La femme sur la Lune, le film de 1929 Feu orange cinéma

Frau Im Mond (1929)
Titres anglais : Girl in the Moon, Woman in the Moon.

Noter que ce film a notamment inspiré des scènes de l'album Tintin 17 : On a marché sur la Lune 1950 de Hergé.
Ne pas confondre avec le film Mal de Pierres 2016 (titre allemand : Die Frau im Mond - Erinnerung an die Liebe).

Sorti en Allemagne le 15 octobre 1929.
Sorti en Angleterre le 22 juillet 1930.
Sorti aux USA le 6 février 1931.

De Fritz Lang (également scénariste) ; d'après le roman de Thea von Harbou et les travaux scientifiques du physicien spécialiste en fusées Hermann Oberth ; avec Willy Fritsch, Gerda Maurus, Fritz Rasp, Klaus Pohl, Gustl Gstettenbaur (Gustl Stark-Gstettenbaur), Gustav von Wangenheim, Margarete Kupfer.

Pour adultes et adolescents.

Il n’y a pour l’esprit humain aucun « jamais », seulement des « pas encore ».

Le diplôme de Doctorat de Georg Manfeldt, professeur d’Astronomie – froissé et raturé. Le petit homme barbu et hirsute met dehors un grand blond en costume trois-pièces, le jetant du palier de son appartement jusque dans l’escalier, et le grand blond est retenu dans sa chute parce qu’un autre homme – Helius, en costume trois pièces et chapeau melon montait lui-même dans l’escalier. Choqué, Helius reste un temps à se retenir à la rambarde, puis relève les yeux en direction de Manfeldt, furieux, brandissant ses poings au plafond : selon ce dernier, Helius aurait dû laisser le blond (qu’il traite de putois) se briser la nuque.

Helius monte alors prudemment les marches et vient serrer la main de Manfield, qui tremble encore de colère : trente ans durant, il a vécu comme un chien à cause de ses théories – et voilà que cet individu louche vient spéculer sur sa misère en voulant acheter son manuscrit à titre de curiosité ? Comme Manfeldt aperçoit alors le chapeau de son premier visiteur sur le sol, il le ramasse lestement et le jette dans la cage d’escalier. Le chapeau vient alors coiffer l’une des deux cheminée de verre du lustre à gaz. Puis comme ils vont entrer dans l’appartement, Manfeldt revient cracher dans la cage d’escalier, tandis qu’en contrebas, le chapeau commence à fumer, et claque la cheminée de verre faisant le pendant de la cheminée coiffée.

Manfeldt suit enfin Helius dans le couloir de son appartement. Helius ramasse la carte du premier visiteur, un certain Walt Turner de Chicago. Manfeldt la déchire et Helios finit par saisir Manfeldt par le col et le pousse dans le salon, dont la porte n’est qu’un rideau, et le mur une palissade sur laquelle sont punaisés divers papiers, diplômes et affiches. Helius pose un paquet blanc sur la petite table et commence à le défaire, tandis que Manfeld s’agenouille dans un coin donnant une petite fenêtre devant laquelle sont installés un télescope et un fauteuil. Il ramasse par terre une pile de volumes reliés qu’il dépose sur le fauteuil – lequel, branlant, manque de se renverser. Puis Manfeld se relève et s’époussette, et soulève le fauteuil avec les livres pour le porter dans le salon.

Helius demande alors à Manfeld s’il peut dîner avec lui – et si Manfeld peut lui offrir un peu de pain : le paquet contenait en effet de la nourriture et une bouteille de vin. Indigné, Manfeld sort un billet de sa veste et le plaque sur un coin de la petite table : il l’a trouvé dans son manteau la dernière fois que Helius l’a quitté – il n’a qu’à s’acheter lui-même du pain avec ! Et Manfeld de rendre son billet à Helius, confus. Manfeld demande alors à Helius de lui épargner l’humiliation de voir son seul ami lui faire l’aumône. Puis il va chercher une boite ovale et la pose sur la table. Comme Helius ouvre la boite et sort le pain, Manfeld ouvre le tiroir – et la table manque de s’écrouler, retenue de justesse par les deux hommes. Helius coupe avec difficulté le pain, tandis que Manfeld utilise la pile de volumes reliés pour remplacer le pied manquant du fauteuil, l’offrant à Helius, et s’asseyant lui-même sur une caisse.

Comme Helius tartine les tranche de pain et y ajoute le jambe, les yeux du professeur s’agrandissent et il doit desserrer son col pour ne pas se trouver mal. Helius finit par prétexter qu’il n’appréciera pas son dîner s’il ne le partage pas, et Manfield finit par accepter la tartine, qu’il dévore avec empressement. Puis Manfield tend un verre ébréché pour se faire servir du vin, et attaque la cuisse de poulet.

Pendant que Manfield mange, Helius soupire, puis remarque les dessins sur le mur d’en face – un paysage désolé, des calculs ; puis une carte représentant des cratères ; puis un grand nombre de vignettes et calendriers – et enfin les coupures de presse et caricatures sur le mur côté couloir : idiot ou escroc ? peut-on lire au-dessus du portrait de Manfield à l’occasion d’un compte-rendu d’un congrès international d’astronomie – en date du jeudi 17 août 1896.

Ce jour-là, Georg Manfeld exposait sa théorie devant ses pairs – en costume impeccable, coiffé court, la moustache distinguée, il était jeune et sur de lui. Manfeld affirmait devant une assistance essentiellement constitués d’hommes barbichus ou barbus, l’hypothèse que les montagnes de la Lune regorgeaient d’or. Les plus jeunes membres du public s’amusaient apparemment beaucoup, les plus âgés dormaient, et ceux entre deux âges regardaient leurs montres à gousset et prisaient du tabac. Ce qui n’empêchait nullement Manfeld de conclure qu’il maintenait après des années d’analyses comparées que les montagnes du monde primitif lunaire contenaient plus d’or que les montagnes terrestres – et qu’un jour, le premier spationef s’envolerait vers la Lune et ramènerait de cet or sur la Terre.

Alors toute l’assistance se met à rire à gorges déployées. Surpris, Manfeld se fâche et tape du poing sur la table – affirmant que le rire est l’argument des idiots contre toutes les idées nouvelles. La respectable assemblée cesse immédiatement de rire – les sourcils se froncent, les hommes se lèvent et brandissent leurs poings, les huées fusent et à défaut de spationef, ce sont les noms d’oiseaux qui volent, tandis que le président de la séance agite en vain sa clochette pour faire revenir le calme. Manfield finit par hurler que le Progrès du monde ne s’arrêtera pas à cause des délires des ignorants sans imagination et dont les cerveaux ont une puissance inversement proportionnelle à celle de leur calcification. Alors, s’aidant de leurs clés, les savants sifflent à qui mieux mieux.

Retour au présent : Manfield achève de ronger son os de poulet sous l’œil navré de Hélios. Celui-ci aperçoit ensuite le globe lunaire à côté du « lit » du vieux professeur… une couverture sur le sol dans un autre coin de la pièce. Puis Helius finit par avouer à son ami qu’il a décidé d’aller sur la Lune. Manfield lâche son os, veut se lever mais au bord de l’évanouissement ne peut que sourire largement – il lui manque ses deux dents de devant. Puis il réalise et supplie : pas sans lui ! Helius attrape les mains tendues et rassure le vieux professeur, qui ne se tient plus de joie et fini par s’effondrer sur la table en larme.

Helius se lève et assure que l’idée du professeur va désormais triompher. Manfield sèche ses larmes et demande si un certain Windegger viendra aussi. Hélios se raidit, détourne les yeux, et finit par répondre que non. Manfield s’étonne : le plus proche collaborateur et meilleur ami d’Hélius ne viendra pas ? Helius ne répond rien et sort de sa veste une liasse de papiers, en sort un et le tend à Manfield, qui découvre une invitation aux fiançailles d’une certaine Friede Velten, étudiante en astronomie – et de Hans Windegger.

La femme sur la Lune, le film de 1929

La femme sur la Lune, le film de 1929

La femme sur la Lune, le film de 1929

La femme sur la Lune, le film de 1929

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Metropolis, le film de 1927Feu vert cinéma

Metropolis (1927)

Ce film existe dans de nombreux montages très différents. Même à l'origine, il a été tourné sous plusieurs angles.
Bien que muet, il a été tourné avec des dialogues prononcés par les acteurs, complètement rédigés.
Bien que présenté en noir et blanc dans les éditions actuelles, ce film a été présenté à l'origine colorisé (teintes sophistiquées).

Sorti en Allemagne le 10 janvier 1927 (version originale de 153 minutes ensuite censurée et remontée par les nazis).
Sorti aux USA le 6 mars 1927 (remonté et raccourci tenir compte du scénario d'origine).

Ressortie aux USA le 6 mars 1984 (reconstruction de 80 minutes Georgio Moroder, avec les teintes couleurs, sans les intertitres, sur sa musique pop-rock).
Sorti en DVD américain en 1998 chez Madacy (115 minutes, daté de 1926).

Ressortie en Allemagne le 15 février 2001 (reconstruction de Ennio Patalas de 1986 augmentée, les scènes manquantes sont remplacées par des photos).
Sorti en DVD américain en 2002 chez KINO (124 minutes, daté de 1927, restaured authorized edition, livret inclus)
Sorti en DVD français le 14 avril 2004 chez Mk2 (119 minutes ! daté de 1927, pas de livret inclus, censé reprendre le contenu du DVD américain de chez Kino, mais de qualité d'image inférieure)

Ressortie en Allemagne le 12 février 2010 (d'après la copie retrouvée en argentine en 2008 et la copie néo-zélandaise du même master retrouvée en 2005, plusieurs scènes sont encore manquantes).

Sortie en blu-ray anglais le 22 novembre 2010 coffret collection Masters Of The Cinema, Limited Edition (région B, son DTS HDMA 5.1 et 2.0 pas de sous-titres français, manque encore des scènes, commentaires très prétentieux).
Sortie en blu-ray américain le 23 novembre 2010 chez KINO (région B, pas de sous-titres français, son LPCM 2.0 et DTS 5.1 HDMA, manque encore des scènes, commentaires très prétentieux).
Sortie en blu-ray français le 22 novembre 2010 chez Mk2 (145 minutes, son DTS HDMA 5.1 et 2.0 région B, sous-titres français, censé être la même version que le blu-ray anglais).

Il existe aussi une reconstruction "officielle" de Metropolis après celle de Ennio Patalas de 2001 émanant aussi de la fondation Murnau, qui prétendait reconstruire dans le style de l'époque le film en recyclant caricaturalement les plans de 1986.

De Fritz Lang. Avec Brigitte Helm, Alfred Abel, Gustav Fröhlich, Rudolf Klein-Rogge, Fritz Rasp, Theodor Loos, Heinrich George. D'après le scénario de Thea von Harbou, novellisé par elle-même.

2026. Metropolis est la Ville, sur laquelle règne en maître Jo Fredersen (Alfred Abel). Alors que son fils Freder (Gustav Frölich) se plaît dans l'oisiveté totale, comme tout ceux qui appartiennent aux familles dirigeantes, le reste de la population est tenu en esclavage et vit dans les caves gigantesques sous la ville. Mais cet ordre vacille lorsqu'une jeune illuminée nommée Maria (Brigitte Helm) décide de montrer aux enfants des ouvriers les niveaux supérieurs de la cité : Freder aperçoit Maria, la suit dans l'enfer des machines et se met en tête de changer le triste sort des ouvriers. Son père décide alors de trouver le savant Rotwang (Rudolf Klein-Rogge), un ancien rival pour le débarrasser de Maria, et de la révolte ouvrière qu'il menace... Rotwang lui propose sa dernière invention, Parodie, un robot capable de prendre l'apparence humaine de Maria.

Metropolis (1927) photo

Metropolis (1927) photo

Metropolis (1927) photo

Metropolis (1927) photo

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Le fantôme de l'Opéra, le film de 1925Feu vert cinéma

The Phantom Of The Opera (1925)

Ce film existe dans de nombreuses versions, dont : muet 78 minutes, avec son de 91 minutes de 1929 (version internationale, angle de caméra différents, prises différentes). Toutes les scènes d'opéra et le bal masqué sont à l'origine en couleurs, mais seul le bal masqué a survécu en couleur, tandis que les scènes d'opéra sont simplement tintées.

Sorti en France le 22 novembre 1925.
Sorti aux USA le 15 novembre 1925.
Ressorti avec bande-son et couleur le 7 février 1930.
Sorti en blu-ray aux USA le 1er novembre 2011 (région A, pas de version française, il est fort possible que les montages soient encore différent de ceux des blu-rays anglais)
Sorti en blu-ray en Angleterre le 12 décembre 2011, édition Ultimate, chez PARK CIRCUS (région B, pas de version française, deux montages 78min sans coups à l'image et 91 min avec coups ; montages commençant par l'homme à la lanterne).
Sorti en blu-ray en Angleterre le 2 décembre 2013, collection MASTERS OF THE CINEMA (région B, bonus différents, montage commençant sans l'homme à la lanterne, musique et teintes différentes de l'édition PARK CIRCUS !).

De Rupert Julian, Ernst Laemmle, Edward Sedgwick et Lon Chaney, sur un scénario de Walter Anthony, Elliott J. Clawson, Bernard McConville, Frank M. McCormack, Tom Reed, Raymond L. Schrock, Richard Wallace , Jasper Spearing, d'après le roman de Gaston Leroux. Avec Lon Chaney, Mary Philbin, Norman Kerry, Arthur Edmund Carewe, Gibson Gowland, John St. Polis, Snitz Edwards, Virginia Pearson.

Pour adultes et adolescents.

(Version longue 91 minutes)

Un homme explore avec une lanterne les souterrains de l'opéra de Paris. Entendant un bruit, il se cache derrière un pilier, et une ombre à chapeau et cape avance alors le long du mur. L'Opéra de Paris est le sanctuaire des amoureux de la musique. Il s'élève au-dessus d'un dédale d'oubliettes et de chambres de tortures médiévales oubliées depuis longtemps. Chaque soir de représentation se presse devant le bâtiment puis dans le grand escalier du Foyer, et dans la salle, une foule d'hommes en costumes de soirée ou en uniforme de prestige, et de femmes en robes longues et couvertes de bijoux. Ce soir-là, on joue Faust, et sur scène les ballerines alignées font leurs pointes et leurs entre-chats.

Mais pendant que les mélodies résonnent à travers le hall et les couloirs, dans les bureaux de la direction, un pacte étrange est scellé : en effet, devant notaire, les anciens propriétaires viennent de céder l'Opéra à de nouveaux propriétaires, et leur soulagement est alors aussi évident que curieusement intense. Puis, après avoir récupéré cannes et chapeau haut de forme, et salué les nouveaux propriétaires, l'un des deux anciens propriétaires mentionne qu'il est possible, mais à peine, qu'ils entendent parler d'un spectre, le Fantôme de l'Opéra. à ces mots, les nouveaux propriétaires éclatent de rire. Alors l'ancien propriétaire répond que la gardienne de la loge 5 ne rira pas quand on lui posera la question du Fantôme de l'Opéra. Mais les nouveaux propriétaires continuent de croire à une plaisanterie. Les deux hommes vont cependant trouver la gardienne, et lui pose la question : elle leur répond qu'elle n'a jamais vu qu'une silhouette encapuchonnée - un homme qui cache son visage et reste silencieux. Comme ils veulent entrer, la gardienne leur supplie de ne pas le faire. Ils entrent cependant et y trouve un spectateur assis face à la scène, mais n'osent le déranger. Puis se ravisant, ils entrent à nouveau dans la loge, mais la loge est désormais vide.

Sous la scène, un technicien range les cordages. Un chat le fait sursauter. Puis ce sont les haut cris des ballerines affolées, qui ont vu passer une ombre. Elles se précipitent auprès du technicien, lui parlant toutes en même temps, puis comme celui doit protéger ses oreilles de leurs hauts-cris, d'autres ballerines vont alerter d'autres gens à l'étage : le fantôme est remontée des caves - elles se contredisent : certaines le disent sans nez, d'autres avec un nez énorme. Puis, sous la scène, les danseuses et le technicien aperçoivent un autre homme, qui se demande pourquoi le petit groupe le dévisage ainsi, puis s'en va : ils se demandent si c'est le fantôme et décident d'aller trouver un certain Joseph Buquet, accessoiriste, qui lui a vu le fantôme. Une (fausse) tête coupée à la main, il décrit le fantôme comme un genre de lépreux et affirme que le fantôme n'a pas de nez. Il propose alors de leur montrer où exactement il a vu le fantôme sous la scène - un endroit encombré de morceaux de décors et de roues à tourner pour les hisser sur la scène. Puis le technicien aperçoit une ombre, et tout le monde s'enfuit en hurlant, sauf Buquet. Le technicien remonte alors par une trappe juste sous le nez d'un des directeurs.

Plus tard, La Carlotta, la cantatrice vedette de l'Opéra, débarque dans le bureau des directeurs : elle s'estime insultée parce qu'elle vient de recevoir une lettre signée du Fantôme, lui ordonnant de laisser Christine Daaé chanter le rôle vedette de Marguerite le vendredi suivant, et la menaçant d'un désastre pour sa carrière si jamais elle tentait par jalousie de gêner la performance de la jeune choriste. La Carlotta affirme qu'aucun fantôme ne sera jamais capable de l'effrayer, et ce soir-là, c'est bien elle qui chantera le rôle de Marguerite. Seulement, le vendredi suivant, la Carlotta est étrangement malade, et c'est bien Christine Daaé qui chante le le rôle de Marguerite.

Le fantôme de l'Opéra, le film de 1925

Le fantôme de l'Opéra, le film de 1925

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Le Monde perdu, le film de 1925 Feu vert cinéma

The Lost World (1925)

... à ne pas confondre avec le titre copy-fraudé du film Jurassic Park 2: The Lost World (1997).
Ne pas confondre avec le remake de 1960.

Noter que ce film existe en plusieurs versions : originale teintée perdue ; abrégée noir et blanc ; plus complète et teintée de 2017.

Sorti aux USA le 22 juin 1925 (version complète teintée, présumée perdue car détruite par le studio pour empêcher la rediffusion lors du lancement de la sortie de King Kong).
Sorti en blu-ray américain FLICKER ALLEY le 19 septembre 2017 (restauré, multi-régions, nombreux bonus).

Ici l'article de ce blog sur le blu-ray américain de 2017 du Monde perdu (1925,The Lost World)

De Harry O. Hoyt ; sur un scénario de Marion Fairfax ; d'après le roman de Arthur Conan Doyle ; avec Wallace Beery, Bessie Love, Lloyd Hughes, Alma Bennett, Arthur Hoyt, Margaret McWade, Bull Montana, Frank Finch Smiles, Jules Cowles, George Bunny, Charles Wellesley, Arthur Conan Doyle.

La parole à Arthur Conan Doyle, l’auteur de ce récit : « j’aurai accompli mon simple but si j’ai donné une heure de joie au gamin qui est à moitié adulte ou à l’adulte qui est à moitié gamin. »

Londres illuminée la nuit, ses docks fumants, Westminster et la tour de Big Ben. Dans le salon cossu d’un hôtel particulier, une jeune fille de la bonne société, Gladys déclare à Ed Malone, un jeune homme de la bonne société, qu’il aura beau répéter sa proposition de mariage, elle lui fera toujours la même réponse – elle n’épousera qu’un homme qui aura accompli des exploits et des expériences extraordinaires, un homme qui peut regarder la Mort en face sans ciller !

Et Gladys de s’arracher des bras de Ed, ramasser un gros chat angora blanc sur le tapis, pour aller s’asseoir dans le canapé voisin, caressant le chat dans une pose parfaitement étudiée, laissant le jeune homme tourmenté par sa question existentielle du moment : que pouvait bien entendre Gladys par accomplir des exploits, des expériences extraordinaires et regarder la Mort en face sans ciller ? Excluant visiblement de s’engager dans l’Armée pour attraper des maladies exotiques dans les Colonies et éventuellement s’y faire tuer, Ed se retourne vers Gladys : et s’il n’avait jamais l’occasion dans sa vie d’accomplir de grandes choses ?

Ed va au canapé, attrape le chat angora et le jette, relève la jeune fille pour la serrer dans ses bras – mais n’y parvient qu’à moitié, car Gladys le repousse en répondant que le genre d’homme dont elle parle crée ses propres occasions – et que rien ne peut le retenir !

Visiblement, Ed a dû mal à suivre Gladys : la jeune fille veut-elle dire par là qu’il doit l’embrasser de force et davantage sur le canapé, ou bien qu’il pourrait imaginer et mettre en scène les exploits auxquels Gladys fait allusion ? Ne pouvant se décider, Ed embrasse brièvement sur la bouche la jeune fille – et prend la fuite. Satisfaite, Gladys baisse les yeux tandis que sa chatte angora s’amuse à jouer avec un fil qui pendait de la table voisine – et sourit davantage.

Plus tard, dans les bureaux du Journal des Archives Hebdomadaires de la Littérature, des Sciences et des Arts de Londres, dont l’enseigne clignote à travers le brouillard, au-dessus de la rue animée. Une douzaine de gentlemen s’affairent assis à des tables et bureaux chargés de journaux, dossiers, dont quelques sténotypistes à leurs machines à écrire. Ed Malone fait son entrée et ôte son melon, tandis dans le bureau voisin, le propriétaire du journal s’inquiète auprès de son directeur : il veut un avis juridique, car le professeur Challenger menace de faire un procès à son journal à cause de leur article doutant des déclarations de Challenger sur les dinosaures encore en vie à leur époque.

La coupure de presse a pour titre : « un fameux zoologiste revient d’Amérique du Sud sans preuve de son récit extraordinaire. » Et plus bas, le corps du texte : « Le Professeur Challenger, auteur et scientifique bien connu est revenu à Londres avec l’extraordinaire récit de Mammouths, Ptérodactyles et autres monstres préhistoriques encore en vie. Malheureusement pour la réputation du professeur, celui-ci prétend avoir perdu la majorité de ses relevés quand son canot a été prétendument retourné – et mis à part sa parole, il n’est en mesure d’apporter aucune autre ‘preuve’ que le journal très endommagé d’un certain Maple White, un exploreur américain... »

Pour le patron du journal, il est clair que Challenger est fou à lier : il a presque tué trois des envoyés spéciaux qu’il avait envoyé pour l’interviewer ce jour-là ! Pendant ce temps, Ed est allé trouver le rédacteur-en-chef, McArdle, et lui demande si ce dernier pourrait l’envoyer sur une mission dangereuse, car tout ce dont Ed a besoin, c’est d’une chance... et de renverser accidentellement la bouteille d’encre qui était posée dans un coin du bureau.

Catastrophé, Ed sort un grand mouchoir, s’éponge préalablement le visage, puis tente d’éponger l’encre répandue. Furieux, McArdle crie à Ed d’aller voir ailleurs. Pour McArdle, Ed semble vraiment pressé de perdre la vie. Ed s’excuse, s’éponge à nouveau le visage avec son mouchoir couvert d’encre, puis voulant sortir en hâte, dérape sur un peu d’encre à terre, et perdant l’équilibre, va s’étaler magistralement à l’entrée du bureau du propriétaire du journal.

Le Directeur se lève d’un bond, et découvrant le visage maculé d’encre de Ed Malone, s’indigne : est-ce que Ed fait partie des envoyés spéciaux qui essayaient d’interviewer Challenger. Ed se relève et répond que non. Plutôt que d’écouter les excuses du jeune homme, le directeur presse Ed de se rendre au Palais Zoologique et de couvrir la conférence de Challenger dont les journalistes ont été bannis – mais Ed, lui, devra y entrer. Ed est ravi et sert la main, reconnaissant du directeur.

Au Musée Zoologique, Sir John Roxton, l’air circonspect, fait mine inspecter un squelette de dinosaure dans une vaste salle d’exposition, quand on l’interpelle : présenté comme un fameux chasseur de fauves et explorateur, il a été invité pour vérifier le conte à dormir debout de Challenger. Sir John salue dignement la foule des visiteurs en s’inclinant brièvement et en levant légèrement le haut-de-forme qu’il tenait à la main avec son manteau.

Tandis que la foule se presse à l’entrée de la salle de conférence, Sir John Roxton salue Ed Malone, lui assurant qu’ils sont partis pour assister à une soirée animée, les étudiants de l’université étant venus en force pour huer le vieux Challenger. Et effectivement, en haut des marches qui mènent à la salle de conférence, les jeunes gominés en costume cravate s’amusent à faire tourner en l’air des crécelles et à passer une écharpe au gorille empaillé qui trône en haut des marches.

Ed Malone répond à Sir John que Challenger s’est lui-même ridiculisé aux yeux du public avec ses histoires de dinosaures encore en vie. Et de s’étonner : que peut-il espérer gagner en racontant de tels mensonges ?

Si Ed est ouvertement moqueur, Sir John lui, parait soucieux. Il baisse les yeux et répond que les terres au-delà de l’Amazon contiennent plus de cinquante milliers de miles de rives inexplorées : qui pourrait dire ce qui pourrait vivre dans cette jungle, aussi vaste que l’Europe ? Ed perd brièvement son sourire – puis éclate de rire : comment le récit de Challenger pourrait-il être vrai ? Ces créatures sont toutes mortes il y a dix millions d’années !

Sir John répond sévèrement : Ed pourrait au moins faire la preuve d’équité en laissant Challenger exprimer sa défense. Ed redevient sérieux et admet que Sir John a raison. Comme ce dernier va pour entrer dans la salle de conférence, il s’étonne que Ed hésite à le suivre. Ed explique : les journalistes sont interdits – si Ed montre sa carte de presse, il sera jeté dehors, alors il se demandait justement si... Ed rit cette fois nerveusement, et Sir John sort son propre carton d’invitation : avec plaisir, Sir John présentera Ed Malone comme étant son invité.
Le Monde perdu, le film de 1925

Le Monde perdu, le film de 1925

Le Monde perdu, le film de 1925

Le Monde perdu, le film de 1925

Le Monde perdu, le film de 1925

Le Monde perdu, le film de 1925

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