Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937Feu vert livre / BD

The Thing On The Door Step (1937)
Traduction du titre anglais : la chose sur le pas-de-porte.

Nouvelle écrite en 1933. Publié pour la première fois en janvier 1937 dans le magazine américain Weird Tales.
Traduit en français par Jacques Papy compilée en octobre 1956 dans Par delà le mur du sommeil pour DENOEL FR,
Traduction française de Jacques Papy révisée par Simone Lamblin pour LAFFONT FR
Traduction révisée ééditée en octobre 1994 dans Par delà le mur du sommeil pour DENOEL FR,
Traduction révisée réédité en décembre 1995 dans Le cauchemar d’Innsmouth pour J’AI LU FR,
Retraduit par Maxime Le Dain en janvier 2012 pour BRAGELONNE FR.
Retraduit par François Bon pour POINTS dans La couleur tombée du ciel suivi de la Chose sur le seuil, rééditée le 1er octobre 2020.
Retraduit par David Camus dans Le cycle de Providence pour MNEMOS FR, réédité en septembre 2021 et le 23 septembre 2022.

De Howard Philip Lovecraft.

Pour adultes et adolescents.

(dark fantasy urbaine, horreur, presse) Daniel Upton, le narrateur de l'histoire, explique qu'il a tué son meilleur ami, Edward Derby, et qu'il espère que son récit prouvera qu'il n'est pas un meurtrier. Il commence par décrire la vie et la carrière de Derby. Derby s'intéressait à l'occultisme depuis son plus jeune âge, ce qui l'a amené à se lier d'amitié avec Upton. Tous deux discutaient de mythologie obscure pendant leur temps libre. Lors de ses visites, Derby frappait toujours de la même façon : trois coups, une pause, puis deux coups supplémentaires sur le heurtoir ; Upton avait toujours été en mesure d'identifier Derby de cette façon.

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Le texte original anglais de Howard Philip Lovecraft de janvier 1937 pour le magazine Weird Tales US.
Ce texte est dans le domaine public.

The Thing on the Door-step
By H. P. LOVECRAFT

‘A powerful tale by one of the suprememasters of weird fiction—a tale in which the horror creeps and grows, to spring at last upon the reader in all its hideous totality.'

IT IS true that I have sent six bullets through the head of my best friend, and yet I hope to show by this statement that I am not his murderer, At first I shall be called a madman—madder than the man I shot in his cell at the Arkham Sanitarium. Later some of my readers will weigh each statement, correlate it with the known facts, and ask themselves how I could have believed otherwise than as I did after facing the evidence of that horror—that thing on the door-step.

Until then I also saw nothing but madness in the wild tales I have acted on. Even now I ask myself whether I was misled—or whether I am not mad after all. I do not know—but others have strange things to tell of Edward and Asenath Derby, and even the stolid police are at their wits’ ends to account for that last terrible visit. They have tried weakly to concoct a theory of a ghastly jest or warning by discharged servants; yet they know in their hearts that the truth is something infinitely more terrible and incredible.

So I say that I have not murdered Edward Derby. Rather have I avenged him, and in so doing purged the earth of a horror whose survival might have loosed untold terrors on all mankind. There are black zones of shadow close to our daily paths, and now and then some evil soul breaks a passage through. When that happens, the man who knows must strike before reckoning the consequences.

I have known Edward Pickman Derby all his life. Eight years my junior, he was so precocious that we had much in common from the time he was eight and I sixteen. He was the most phenomenal child scholar I have ever known, and at seven was writing verse of a somber, fantastic, almost morbid cast which astonished the tutors surrounding him. Perhaps his private education and coddled seclusion had something to do with his premature flowering. An only child, he had organic weaknesses which startled his doting parents and caused them to keep him closely chained to their side. He was never allowed out without his nurse, and seldom had a chance to play unconstrainedly with other children. All this doubtless fostered a strange secretive inner life in the boy, with imagination as his one avenue of freedom.

At any rate, his juvenile learning was prodigious and bizarre; and his facile writings such as to captivate me despite my greater age. About that time I had leanings toward art of a somewhat grotesque cast, and I found in this younger child a rare kindred spirit. What lay behind our joint love of shadows and marvels was, no doubt, the ancient, moldering, and subtly fearsome town in which we lived—witch-cursed, legendhaunted Arkham, whose huddled, sagging gambrel roofs and crumbling Georgian balustrades brood out the centuries beside the darkly muttering Miskatonic.

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La traduction au plus proche.

La Chose sur le seuil
par H. P. LOVECRAFT

‘Un conte puissant par l’un des maîtres suprêmes de la Bizarre Fiction—un conte dans lequel l’horreur rampe et grandit, the horror creeps and grows, pour sauter enfin au visage du lecteur dans toute sa hideuse totalité.'

IL EST vrai que j’ai envoyé six balles à travers la tête de mon meilleur ami, et pourtant j’espère démontrer par ce témoignage que je ne suis pas son meurtrier. En premier lieu on me qualifiera de fou furieux – plus fou que l’homme que j’ai abattu dans sa cellule capitonée du Sanitarium d’Arkham. Plus tard, quelques uns de mes lecteurs évalueront chacune de mes affirmations, les rapprocheront des faits connus, et se poseront la question de comment j’aurai pu croire autre chose que ce que j’ai cru après avoir été confronté à la preuve de cette horreur—à cette chose sur le seuil.

Et jusqu’alors, je n’y ai moi aussi rien vu que de la folie dans les fables délirantes qui m’ont fait passé à l’acte. Même à présent, je me demande encore si je me suis mépris—ou si je ne suis pas fou après tout. Je l’ignore—mais d’autres auront d’étranges choses à raconter à propos d’Edward et Asenath Derby, et même la police si butée serait bien en peine d’expliquer cette dernière, et si terrible visite. Ils ont faiblement essayé de concoter l’hypothèse d’une plaisanterie de très mauvais goût, ou la menace d’un domestique mis à la porte ; et pourtant ils savent en leur cœur que la vérité est quelque chose d’infiniment plus terrible et incroyable.

Alors je soutiendrai que je n’ai pas assassiné Edward Derby. Je l’ai plutôt vengé, et se faisant, j’ai purgé la Terre d’une horreur dont la survie aurait lâché des terreurs jamais articulées sur toute l’humanité. Il y a des zones d’ombres noire proche des chemins que nous suivons le jour, et de temps à autres quelque âme maléfique se fraye un passage à travers. Quand cela arrive, l’homme qui le sait doit frapper bien avant d’en mesurer les conséquences.

J’ai connu Edward Pickman Derby toute sa vie. De huit année mon cadet, il était si précoce que nous avions beaucoup en commun du temps qu’il avait hui ans et moi seize. Il était le plus phénoménal des écoliers que j’ai jamais connu, et à sept ans, il écrivait des vers d’un style sombre, fantastique, presque morbide, qui stupéfiaient les précepteurs qui l’entouraient. Peut-être que son éducation privée et son isolement choyé avait quelque chose à voir avec son épanouissement prématuré. Enfant unique, il avait une faiblesse biologique qui paniquait ses parents et les avait poussé à le garder toujours surveillé de près à leurs côtés. Il n’ était jamais autorisé à sortir sans une infirmière, et n’avait que rarement la chance de jouer librement avec les autres enfants. Tout cela sans doute aucun cultiva une étrange et secrète vie rêvée chez ce garçon, avec l’imagination comme seule avenue de liberté.

Par quelque bout qu’on le prenne, son apprentissage juvénile était prodigieux et bizarre; et sa facilité d’écriture me captivait, en dépit de mon âge plus avancé. Vers cette époque, j’étais attiré par l’art d’un style plutôt grotesque, et j’avais trouvé chez cet enfant plus jeune une rare âme sœur. Ce qui pavait notre amour commun des ombres et des merveilles était à l’évidence, l’ancienne, métamorphe et subtilement épouvantable ville dans laquelle nous vivions—Arkham infestée de sorcière et hantée par les légendes, dont les toits en bâtière recroquevillés et affaissés et les balustrades géorgiennes croulantes couvaient les siècles au bord de la sombre et murmurante Miskatonic.

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Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937

La traduction de Jacques Papy pour DENOEL FR.

LE MONSTRE SUR LE SEUIL
1


Il est vrai que j’ai logé six balles dans la tête de mon meilleur ami, et pourtant j’espère montrer par le présent récit que je ne suis pas son meurtrier. Tout d’abord, on dira que je suis fou, plus fou que l’homme que j’ai tué dans la maison de santé d’Arkham. Plus tard, certains de mes lecteurs pèseront chacune de mes assertions, les rattacheront aux faits connus, et se demanderont comment j’aurais pu avoir une opinion différente après m’être trouvé en présence de cette preuve abominable : le monstre sur le seuil de ma porte.

Jusqu’à ce moment-là, moi aussi je n’ai vu que folie dans les récits extravagants qui m’ont poussé à agir. Aujourd’hui encore je me demande si je ne me suis pas trompé, si, vraiment, je ne suis pas fou… Mais d’autres que moi ont d’étranges choses à raconter sur Edward et Asenath Derby, et les gens de la police eux-mêmes ne parviennent pas à expliquer cette dernière visite que j’ai reçue. Ils ont essayé de bâtir une théorie raisonnable : sinistre plaisanterie ou vengeance d’un domestique congédié ; mais, tout au fond d’eux-mêmes, ils savent bien que la vérité est infiniment plus terrible.

J’affirme donc que je n’ai pas assassiné Edward Derby. Je dirai plutôt que je l’ai vengé, et que, ce faisant, j’ai purgé la terre d’une horreur qui aurait pu déchaîner les pires désastres pour l’humanité. Il existe des zones d’ombre tout près des chemins de notre vie quotidienne, et, parfois, une âme maléfique sort des ténèbres. Quand cela se produit, l’homme qui en a connaissance doit frapper sans se préoccuper des conséquences possibles.

J’ai connu Edward Pickman Derby depuis sa plus tendre enfance. Il était si précoce que nous avions beaucoup de choses en commun alors qu’il avait huit ans et que j’en avais seize. C’était un élève pourvu de dons prodigieux. A sept ans, il écrivait des vers d’un genre fantastique, sombre, presque morbide, qui provoquèrent l’étonnement de ses professeurs privés. Fils unique, il souffrait de certaines faiblesses organiques qui poussèrent ses parents à le garder constamment auprès d’eux. Il ne sortait jamais sans sa gouvernante, et avait rarement l’occasion de jouer avec d’autres enfants. Tout cela contribua sans aucun doute à développer en lui une étrange vie intérieure, l’imagination étant son seul moyen d’évasion.

Quoi qu’il en soit, il possédait des connaissances phénoménales, et son œuvre poétique me séduisit. A cette époque, j’avais un penchant marqué pour le bizarre dans le domaine de l’art ; c’est pourquoi je découvris entre cet enfant et moi-même des affinités très grandes. A l’arrière-plan de notre amour commun des ombres et des merveilles, il y avait, sans aucun doute, l’antique et redoutable ville où nous vivions : cette vieille cité d’Arkham, maudite par les sorcières, hantée par les légendes, dont les toits en croupe affaissés bordent les eaux murmurantes du Miskatonic.

Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937

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Dracula, le roman de 1897 de Bram StockerFeu vert livre / BD

Dracula (1897)

Sorti le 26 mai 1897 en Angleterre chez ARCHIBALD CONSTABLE AND COMPANY (Londres).
De très nombreuses fois traduit et réédité.

De Bram Stoker.

Pour adultes et adolescents.

(roman épistolaire d’épouvante fantastique gothique) Jonathan Harker, un avocat anglais nouvellement diplômé, rend visite au comte Dracula dans son château des Carpates pour l'aider à acheter une maison près de Londres... Pendant ce temps, à Whitby, Lucy Westenra décrit dans une lettre à sa meilleure amie, Mina Murray, la fiancée de Jonathan Harker, les demandes en mariage du Dr John Seward, de Quincey Morris et d'Arthur Holmwood. Lucy accepte celle de Holmwood, mais tous restent amis. Mina rejoint Lucy en vacances à Whitby. Lucy commence à faire du somnambulisme.

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Le texte original de Bram Stoker de 1897
(domaine public)

Whitby

9 August.—The sequel to the strange arrival of the derelict in the storm last night is almost more startling than the thing itself. It turns out that the schooner is a Russian from Varna, and is called the Demeter. She is almost entirely in ballast of silver sand, with only a small amount of cargo—a number of great wooden boxes filled with mould. This cargo was consigned to a Whitby solicitor, Mr. S. F. Billington, of 7, The Crescent, who this morning went aboard and formally took possession of the goods consigned to him. The Russian consul, too, acting for the charter-party, took formal possession of the ship, and paid all harbour dues, etc. Nothing is talked about here to-day except the strange coincidence; the officials of the Board of Trade have been most exacting in seeing that every compliance has been made with existing regulations. As the matter is to be a “nine days’ wonder,” they are evidently determined that there shall be no cause of after complaint. A good deal of interest was abroad concerning the dog which landed when the ship struck, and more than a few of the members of the S. P. C. A., which is very strong in Whitby, have tried to befriend the animal. To the general disappointment, however, it was not to be found; it seems to have disappeared entirely from the town. It may be that it was frightened and made its way on to the moors, where it is still hiding in terror. There are some who look with dread on such a possibility, lest later on it should in itself become a danger, for it is evidently a fierce brute. Early this morning a large dog, a half-bred mastiff belonging to a coal merchant close to Tate Hill Pier, was found dead in the roadway opposite to its master’s yard. It had been fighting, and manifestly had had a savage opponent, for its throat was torn away, and its belly was slit open as if with a savage claw.

Later.—By the kindness of the Board of Trade inspector, I have been permitted to look over the log-book of the Demeter, which was in order up to within three days, but contained nothing of special interest except as to facts of missing men. The greatest interest, however, is with regard to the paper found in the bottle, which was to-day produced at the inquest; and a more strange narrative than the two between them unfold it has not been my lot to come across. As there is no motive for concealment, I am permitted to use them, and accordingly send you a rescript, simply omitting technical details of seamanship and supercargo. It almost seems as though the captain had been seized with some kind of mania before he had got well into blue water, and that this had developed persistently throughout the voyage. Of course my statement must be taken cum grano, since I am writing from the dictation of a clerk of the Russian consul, who kindly translated for me, time being short.

LOG OF THE “DEMETER.”
Varna to Whitby.

Written 18 July, things so strange happening, that I shall keep accurate note henceforth till we land.

On 6 July we finished taking in cargo, silver sand and boxes of earth. At noon set sail. East wind, fresh. Crew, five hands ... two mates, cook, and myself (captain).

On 11 July at dawn entered Bosphorus. Boarded by Turkish Customs officers. Backsheesh. All correct. Under way at 4 p. m.

On 12 July through Dardanelles. More Customs officers and flagboat of guarding squadron. Backsheesh again. Work of officers thorough, but quick. Want us off soon. At dark passed into Archipelago.

On 13 July passed Cape Matapan. Crew dissatisfied about something. Seemed scared, but would not speak out.

On 14 July was somewhat anxious about crew. Men all steady fellows, who sailed with me before. Mate could not make out what was wrong; they only told him there was something, and crossed themselves. Mate lost temper with one of them that day and struck him. Expected fierce quarrel, but all was quiet.

On 16 July mate reported in the morning that one of crew, Petrofsky, was missing. Could not account for it. Took larboard watch eight bells last night; was relieved by Abramoff, but did not go to bunk. Men more downcast than ever. All said they expected something of the kind, but would not say more than there was something aboard. Mate getting very impatient with them; feared some trouble ahead.

On 17 July, yesterday, one of the men, Olgaren, came to my cabin, and in an awestruck way confided to me that he thought there was a strange man aboard the ship. He said that in his watch he had been sheltering behind the deck-house, as there was a rain-storm, when he saw a tall, thin man, who was not like any of the crew, come up the companion-way, and go along the deck forward, and disappear. He followed cautiously, but when he got to bows found no one, and the hatchways were all closed. He was in a panic of superstitious fear, and I am afraid the panic may spread. To allay it, I shall to-day search entire ship carefully from stem to stern.

Later in the day I got together the whole crew, and told them, as they evidently thought there was some one in the ship, we would search from stem to stern. First mate angry; said it was folly, and to yield to such foolish ideas would demoralise the men; said he would engage to keep them out of trouble with a handspike. I let him take the helm, while the rest began thorough search, all keeping abreast, with lanterns: we left no corner unsearched. As there were only the big wooden boxes, there were no odd corners where a man could hide. Men much relieved when search over, and went back to work cheerfully. First mate scowled, but said nothing.

22 July.—Rough weather last three days, and all hands busy with sails—no time to be frightened. Men seem to have forgotten their dread. Mate cheerful again, and all on good terms. Praised men for work in bad weather. Passed Gibralter and out through Straits. All well.

24 July.—There seems some doom over this ship. Already a hand short, and entering on the Bay of Biscay with wild weather ahead, and yet last night another man lost—disappeared. Like the first, he came off his watch and was not seen again. Men all in a panic of fear; sent a round robin, asking to have double watch, as they fear to be alone. Mate angry. Fear there will be some trouble, as either he or the men will do some violence.

28 July.—Four days in hell, knocking about in a sort of maelstrom, and the wind a tempest. No sleep for any one. Men all worn out. Hardly know how to set a watch, since no one fit to go on. Second mate volunteered to steer and watch, and let men snatch a few hours’ sleep. Wind abating; seas still terrific, but feel them less, as ship is steadier.

29 July.—Another tragedy. Had single watch to-night, as crew too tired to double. When morning watch came on deck could find no one except steersman. Raised outcry, and all came on deck. Thorough search, but no one found. Are now without second mate, and crew in a panic. Mate and I agreed to go armed henceforth and wait for any sign of cause.

30 July.—Last night. Rejoiced we are nearing England. Weather fine, all sails set. Retired worn out; slept soundly; awaked by mate telling me that both man of watch and steersman missing. Only self and mate and two hands left to work ship.

1 August.—Two days of fog, and not a sail sighted. Had hoped when in the English Channel to be able to signal for help or get in somewhere. Not having power to work sails, have to run before wind. Dare not lower, as could not raise them again. We seem to be drifting to some terrible doom. Mate now more demoralised than either of men. His stronger nature seems to have worked inwardly against himself. Men are beyond fear, working stolidly and patiently, with minds made up to worst. They are Russian, he Roumanian.

2 August, midnight.—Woke up from few minutes’ sleep by hearing a cry, seemingly outside my port. Could see nothing in fog. Rushed on deck, and ran against mate. Tells me heard cry and ran, but no sign of man on watch. One more gone. Lord, help us! Mate says we must be past Straits of Dover, as in a moment of fog lifting he saw North Foreland, just as he heard the man cry out. If so we are now off in the North Sea, and only God can guide us in the fog, which seems to move with us; and God seems to have deserted us.

3 August.—At midnight I went to relieve the man at the wheel, and when I got to it found no one there. The wind was steady, and as we ran before it there was no yawing. I dared not leave it, so shouted for the mate. After a few seconds he rushed up on deck in his flannels. He looked wild-eyed and haggard, and I greatly fear his reason has given way. He came close to me and whispered hoarsely, with his mouth to my ear, as though fearing the very air might hear: “It is here; I know it, now. On the watch last night I saw It, like a man, tall and thin, and ghastly pale. It was in the bows, and looking out. I crept behind It, and gave It my knife; but the knife went through It, empty as the air.” And as he spoke he took his knife and drove it savagely into space. Then he went on: “But It is here, and I’ll find It. It is in the hold, perhaps in one of those boxes. I’ll unscrew them one by one and see. You work the helm.” And, with a warning look and his finger on his lip, he went below. There was springing up a choppy wind, and I could not leave the helm. I saw him come out on deck again with a tool-chest and a lantern, and go down the forward hatchway. He is mad, stark, raving mad, and it’s no use my trying to stop him. He can’t hurt those big boxes: they are invoiced as “clay,” and to pull them about is as harmless a thing as he can do. So here I stay, and mind the helm, and write these notes. I can only trust in God and wait till the fog clears. Then, if I can’t steer to any harbour with the wind that is, I shall cut down sails and lie by, and signal for help....

It is nearly all over now. Just as I was beginning to hope that the mate would come out calmer—for I heard him knocking away at something in the hold, and work is good for him—there came up the hatchway a sudden, startled scream, which made my blood run cold, and up on the deck he came as if shot from a gun—a raging madman, with his eyes rolling and his face convulsed with fear. “Save me! save me!” he cried, and then looked round on the blanket of fog. His horror turned to despair, and in a steady voice he said: “You had better come too, captain, before it is too late. He is there. I know the secret now. The sea will save me from Him, and it is all that is left!” Before I could say a word, or move forward to seize him, he sprang on the bulwark and deliberately threw himself into the sea. I suppose I know the secret too, now. It was this madman who had got rid of the men one by one, and now he has followed them himself. God help me! How am I to account for all these horrors when I get to port? When I get to port! Will that ever be?

4 August.—Still fog, which the sunrise cannot pierce. I know there is sunrise because I am a sailor, why else I know not. I dared not go below, I dared not leave the helm; so here all night I stayed, and in the dimness of the night I saw It—Him! God forgive me, but the mate was right to jump overboard. It was better to die like a man; to die like a sailor in blue water no man can object. But I am captain, and I must not leave my ship. But I shall baffle this fiend or monster, for I shall tie my hands to the wheel when my strength begins to fail, and along with them I shall tie that which He—It!—dare not touch; and then, come good wind or foul, I shall save my soul, and my honour as a captain. I am growing weaker, and the night is coming on. If He can look me in the face again, I may not have time to act.... If we are wrecked, mayhap this bottle may be found, and those who find it may understand; if not, ... well, then all men shall know that I have been true to my trust. God and the Blessed Virgin and the saints help a poor ignorant soul trying to do his duty....

Of course the verdict was an open one. There is no evidence to adduce; and whether or not the man himself committed the murders there is now none to say. The folk here hold almost universally that the captain is simply a hero, and he is to be given a public funeral. Already it is arranged that his body is to be taken with a train of boats up the Esk for a piece and then brought back to Tate Hill Pier and up the abbey steps; for he is to be buried in the churchyard on the cliff. The owners of more than a hundred boats have already given in their names as wishing to follow him to the grave.

No trace has ever been found of the great dog; at which there is much mourning, for, with public opinion in its present state, he would, I believe, be adopted by the town. To-morrow will see the funeral; and so will end this one more “mystery of the sea.”

***

La traduction au plus proche

Whitby

9 août.— La suite de l’étrange arrivée de l’épave dans l’orage de la nuit dernière est presque plus choquante que la chose elle-même. Il s’avère que la goéellette est russe de Varna, et se nomme la Demeter. Elle est presque entièrement lestée de sable argenté, avec seulement une petite quantité de cargaison— un certain nombre de grandes caisses de bois remplie de terre battue. Cette cargaison était à remettre à un avocat d’affaire de Whitby, Mr. S. F. Billington, sis au 7, Le Croissant, qui ce matin monta à bord et prit formellement possession des marchandises à lui remettre. Le consul russe, également, représentant l’armateur, prit possession formelle du vaisseau, et paya pour tous les frais de mouillage, etc. (…).

JOURNAL DE BORD DE LA DEMETER.
De Varna à Whitby.

Ecrit le 18 juillet, des choses si étranges survenant, je me dois d’n prendre précisément note depuis ce jour jusqu’à ce que nous touchions terre.

Le 6 juillet, achevons de charger la cargaison, du sable argenté et des caisses de terre. A midi, faisons voile. Vent d’Est, frais. L’équipage, cinq membres… deux lieutenants, le cuisinier et moi-même (capitaine).

Le 11 juillet à l’aube, entrâmes dans le Bosphore. Abordé par deux officiers des douanes turcs. Bakchich. Tout en règle. Repartons vers 4 heures de l’a.m.

Le 12 juillet passons les Dardanelles. Encore des officiers des douanes et bateau battant pavillon d’une patrouille naval. Bakchich à nouveau. Travail des officiers sérieux mais rapide. Nous veulent repartis tôt. À la nuit, entrons dans la Mer Egée.

Le 13 juillet, passons le Cap Matapan. Equipage mécontent à propos de quelque chose. Semble effrayé, ne veut pas parler.

Le 14 juillet, suis quelque part anxieux à propos de l’équipage. Les hommes, tous des gars fiables, qui ont déjà navigué avec moi. Le lieutenant n’arrive pas à comprendre ce qui ne va pas ; ils lui ont seulement dit qu’il y avait quelque chose, et tous se sont signés. Mon second a perdu son sang froid avec l’un d’eux ce jour et l’a frappé. M’attendait à une querelle violente, mais tout est resté calme.

Le 16 juillet, le lieutenant rapporte ce matin qu’un des membres de l’équipage, Petrofsky, est manquant. Pas trouvé de raison. Avait pris le quart de huit heures la nuit dernière; fut relevé par Abramoff, mais n’est pas allé se coucher. Les hommes sont plus abattus que jamais. Tous ont dit qu’ils s’attendaient à quelque chose de ce genre, mais n’ont rien voulu dire de plus, sinon qu’il y avait quelque chose à bord. Mon second devient très impatient avec eux ; je crains des problèmes à venir.

*


La traduction de 1920 de Ève et Lucie Paul-Margueritte
(domaine public)

Whitby, 9 août

Les conséquences de l’arrivée inattendue de ce bateau étranger, pendant la tempête de la nuit dernière, sont presque plus étonnantes que le fait lui-même. On sait à présent que ce petit bâtiment est russe, qu’il vient de Varna et qu’il s’appelle le Demeter. Il est presque entièrement lesté de sable, n’ayant qu’une cargaison peu importante — des caisses remplies de terreau — expédiée à l’adresse d’un solicitor de Whitby, Mr S.F. Billington, 7, The Crescent, qui, dès ce matin est venu à bord prendre réglementairement possession des marchandises qu’on lui envoyait. Le consul de Russie, de son côté, après avoir signé la charte-partie, prit officiellement possession du bateau et remplit toutes les autres formalités. À Whitby, aujourd’hui, on ne parle que de l’étrange événement. On s’intéresse aussi beaucoup au chien qui a sauté à terre dès que la goélette eut touché le rivage ; presque tous les membres de la S.P.C.A, qui est fort influente ici, auraient voulu se faire un ami de cette bête. Mais, au désappointement général, on ne l’a pas retrouvée. Peut-être le chien a-t-il été si effrayé qu’il s’est sauvé vers les landes, où il se cache encore. Certains redoutent cette éventualité et y voient un réel danger, car l’animal, disent-ils, est évidemment féroce. De bonne heure, ce matin, un grand chien, appartenant à un marchand de charbon qui habite près du port, a été trouvé mort sur la route, juste en face de la maison de son maître. Visiblement, il s’était battu contre un adversaire puissant et cruel, car il avait la gorge véritablement déchirée et le ventre ouvert comme par des griffes sauvages.

Quelques heures plus tard

L’inspecteur du ministère du Commerce a bien voulu me permettre d’ouvrir le journal de bord du Demeter, qui fut régulièrement tenu jusqu’à trois jours d’ici ; mais il ne contenait rien d’intéressant, hormis ce qui concerne les pertes humaines. En revanche, le rouleau de feuilles de papier trouvé dans la bouteille et que l’on a produit aujourd’hui à l’enquête offre le plus haut intérêt ; pour ma part, je n’ai jamais eu connaissance d’un récit plus étrange. On m’a permis de le transcrire ici à l’intention de mes lecteurs ; j’omets simplement les détails techniques. À lire ces feuillets, il semble que le capitaine ait été pris d’une sorte de folie avant même d’avoir atteint le large et que le mal n’ait fait que s’aggraver pendant le voyage. On devra se rappeler que j’écris sous la dictée d’un secrétaire du consul de Russie qui me traduit le texte.

Journal de bord du « Demeter » de Varna à Whitby

« Des événements si extraordinaires ont eu lieu jusqu’à ce jour, 18 juillet, que je veux désormais, tenir un journal jusqu’à notre arrivée à Whitby.

Le 6 juillet, nous avons terminé le chargement du bateau — sable et caisses remplies de terre. À midi, nous prenions la mer. Vent d’est, assez frais. L’équipage est composé de cinq hommes, deux officiers en second, le cuisinier et moi, le capitaine.

Le 11 juillet, à l’aube, nous entrions dans le Bosphore. Les employés de la douane turque sont montés à bord. Bakchich. Tous très corrects. Repartis à quatre heures de l’après-midi.

Le 12 juillet, passé les Dardanelles. Encore des agents de la douane et bakchich de nouveau. Tout cela s’est fait très vite. Ils désiraient nous voir partir au plus tôt. Le soir, nous passions l’Archipel.

Le 13 juillet, nous arrivions au cap Matapan. L’équipage semblait mécontent, on eût dit que les hommes avaient peur de quelque chose, mais aucun ne voulait parler.

Le 14, je commençai à être assez inquiet à leur sujet. Je savais que je pouvais compter sur ces hommes, j’ai souvent navigué avec eux. Mon second ne comprenait pas plus que moi ce qui se passait ; les hommes lui dirent seulement, en se signant, qu’il y avait quelque chose. Il se mit en colère contre l’un deux et le frappa. À part cela, aucun incident.

Le 16 au matin, le second vint me dire que l’un des hommes, Petrofsky, manquait. Chose inexplicable. Il a pris le quart à bâbord à huit heures, hier soir, puis a été relevé par Abramoff ; mais on ne l’a pas vu qui allait se coucher. Les autres étaient plus abattus que jamais ; à les entendre, ils redoutaient depuis quelque temps une disparition de cette sorte, mais, quand on les questionnait, ils persistaient à répondre seulement qu’il y avait quelque chose à bord. Le second, finalement, s’est fâché ; il redoutait une mutinerie.

Le 17 juillet, hier, Olgaren, un matelot, est venu me trouver et m’a confié avec effroi qu’il pensait qu’un homme étranger à l’équipage se trouvait à bord. Il m’a raconté que, pendant son quart, alors qu’il s’abritait du gros temps derrière le rouf, il avait aperçu un homme grand et mince qui ne ressemblait à aucun des nôtres, apparaître sur le pont, se diriger vers la proue et disparaître ; il voulut le suivre, mais quand il arriva à l’avant, il ne vit personne et toutes les écoutilles étaient fermées. Il était encore en proie à une panique quasi superstitieuse, et je crains que cette panique ne gagne tout l’équipage. Pour les rassurer tous, aujourd’hui, je vais entièrement fouiller le bateau.

Je viens de rassembler les hommes et je leur ai dit que, puisqu’ils croyaient qu’il y avait un inconnu à bord, nous allions le chercher partout, de la proue à la poupe.

Le second me désapprouva, s’écria que c’était ridicule de céder ainsi à des propos stupides et que cela ne pouvait que démoraliser davantage ceux qui les tenaient. Il ajouta qu’il s’engageait à les faire revenir à plus de sagesse en se servant d’une barre de cabestan. Le laissant au gouvernail, je partis avec les autres, lanternes à la main, fouiller le bâtiment ; nous ne négligeâmes pas le moindre coin où un homme eût pu se cacher. Nos recherches terminées, chacun se sentit soulagé, et retourna joyeux à sa tâche. Le second me regardait de travers, mais il ne me dit rien.

22 juillet

Gros temps depuis trois jours, et tous ont fort à faire à s’occuper des voiles. Pas le temps d’avoir peur ; il semble même qu’ils n’y pensent plus. Le second aussi est à nouveau de bonne humeur. Félicité les hommes de leur bon travail par cette houle. Passé Gibraltar et entré dans le Détroit. Tout va bien.

24 juillet

Décidément, la malédiction nous poursuit. Un homme déjà manquait et, en entrant dans la baie de Biscay toujours par gros temps, hier soir, nous nous sommes aperçus qu’un autre avait disparu. Comme le premier, il venait d’être relevé de son quart, et on ne l’a pas revu. De nouveau, c’est la panique générale ; les hommes font leur quart deux à deux, car ils ne veulent plus se trouver seuls. Le second s’est mis en colère. Je crains quelque éclat, soit de sa part, soit de la part de l’équipage.

28 juillet

Un véritable enfer, depuis quatre jours ; le vent souffle en tempête ; personne ne dort plus, tout le monde est épuisé. Aucun des hommes n’est plus capable de faire son quart. Le second officier s’est proposé pour faire le quart et tenir la barre en même temps afin que les hommes puissent se reposer quelques heures et essayer de dormir. Le vent s’apaise un peu, mais les vagues sont encore très fortes ; toutefois, on ressent moins leurs secousses, le bateau est plus stable.

29 juillet

Autre tragédie. Cette nuit, un seul homme à la fois a pris le quart, étant donné leur fatigue à tous. Quand le matelot qui devait le remplacer le matin est monté sur le pont, il n’y a trouvé personne, excepté l’homme à la barre. À son cri de terreur, nous sommes tous accourus sur le pont, mais nos recherches ont été vaines. Nous n’avons plus de lieutenant. Nouvel affolement de l’équipage. Avec le second, j’ai décidé de nous armer et d’attendre les événements…

30 juillet

Dernière nuit sans doute. Heureux que nous approchions de l’Angleterre. Beau temps, toutes les voiles sont déployées. Je me suis couché, n’en pouvant plus ; j’ai dormi profondément ; mais le second m’a réveillé en m’annonçant que les deux hommes de quart avaient disparu, de même que celui qui tenait la barre. Nous ne sommes plus que quatre à bord — moi, le second et deux matelots.

1er août

Deux jours de brouillard et pas une voile en vue. J’avais espéré qu’une fois dans la Manche nous pourrions recevoir du secours… Comme il nous est impossible de manœuvrer les voiles (je n’ose pas les faire amener, de crainte que l’on n’arrive plus à les déployer) nous devons courir vent arrière. On dirait que nous sommes chassés, vers un terrible destin. Le second est maintenant plus découragé qu’aucun des deux matelots. Il est dur de tempérament, mais on dirait que toute son énergie s’est retournée contre lui-même et le ronge de l’intérieur. Les deux hommes, eux, ne songent même plus à avoir peur ; ils continuent simplement à travailler avec patience, s’attendant au pire. Ils sont Russes, le second est Roumain.

2 août, minuit

Endormi depuis quelques minutes à peine, je viens de m’éveiller en entendant un cri poussé, m’a-t-il semblé, à mon hublot. Mais il m’a été impossible de rien voir, à cause du brouillard. En toute hâte, je suis monté sur le pont, où j’ai rencontré le second qui accourait, lui aussi. Il me dit avoir également entendu ce cri mais que, arrivant presque aussitôt sur le pont, il n’a pas vu l’homme qui était de quart. Encore un disparu. Que le seigneur veuille nous protéger ! D’après ce que dit le second, nous sommes maintenant dans la mer du Nord, et seul Dieu peut nous guider à travers ce brouillard qui semble avancer vers nous ; mais Dieu semble nous avoir abandonnés !

3 août

À minuit, j’ai voulu aller relever l’homme qui tenait la barre mais quelle ne fut pas ma stupeur ! Personne n’était au gouvernail ! J’appelai le second qui apparut presque aussitôt. Il avait l’œil hagard, l’air véritablement affolé, et je craignis qu’il ne fût en train de perdre la raison. S’approchant de moi, il me parla à l’oreille comme s’il craignait que le vent lui-même l’entendit :

— La chose est ici, j’en suis sûr maintenant. La nuit dernière, je l’ai vue : ça ressemble à un homme grand et mince, affreusement pâle. Il était à la proue et regardait vers le large. Je me suis glissé derrière lui, et j’ai voulu lui donner un coup de couteau ; mais mon couteau est passé au travers, comme s’il n’y avait eu là que de l’air.

Tout en parlant, il avait sorti son couteau de sa poche et le maniait avec des gestes brusques, comme s’il voulait déchirer l’espace. « Mais il est ici, reprit-il, et je le trouverai. Dans la cale, peut-être dans une de ces caisses… Je vais les ouvrir l’une après l’autre, et, je verrai. Vous, tenez la barre. » Puis, me jetant un regard de connivence, il mit un doigt sur la bouche et descendit. Le vent se faisait de plus en plus fort, et je ne pouvais pas quitter le gouvernail. Bientôt, je vis mon second remonter sur le pont avec un coffre à outils et une lanterne puis disparaître de nouveau par l’écoutille de l’avant. Il est fou, il divague, et ce serait en vain que j’essayerais de la raisonner. Qu’il fasse ce qu’il veut de ces caisses ! Il ne court aucun risque de se blesser… Je reste donc ici à m’occuper du gouvernail, tout en prenant ces notes. Tout ce que je peux faire, c’est d’avoir confiance en Dieu et attendre que le brouillard se dissipe. À ce moment-là, si je peux me diriger vers un port, quel qu’il soit, par ce vent de tempête, j’amènerai les voiles et ferai des signaux de détresse…

Hélas ! Je crains bien que tout soit fini maintenant. À l’instant même où je commençais à espérer que le second se calmerait, (car je l’avais entendu, dans la cale, donner des coups de marteau) un brusque cri d’épouvante me parvint par l’écoutille, et notre homme fut projeté de la cale sur le pont tel un boulet de canon ; mais c’était un fou furieux, les yeux égarés et le visage convulsé par la terreur. « Au secours ! Au secours ! » criait-il en promenant ses regards sur le mur de brouillard. Puis, sa frayeur faisant place à un sentiment de désespoir, il me dit d’une voix assez ferme :

— Vous feriez bien de venir vous aussi, capitaine, avant qu’il ne soit trop tard. Il est là. Maintenant, je connais le secret. La mer seule peut me protéger de cette créature !

Avant que je ne pusse dire un mot ou faire un mouvement pour le retenir, il sauta par-dessus bord, se jeta à l’eau. Je suppose que moi aussi, maintenant, je connais le secret. C’est sans doute ce malheureux devenu fou qui s’est débarrassé de tous les hommes, l’un après l’autre, et, à présent, lui-même a voulu les suivre. Que Dieu me vienne en aide ! Comment expliquerai-je de telles horreurs quand j’arriverai au port ? Quand j’arriverai au port ! Arriverai-je jamais au port ?

4 août

Toujours ce brouillard que le lever du soleil ne parvient pas à percer. Si je n’étais pas un marin, je ne saurais même pas ce que c’est le lever du soleil. Je n’ai osé ni descendre dans la cale, ni quitter le gouvernail ; je suis donc resté ici toute la nuit et, dans l’obscurité, j’ai aperçu la chose, je l’ai aperçu, lui ! Que Dieu me pardonne, mais le second a eu raison de se jeter dans la mer. Il a eu raison de vouloir mourir en homme ; on ne peut pas reprocher à un marin de vouloir mourir ainsi. Mais, moi, je suis le capitaine et je ne peux abandonner mon bateau. Mais je saurai déjouer les plans de ce démon, de ce monstre : quand je sentirai que mes forces diminuent, je me lierai les mains à la roue du gouvernail et j’y lierai aussi ce que… ce qu’il n’osera pas toucher ; alors, que le vent soit favorable ou non, je sauverai mon âme et mon bonheur de capitaine !… Je me sens plus faible et, bientôt, ce sera de nouveau la nuit. S’il vient encore me regarder en plein visage, je n’aurai peut-être pas le temps d’agir… Si nous faisons naufrage, peut-être trouvera-t-on cette bouteille et ceux qui la trouveront comprendront peut-être… Sinon… Eh bien ! alors que l’on sache que je n’ai pas manqué à mon devoir. Que Dieu et la sainte vierge et tous les saints viennent au secours d’une pauvre âme innocente et de bonne volonté !… »

Comme il fallait s’y attendre, le jugement conclut au crime sans désigner le coupable. Il n’existe aucune preuve à conviction, et personne ne peut dire si l’homme est coupable ou non de tous ces meurtres ; les habitants de Whitby sont unanimes pour soutenir que le capitaine est tout simplement un héros et on lui fera des funérailles solennelles. Déjà, on a décidé que son corps serait placé sur un train de barques pour remonter une partie de l’Esk, puis ramené à la Tate Hill Pier et de là au cimetière, par l’escalier qui monte à l’Abbaye. Car c’est là-haut qu’il sera enterré.

On n’a retrouvé aucune trace du grand chien ; ce qui est dommage car l’opinion publique est telle en ce moment que la petite ville tout entière l’aurait adopté. Nous assisterons donc demain aux funérailles du capitaine. Et ce sera la fin de ce « mystère de la mer » qui s’ajoute à tant d’autres.

Wikisource français

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Landscape With Invisible Hand, le roman de 2017

Landscape With Invisible Hand (2017)

Sorti le 12 septembre 2017 aux USA chez CANDLEWICK PRESS US.

De Matthew Tobin Anderson.

Pour adultes et adolescents.

(invasion extraterrestre, prospective) Adam Costello a toujours voulu devenir peintre. Il dessine et peint tout ce qu’il voit, et apprend à dessiner toujours mieux. Il est aussi comme le reste de l’Humanité, le témoin de l’invasion des Vuvvs, à laquelle l’élite mondiale se rallie immédiatement pour profiter de leur technologie et parce qu’ils sont les seuls assez riches pour investir dans l’Alliance économique Vuvv. En pratique, l’économie est anéantie et les humains ordinaires survivent comme ils peuvent, avec des boulots de larbins quand il en reste ou bien en se donnant en spectacle pour les Vuvv qui veulent voir les sentiments humains représentés comme ils les imaginent, c’est-à-dire de manière complètement fausse.

***

Le texte original de M. T. Anderson de 2017 pour CANDLEWICK PRESS US.

A SMALL TOWN
UNDER THE STARS

Under the stars, a small town prepares for night. It is almost eleven o’clock. Down in the boxy houses, people are settling in for bed. Car headlights crawl through the tiny streets. The bright streetlamps on the town’s main drag illuminate empty parking. The businesses are closed for the day. The hills are dark.

All of this is Lane.

They’re parked in a fifties fin car and “necking.” She’s in a tight sweater; he’s in a Varsity jacket. The view over their town, the place they grew up, makes them sentimental, and they grind together over the gearshift.”Gee, Brenda,” says the boy.

All of this is seen by the creature in the bushes.

Stems of some kind of terrestrial growth block his goggle-eyed vision. He sweeps the branches away with a claw. He observes the two hairy snacks writhing in their metal box and wonders what their mashing together could mean. His breath is loud. With an unsteady lunge, he moves forward. Branches snap. He is on the pavement. He is beside the car.
All of this is seen by hundreds of teens, watching in horror.

Boyfriends and girlgrinds squeal and lean into each other. Couples grin. They’re parked in fifities fin cars and “necking.” The movie screen above the field of parked cars is reflected in their windshields.

Of course, when the interstellar invasion came, it looked nothing like that.

*

A SMALL TOWN
AT THE FOOT OF THE
RENDERING SAILS

There is no full night in our town because the rendering sails of the vuvv stretch high into the air and glow with a dull yellow light. My girlfiend Chloe and I are lying on the grass next to the school gym, watching the sails up in the sky ripple in some invisible electromagnetic tide.

Gazing upward together, we hold hands and I say, “It’s so beautiful.” I think for a minute and then say, “Like your hair. Blowing.”
“Adam,” she says, “that’s a really nice thing to say.”
“Yeah,” I agree, and I tilt my head so it’s leaning on her shoulder. “Gee, Chloe,” I say, and turn to kiss her cheek.
As it happens, Chloe and I hate each other. Still, my head is next to hers, which I would gladly, at this point, twist off with my bare hands.
All of this is seen by hundreds of vuvv, paying per minute.

*

THE LANDING SITE:
A STATUE OF GLASS PILLARS
IN WRIGLEY FIELD,
CHICAGO, ILLINOIS

I’ve never been to see the Vuvv First Landing Site. We all saw the landing on television when it happened, though, and for a school project in eighth grade, I drew the monument that was built there on Wrigley Field. I used colored pencils and copied the picture off a cheap hologram bookmark. It was one of the first times I tried hard to draw clear glass. When I look at my drawing now, I can see a lot of the mistakes I made in getting the reflections and distortions right. The pillars look bent just because I didn’t know how to do perspective well yet.
We were all surprised when the vuvv landed the first time. They’d been watching us since the 1940S and we’d seen them occasionally, but we had all imagined them differently. They weren’t slender and delicate, and they weren’t humanoid at all. They looked more like granite coffee tables: squat, wide, and rocky. We were just glad they weren’t invading. We couldn’t believe our luck when they offered us their tech and invited us to be part of their Interspecies Co-Prosperity Alliance. They announced that they could end all work forever and cure all disease, so of course, the leaders of the world all rushed to sign up.

For a year or so after the first landing, one of their ships hovered above Wrigley Field to mark the spot where they first greeted us. Now the ship’s gone, and there are luxury condos floating there instead. Everyone complains, because they block the sun, which was supposed to fall on the glass columns of the Vuvv First Landing Monument.

A few years ago, some guy in cargo pants was caught tipping over one of the monument’s pillars. At first, everyone thought he was doing it as an anti-vuvv protest. Later, it turned out he was just a douche.

***

La traduction au plus proche

UNE PETITE VILLE
SOUS LES ETOILES

Sous les étoiles, une petite ville se prépare à la nuit. Il est presque onze heures. Dans les maisons cubiques, les gens s’apprêtent à aller se coucher. Les phares des voitures rasent l’asphalt des petites rues. Les lampadaires brillant de l’avenue principale de la ville éclairent les parkings vides. Les commerces sont fermés pour la journée. Les collines sont obscures.

Tout ça, c'est Lane.

Ils sont garés dans une voiture à ailerons des années cinquante et se bisoutent dans le cou. Elle porte un pull-over moulant, lui une veste de sportif d’université. La vue sur leur ville, l'endroit où ils ont grandi, les rend sentimentaux et ils s’imprinquent l'un dans l'autre au-dessus du levier de vitesse : "Mince, Brenda", dit le garçon.

Tout cela est vu par la créature dans les buissons.

Des tiges d'une sorte d'excroissance terrestre bloquent sa vision. Il écarte les branches d'un coup de griffe. Il observe les deux petits casse-croutes poilus qui se tortillent dans leur boîte métallique et il se demande ce que leur mélange peut bien signifier. Sa respiration est bruyante. D'un pas mal assuré, il s'avance. Des branches craquent. Il est sur le trottoir. Il est à côté de la voiture.

Tout cela est vu par des centaines d’adolescents, qui regardent avec horreur.

Les copains et filles imbriquées couinent et se pressent les uns contre les autres. Les couples sourient. Ils sont garés dans des voitures à ailerons années 1950 et se bisoutent dans le cou. L’écran de cinéma surplombant le parking rempli de voitures est reflété dans leurs pare-brises.
Bien sûr, quand l’invasion interstellaire arriva, cela ne ressemblait à rien à ça.

*

UNE PETITE VILLE
AU PIED DE VOILES
DE RENDU MAGNÉTIQUE

Il ne fait jamais complètement nuit dans notre ville parce que les voiles de rendu magnétique des vuvvs s'étirent haut dans l'air et luisent d'une lumière jaune terne. Ma copine Chloé et moi sommes allongées sur l'herbe à côté du gymnase de l'école, regardant les voiles dans le ciel onduler sous l'effet d'une marée électromagnétique invisible.

En regardant tous les deux vers le haut, nous nous tenons la main et je dis : « C'est si beau. » Je réfléchis une minute, puis je dis : « Comme tes cheveux. Ils flottent.

— Adam, elle répond, c'est vraiment gentil de dire ça.

— Oui, » j’approuve, et j'incline ma tête pour qu'elle s'appuie sur son épaule. « Chloé… » je dis, et je me tourne pour l'embrasser sur la joue.

Et comme nous le faisons, Chloé et moi nous haïssons. Pourtant, ma tête est contre la sienne, alors qu’à ce point je lui tordrais volontiers le cou à mains nues.
Tout cela est vu par des centaines de vuvv, qui paient à la minute.

*

LE SITE D’ATTERRISSAGE:
UNE STATUE SUR PILIERS DE VERRE
DANS LE CHAMP DE WRIGLEY,
A CHICAGO, DANS L’ILLINOIS

Je n'ai jamais été voir le site du premier atterrissage des Vuvv. Nous avons tous vu l'atterrissage à la télévision quand c’est arrivé, et pour un projet scolaire de quatrième année de collège, j'ai dessiné le monument qui a été construit sur le terrain du Champ de Wrigley. J'ai utilisé des crayons de couleur et j'ai copié l'image d’un marque-page holographique bon marché. C'était l'une des premières fois que je m'efforçais de dessiner du verre transparent. Lorsque je regarde mon dessin aujourd'hui, je peux voir les nombreuses erreurs que j'ai commises à tenter de rendre des reflets et des distorsions corrects. Les piliers ont l'air tordus simplement parce que je ne savais pas encore bien dessiner en perspective.

Nous avons tous été surpris lorsque les Vuvv ont atterri pour la première fois. Ils nous observaient depuis les années 1940 et nous les avions aperçus à l’occasion, mais nous les avions tous imaginés de manière différente. Ils n'étaient pas minces et délicats, et ils n'étaient pas humanoïdes du tout. Ils ressemblaient plutôt à des tables basses en granit : trapus, larges et d’allure minérale. Nous étions simplement heureux qu'ils n’étaient pas en train de nous envahir. Nous ne pouvions pas en croire notre chance quand ils nous ont offert leur technologie et nous ont invités à faire partie de leur Alliance de Co-Prospérité Inter-Espèces. Ils ont annoncé qu'ils pouvaient mettre fin à jamais à tout labeur et guérir toutes les maladies, alors bien sûr, les dirigeants du monde entier se sont rués pour s’engager.

Pendant un an environ après le premier atterrissage, l'un de leurs navires a plané au-dessus de Wrigley Field pour marquer l'endroit où ils nous ont salués pour la première fois. Aujourd'hui, le navire est parti et des appartements de luxe flottent à la place. Tout le monde s’en plaint, parce qu'ils bloquent le soleil, qui était censé tomber sur les colonnes de verre du monument au premier atterrissage des Vuvv.

Il y a quelques années, un type en pantalons de treillis a été surpris en train de faire basculer l'un des piliers du monument. Au début, tout le monde pensait qu'il le faisait pour protester contre Vuvv. Plus tard, il s'est avéré que c’était seulement crétin.

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Chroniques de la Science-Fiction #2023-10-30 (2023)

Numéro précédent <> Numéro suivant.

Téléchargez ici l'exemplaire gratuit .pdf 47 pages A5 couleurs.

Ici l'index de toutes les Chroniques de la Science-fiction de 2023

Sorti le 27 octobre 2023 (première édition).

De David Sicé.

Les Chroniques sont une rubrique du fanzine l’Étoile étrange. Cette rubrique paraîtra désormais séparément pour tenir le rythme hebdomadaire de l'actualité de la Science-fiction même si le numéro complet de l’Étoile étrange n'est pas bouclé. Les numéros ont vocation à sortir rétroactivement et par anticipation, et donc à être mis à jour quand l'activité n'est pas complètement couverte.

Au sommaire, l'actualité de la semaine du 30 octobre 2023, et les critiques de Creation Of The Gods 2023, The Wandering Earth II 2023, The Others 2021, Blue Beetle 2023, La famille Vourdalak 1852.

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Les sorties de la semaine du 30 octobre 2023
Noter que cette actualité ne couvre pas les films d’exploitation.
Noter que les dates de diffusion et titres d'épisodes peuvent changer jusqu'au dernier moment.

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LUNDI 30 OCTOBRE 2023

BLU-RAY UK
Haunted Mansion 2023* (hantise woke, br, 30/10, DISNEY UK)
The Wandering Earth II 2023** (prospective cataspatiale, br, 30/10, CINE-ASIA UK)
M3GAN 2023** (slasher robot woke, br+4K, 30/10, UNIVERSAL STUDIOS UK)
Dune 2021* (space opera, br+4K, 30/10, WARNER BROS UK)
The Food Of Gods 1976 (soudain les monstres, br, 30/10, FINAL CUT UK)
Evangelion: 3.0+1.11 Thrice Upon a Time 2021 (2br+4K, 30/10, ANIME LDT UK)
Batman: The Long Halloween 2021* (animé, br+4K, 30/10, WARNER BROS UK)
Burn The Witch 2020 (animé, br, 2 versions, durée une heure, 30/10, ANIME UK)
La Brea 2022** S2 (série, monde perdu, 3br, 30/10, FABULOUS FILMS UK)
To the Abandoned Sacred Beasts 2019 S1 (série ani, 2br, 30/10, ANIME LDT UK)

MARDI 31 OCTOBRE 2023

CINE US
Bloodthirst 2023 (postapovamp, 31/10, VOD US)

BLU-RAY FR
Asteroid City 2023** (théâtre, extraterrestre, br, 31/10, UNIVERSAL STUDIOS FR)
Hammer : l’âge d’or 1966-1968 (Dracula: Prince of Darkness + Rasputin: The Mad Monk + Frankenstein Created Woman + The Reptile + The Plague of the Zombies + The Mummy's Shroud + The Devil Rides Out, épouvante fantastique, 7br+7dvd, 31/10, TAMASA DIFFUSION FR)

BLU-RAY ES
Hauted Mansion 2023* (train fantôme, br, 31/10, DISNEY ES)
Ghost in the Shell 2: Innocence 2004** (animé, br+4k+dvd+cd, 31/10, SELECTA)
Neon Genesis Evangelion 1995 (série ani robots géants, ?br, 31/10, SELECTA ES)

BLU-RAY US
Blue Beetle 2023* (superwoke, br+4K, 31/10, WARNER BROS US)
Magic Crystal 1986 (av. fantastique, br, 31/10, VINEGAR SYNDROM US)
Jujutsu Kaisen 2020 S1B (série animée, fantasy, 2br, 31/10, VIZ MEDIA US)
Cybersix 1999 (série animée, br, 31/10, DISCOTEK MEDIA US)
Goku Midnight Eye 1989 (série animé, OVA, br, 31/10, DISCOTEK MEDIA US)
La Maldición de la Llorona 1963 (fantôme, br, 31/10, POWERHOUSE US)
El Espejo de la Bruja 1962 (sorcière, br, 31/10, POWERHOUSE US)
El Barón del Terror 1962 (monstre, br, 31/10, POWERHOUSE US)
Misterios de Ultratumba 1959 (fantastique, br, 31/10, POWERHOUSE US)

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MERCREDI 1ER NOVEMBRE 2023

CINE FR+ES
Le garçon et le héron 2023 (animé, fantasy, Ghibli, 1er/11, ciné FR)
Five Nights At Freddy’s 2023 (fantôme, hor, ad. Jeu vidéo, 1er/11, ciné ES)

TELEVISION US+INT
Quantum Leap 2023* S2E05: (woke , 1er/11, NBC US)
SurrealEstate 2023** S2E05: (hantise, 1er/11, SYFY US)

BLU-RAY IT
Full Metal Alchemist 2009** (série ani, demon, 8br+ 10dvd, 26/10, DYNIT IT)

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JEUDI 2 NOVEMBRE 2023

CINE IT
Five Nights At Freddy’s 2023 (fantôme, hor, ad. Jeu vidéo, 2/11, ciné IT)

TELEVISION US+ INT
Loki 2023* S02E05: (superwoke temporel, 2/11; DISNEY US / INT)
ST Lower Decks 2023*S4E10: (s.ani, fxtrek, woke 2/11, PARAMOUNT) Final
Doom Patrol 2023 S4E11: (superwoke, 2/11, MAX US)

BLU-RAY DE
The Meg II 2023 (monstre, br+4K, 2/11, WARNER BROS DE)
Sri Asi 2022 (superwoke, Queen Of Justice, br, 2/11, PLAION DE)
Feast 2005 (monstre, br+dvd, 2/11, CMV LASERVISION DE)
Father Frost 1964 (ftasy, jeunesse, Väterchen Frost, br, 2/11, FILM JUWELEN DE)
Dune 2000+Children 2003** (minisérie, spop, 3br, 2/11, FERNSEHJUWELEN DE)

BLU-RAY ES
Snow-White 1937*** (animé, fantasy, br+4K, 2/11, DISNEY ES)

BANDE-DESSINEE FR
L’Incal: Capitaine Kaimann 2023 (Watters / Hunt, 2/11, HUMANOÏDES FR)
Lancelot 2023 T2 : Le pays de Gorre (Bruneau / Duarte, 2/11, GLENAT FR)
DreaMaker 2023 T2 (fantastique, Zilo, 2/11, KI-OON FR)
La brigade des cauchemars 2023 T7 : Sofiane (Dumont 2/11, JUNGLE FR)
Trolls de Troy 2023 T26 : La ballade de la mer qui mouille (Arleston / Mourier, 2/11, SOLEIL PRODUCTIONS FR)

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VENDREDI 3 NOVEMBRE 2023

CINE US+DE
Godzilla minus One 2023 (monstre géant, 3/11, ciné JA)
Fingernails 2023 (romance prospective, 3/11, APPLE TV+ INT/FR)
Divinity 2023 (prospective, adulte, 3/11, ciné US)

TÉLÉVISION US/ INT
Goosebump 2023 S1E08 : (woke, 3/11, DISNEY INT/ HULU US)
Gen V 2023* S1E8: (superwoke, toxic, 3/11, PRIME INT/FR) Final. Renouvelé S2.
Upload 2023** S3E5+6: (3/11, AMAZON PRIME INT/FR)
Invincible 2023 S2 part 1 (série ani, super, 3/11, AMAZON PRIME INT/FR)

BLU-RAY DE
La Fortuna 2021 S1 (aventure, un seul br, 3/11, anglais et original espagnol inclus ; PANDASTORM DE)

*

SAMEDI 4 NOVEMBRE 2023 ET DIMANCHE 5 NOVEMBRE 2023

TÉLÉVISION US / UK / INT
The Winter King 2023* S1E10: (révionniste,5/11, MGM+ INT) Final.
Fear The Walking Dead 2023* S8E10: (zombie woke, 5/11, AMC US)

*

LE TEXTE DE LA SEMAINE

La famille Vourdalak 1852 (fantastique, vampire, la nouvelle d'Alexis Tolstoï, texte original en français dans le texte publié en 1913 dans Le poète Tolstoï de André Lirondelle)

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