant les super-héros comme descendants des panthéons.

Froidement, Alithéa achève : « La question demeure, quel est leur objectif ? » et à ces mots le prêtre assyrien se lève. Alithéa se lève aussi et demande encore : « qu’est-ce que nous exigeons d’eux maintenant ? »

Et tandis qu’Alithéa reste debout, Gunhan reprend, intrigué : « Il y a le Mythe et il y a la Science… » Comme Alithéa n’enchaîne pas, il y a un silence. Plus de prêtre assyrien, Alithéa reprend avec un sourire embarrassé : « La mythologie est ce que nous savions à l’époque ; la Science est ce que nous savons pour l’instant… » Le prêtre assyrien fixe à nouveau Alithéa droit dans les yeux, toujours debout devant le premier rang des spectateurs. « Tôt ou tard, nos récits créatifs sont remplacés par le point de vue de la Science, la Science laborieuse. »

Alithéa semble alors défier l’apparition : « Et tous les dieux et les monstres excèdent la durée de vie de leurs fonctions initiales et sont réduits à des métaphores… » Et comme Alithéa met ses lunettes et se détourne, le prêtre assyrien vocifère « Foutaises ! ». Sa mâchoire tombe et il se rue sur Alithéa, sa gueule démesurément ouverte sur l’obscurité engloutissant tout…

Trois mille ans à t'attendre, le film de 2022

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