Les cavernes d'acier, le roman de 1953
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The Cave Of Steels (1953)
Titre français : Les cavernes d’acier.
Autre titre : Les villes d’acier.
Sous-titré : le cycle des robots 3 depuis 2011.
Publié dans Galaxy d’octobre à décembre 1953 ;
sorti aux USA chez Doubleday en 1954 ;
traduit en français anonymement en mai 1954, juin 1954 et juillet 1954 pour Galaxie numéro 6, 7, 8 ;
traduit en février 1956 par Jacques Brécard pour Hachette Le Rayon Fantastique.
Rassemblé en Omnibus en décembre 1990 réédité en 1999, en octobre 2003 aux Presses de la Cité « Le Grand Livre des Robots vol 1 ».
Réédité en poche en 2020.
Adapté pour la télévision en Angleterre sur BB2 avec Peter Cushing pour la série d’anthologie Story Parade.
De Isaac Asimov.
Pour adultes et adolescents.
(polar futuriste) Roj Nemmenuh Sarton, l’Ambassadeur des Spatiens vient d’être assassiné chez lui, dans la Cité de l’Espace, l’avant-poste des Spatiens voisin de New-York. Elija Bailey, le plus brillant des enquêteurs doit enquêter en coordination avec un enquêteur spatien, et son supérieur Julius Enderby le charge de prouver que les enquêteurs humains ne peuvent être remplacer par des androïdes. Or l’enquêteur spatien n’est autre qu’un androïde, de génération supérieure aux robots terriens.
Le texte original de Isaac Asimovv de octobre 1953 pour Galaxy, illustré par EMSH.
The Caves Of Steel
Future New York would have been a great place to live in… if it weren’t for the deadly helpfulness of its robots… and the fact that someone chose the worst man in the world to murder!
CHAPTER I
LIJE BALEY had just reached his desk when he became aware of R. Sammy watching him expectantly.
The dour lines of his long face hardened. “What do you want?”
“The boss wants you, Lije. Right away. Soon as you come in.”
“All right.”
R. Sammy stood there with his unchanging blank grin.
Baley said. “All right, I told you! Go away!”
R. Sammy turned and left to go about his duties. Baley wondered irritably why those duties couldn’t be done by a man.
He paused to examine the contents of his tobacco pouch and made a mental calculation. At two pipefuls a day, he could stretch it to next quota day.
Then Baley stepped out from behind his railing—he’s earned a railed corner two years ago—and walked the length of the common room.
Simpson looked up from a merc-pool file as he passed. “Boss wants you, Lije.”
“I know. R. Sammy told me.”
A closely coded tape reeled out of the merc-pool’s vitals as the small instrument searched and analyzed its “memory” for the desired information, which was stored in the tiny vibration patterns of the gleaming mercury surface within.
“I’d kick R. Sammy’s armored behind if I weren’t afraid of breaking a leg,” said Simpson. “I saw Vince Barrett the other day.”
Baley’s long face grew longer. “How’s he doing?”
“Working a delivery-tread on the yeast farms. He asked if there was any cance he could get his job back. Or any job in the Departmen. What could I tell him? R. Sammy’s doing Vince’s job now and that’s that. A damned shame. Vince is a bright kid. Everyone liked him.”
Baley shrugged. “It’s something we’re all living through,” he said in a manner stiffer than he intended of felt. He’s liked Vince too, and hated the vacantly grinning robot that had replaced the boy. His own foot had itched in much the same fashion as Smipson’s. Not just for R. Sammy, either. For any of the damned robots.
*
La traduction au plus proche
Les cavernes d’acier
Le New York du futur aurait été un endroit formidable à vivre... s'il n'y avait pas eu la serviabilité mortelle de ses robots... et le fait que quelqu'un ait choisi le pire homme du monde à assassiner !
CHAPITRE I
LIJE BALEY venait d'atteindre son bureau lorsqu'il s'aperçut que R. Sammy l'observait avec impatience.
Les lignes austères de son long visage se durcirent. « Qu'est-ce que tu veux ?
— Le patron veut te voir, Lije. Tout de suite. Dès que tu arrives.
—D'accord. »
R. Sammy se tenait là avec son immuable sourire en coin.
Baley dit. « D'accord, je te l'avais dit ! Va-t'en ! »
R. Sammy se retourna et partit vaquer à ses occupations. Baley se demanda avec irritation pourquoi ces tâches ne pouvaient pas être accomplies par un être humain.
Il s'arrêta pour examiner le contenu de sa blague à tabac et fit un calcul mental. A raison de deux pipes pleines par jour, il pouvait atteindre le prochain jour de la distribution du tabac.
Puis Baley sortit de derrière sa rambarde — il avait gagné une section de rambarde il y a deux ans — et marcha le long de la salle de bureaux partagés.
Comme il passait, Simpson leva les yeux d'un dossier rédigé automatiquement. « Le patron veut te voir, Lije. — Je sais. R. Sammy me l'a dit. »
Une bande au code serré s'échappa des entrailles de l’imprimante de ressources, tandis que le petit instrument cherchait et analysait sa "mémoire" pour retrouver l'information désirée, laquelle était stockée dans les minuscules motifs des vibrations de la surface de mercure étincelante à l'intérieur.
« Je botterais bien le derrière blindé de R. Sammy si je n'avais pas peur de me casser une jambe, dit Simpson. J'ai vu Vince Barrett l'autre jour. »
Le long visage de Baley s’allongea encore. « Comment va-t-il ?
— Il travaille au déchargement d’un tapis-roulant dans les fermes à levure. Il a demandé s'il y avait une possibilité de récupérer son travail. Ou n'importe quel travail dans le département. Qu'est-ce que je pouvais lui dire ? R. Sammy fait le travail de Vince maintenant et c'est tout. Une sacrée honte. Vince est un garçon intelligent. Tout le monde l'aimait bien. »
Baley a haussé les épaules. « C'est quelque chose que nous sommes tous en train de vivre. » Il avait répondu plus raidement qu'il ne l'aurait voulu. Il avait bien aimé Vince aussi, et il détestait le robot au sourire vide qui avait remplacé le garçon. Son propre pied l'avait démangé de la même façon que celui de Simpson. Pas seulement pour R. Sammy, d'ailleurs. Pour n'importe lequel de ces maudits robots.
*
La traduction anonyme dans Galaxie numéro 6 de mai 1954
LES VILLES D’ACIER
par Isaac ASIMOV
Quelques centaines de siècles dans le futur. Nourris chimiquement, ou de céréales et de légumes forcés en usines, les Terriens sont maintenant groupés dans d’énormes cités d’acier. Les colonies créées dans les mondes extérieurs se sont depuis longtemps affranchies de la tutelle de la Terre. Elles manifestent l’intention de moderniser entièrement leur économie qui se trouve dans une impasse.
Mais les Terriens accepteront-ils leurs formes nouvelles de civilisation ? Accepteront-ils surtout la collaboration des robots à vraie figure humaine créés dans les mondes nouveaux ? En effet, le chômage né sur la Terre, dans certains secteurs, par suite de l’emploi de robots ordinaires, a déjà entraîné des émeutes.
CHAPITRE I
Lije Baley s’installait devant son bureau quand il s’aperçut que R. Sammy l’attendait, en le regardant fixement.
Les traits de Baley, naturellement austères, se durcirent encore.
« Que veux-tu ? »
— « Le Patron vous demande de suite, Lije ; il a dit : aussitôt arrivé. »
— « Bien », mais R. Sammy restait sur place, immobile, le sourire figé, sans aucune expression.
« Je t’ai dit : bien ; alors va-t-en ! » cria Baley impatiemment.
R. Sammy fit demi-tour, et s’en fut, pendant que Baley se demandait aigrement pourquoi ces commissions n’étaient pas confiées à un quelconque garçon ?
Avant de s’en aller, Baley s’arrêta un instant pour examiner le contenu de sa blague à tabac, et faire rapidement le calcul mental : à deux pipes par jour, pendant combien de temps pourrait-il encore fumer ? Puis il quitta le bureau grillagé, son coin personnel, qu’il était parvenu à obtenir, grâce à ses bonnes notes, deux années auparavant.
Il traversa la grande salle commune ; à son passage, Simpson, assis parmi la file des employés, leva la tête, et remarqua : « Le Patron vous attend, Lije. »
— « Je sais, R. Sammy m’a prévenu ».
Et Simpson s’écriait : « Comme j’aurais plaisir à envoyer un coup de pied quelque part à cet affreux Sammy ! Mais je crains toujours de lui casser un membre ! » Il ajouta : « À propos, j’ai rencontré, l’autre jour, Vince Barrett. »
La longue figure de Baley s’allongea encore : « Que devient-il ? »
— « Il travaille, comme livreur dans les fermes à levure ; il m’a demandé s’il aurait quelque chance de récupérer son ancienne place, ou une occupation quelconque dans notre Administration. Que lui répondre ? R. Sammy l’a remplacé, c’est chose faite. Pauvre Vince, un chic type, que tout le monde appréciait ! »
Baley haussa les épaules, et articula sèchement : « Nous en sommes tous là maintenant », car, lui aussi, aimait autant Vince qu’il exécrait le robot au sourire vague et grimaçant, qui l’avait remplacé, et, comme à Simpson, le pied lui démangeait, non seulement vis-à-vis de Sammy, mais aussi à l’encontre de toutes ces maudites machines qui envahissaient tout.
*
La traduction française de Jacques Brécart de 1956 pour le Rayon Fantastique, J’ai Lu et Les Presses de la Cité.
Les cavernes d’acier
1
ENTRETIEN AVEC UN COMMISSAIRE
Lije Baley venait d’atteindre son bureau quand il se rendit compte que R. Sammy l’observait, et que, manifestement, il l’avait attendu.
Les traits austères de son visage allongé se durcirent.
— Qu’est-ce que tu veux ? fit-il.
— Le patron vous demande, Lije. Tout de suite. Dès votre arrivée.
— Entendu !
R. Sammy demeura planté à sa place.
— J’ai dit : entendu ! répéta Baley. Fous le camp !
R. Sammy pivota sur les talons, et s’en fut vaquer à ses occupations ; et Baley, fort irrité, se demanda une fois de plus, pourquoi ces occupations-là ne pouvaient pas être confiées à un homme. Pendant un instant, il examina avec soin le contenu de sa blague à tabac, et fit un petit calcul mental : à raison de deux pipes par jour, il atteindrait tout juste la date de sa prochaine distribution.
Il sortit alors de derrière sa balustrade (depuis deux ans, il avait droit à un bureau d’angle, entouré de balustrades) et traversa dans toute sa longueur l’immense salle.
Comme il passait devant Simpson, celui-ci interrompit un instant les observations auxquelles il se livrait, sur une enregistreuse automatique au mercure, et lui dit :
— Le patron te demande, Lije.
— Je sais. R. Sammy m’a prévenu.
Un ruban couvert d’inscriptions serrées en langage chiffré sortait sans arrêt des organes vitaux de l’enregistreuse ; ce petit appareil recherchait et analysait ses « souvenirs », afin de fournir le renseignement demandé, qui était obtenu grâce à d’infinies vibrations produites sur la brillante surface du mercure.
— Moi, reprit Simpson, je flanquerais mon pied au derrière de R. Sammy, si je n’avais pas peur de me casser une jambe ! Tu sais, l’autre soir, j’ai rencontré Vince Barrett…
— Ah oui ?...
— Il cherche à récupérer son job, ou n’importe quelle autre place dans le Service. Pauvre gosse ! Il est désespéré ! Mais que voulais-tu que, moi, je lui dises ?... R. Sammy l’a remplacé, et faite exactement son boulot : un point, c’est tout ! Et pendant ce temps-là, Vince fait marcher un tapis roulant dans une des fermes productrices de levure. Pourtant c’était un gosse brillant, ce petit-là, et tout le monde l’aimait bien !
Baley haussa les épaules et répliqua, plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu :
—Oh ! tu sais, nous en sommes tous là, plus ou moins.
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Le météore de la nuit, le film de 1953
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It came from outer space 3D (1953)
Sorti aux USA le 5 juin 1953.
Sorti en Angleterre le 25 septembre 1953.
Sorti en France le 16 décembre 1953.
Sorti en blu-ray+dvd français ELEPHANT FR version française incluse le 6 juillet 2016.
Sorti en blu-ray 3D allemand KOCH MEDIA DE le 1er décembre 2016.
Sorti en blu-ray 4K anglais UNIVERSAL 3D le 2 octobre 2023.
Sorti en blu-ray 3D + 4K américain UNIVERSAL 3D multi-régions sous-titré français le 3 octobre 2023.
De Jack Arnold, sur un scénario de Harry Essex et Ray Bradbury, avec Richard Carlson, Barbara Rush, Charles Drake, Joe Sawyer, Russell Johnson, Kathleen Hughes.
Voici Sand Rock (NDT : Rocher des sables) dans l’Arizona, tard le soir au début du printemps. C’est une gentille ville, connaissant son passé et certaine de son future, comme elle s’apprête pour la nuit et le matin prévisible. Le désert borde la terre, se rafraîchissant, se reposant en vue du combat face au soleil du lendemain.
Et dans ma maison, près de la ville, nous sommes aussi certain du futur. Tellement certain.
Une maison isolée sans allure ni crépi avec une caravane dans la cour, entourée d’un désert aride. L’intérieur semble confortable cependant : Madame (Ellen Fields) apporte son café à Monsieur (John Putnam) allumant sa pipe assis près du feu de bois où de grosses bûches flambent joyeusement. Au mur du fond, un piano, devant un coffre recouvert d’une nappe semble faire office de table à manger, avec un candélabre à trois bougies allumées.
Il tire une bouffée puis annonce : « Mmm… Minuit pile. »
Madame déclare, minaudant : « Tu essaies de te débarrasser de moi ? Eh bien si c’est le cas, tu n’y arriveras pas. »
Monsieur répond : « Eh bien, je ne voudrais pas que les gens jasent. »
Elle réplique : « Laisse-les faire. Ils jaseront de toute manière »
Se relevant, Monsieur dit : « Mm… Tu sais, je pense que c’est ma fortune qui t’impressionne. »
« Quelle fortune ? » s’étonne Madame. Monsieur se plante à la porte fenêtre ouverte pour faire mine de contempler le désert : « Eh bien, j’ai reçu un chèque aujourd’hui. »
Ravie, Madame le rejoint : « Johnny, tu as vendu un autre de tes articles !!! »
« Mm-mm, assez pour finir l’extérieur de la maison, une maison tout confort ! Quand je pense à tout ce temps où je m’étiolais en ville… »
Madame admet : « C’est gentil ici. »
Monsieur répond : « La question est… » et pointant de sa pipe le candélabre allumé sur la « table » à manger « continueras-tu de faire des frais si nous étions mariés ? »
Madame, faisant mine de considérer la même table : « Bien sûr que non : aussitôt ton nom ajouté au certificat de mariage, je ne n’aurai plus à faire aucun effort. »
Monsieur répond : « Allons voir ce que les étoiles ont à nous dire. »
Et de souffler les bougies du candélabre : il en souffle deux, elle souffle la troisième et affirme tandis qu’ils se regardent amoureusement : « Je connais déjà ton horoscope. »
Bras dessus, bras dessous, ils sortent par la porte-fenêtre et en quelques pas nonchalants, les voilà devant un télescope imposant sur un solide trépied métallique. Monsieur va pour le régler, Madame met ses mains sur ses hanches et demande : « Sais-tu qui les étoiles dirait d’épouser à un homme de ton signe ? — Non, qui ? — Moi : je suis Scorpion, et un Scorpion s’entend toujours bien avec un Sagittaire. — Vraiment ? Mm-mm, et qu’est-ce qu’elles disent d’autre ? — Oh, un Sagittaire est philosophe et très positif, et une manière de vivre joyeuse et insouciante. »
Monsieur se tourne vers Madame, haussant un sourcil puis prenant un air fasciné tandis qu’elle ajoute : « Il mourrais de faim si quelqu’un ne venait pas à l’occasion lui faire son repas. »
Elle approche sa bouche de la sienne, espérant un baiser, mais celui-ci ne l’embrasse pas alors elle ajoute encore, soudain prise de doute : « Et il peut être pris au dépourvu dans certaines situations. »
Monsieur hoche la tête, puis l’amenant devant le téléscope : « Viens là, regarde mes étoiles… Et dis-moi si elles racontent qu’un Sagittaire pourrait entretenir une Scorpion. »
Alors Madame récite : « Ciel étoilé, étoile vive, première que j’ai vu cette nuit, je souhaite que je puisse, je souhaite voir, se réaliser le souhait que j’ai souhaité cette nuit. »
Et elle regarde droit dans les yeux, et il pose sa main sur sa joue, va pour l’embrasser… quand soudain un grondement monte et une lumière vive les illuminent : ils se retournent, se serrant l’un contre l’autre, pour suivre la longue descente d’un point à l’autre de l’horizon d’une grosse boule brillante semant des étincelles au-dessus des collines.
Une boule de feu qui a un empennage et une structure sphérique alvéolée extérieure. Dans une explosion retentissante, la boule percute le sol. « Qu’est-ce que c’était ? » s’alarme Madame. « Un météore ! Un parmi les plus gros !!! » s’enthousiasme Monsieur.
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Les contes d'Hoffmann, le film musical de 1951
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The Tales Of Hoffman (1951)
Attention, l'opéra original de Jacques Offenbach a été altéré, transformé en ballet chanté, les paroles françaises originales adaptées en anglais.
Sorti en en Angleterre le 26 novembre 1951.
Sorti aux USA le 13 juin 1952.
Sorti en blu-ray anglais le 23 mais 2015,
Sorti en blu-ray français le 14 avril 2015,
Sorti en blu-ray allemand le 14 janvier 2016.
Annoncé en blu-ray américain le 7 juin 2022 chez Criterion.
De Michael Powell (également scénariste) et Emeric Pressburger, sur un livret de Dennis Arundell, d’après le livret de Jules Barbier de l’opéra inachevé de Jacques Offenbach, d’après les nouvelles de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann aka Ernst Theodor Wilhelm Hoggmann ; avec Moira Shearer, Robert Helpmann, Léonide Massine, Robert Rounseville, Pamela Brown, Ludmilla Tchérina, Ann Ayars et le Royal Philarmonic Orchestra de Londres.
Pour adultes et adolescents.
(épouvante fantastique / prospective, opéra ballet) Prologue : la scène se passe à Nürenberg où les girouettes couronnant toits pointus font une forêt de coqs et l’horloge du clocher de la cathédrale fait tourner des personnages médiévaux. Nous voilà devant les vestiaires du théâtre de la ville, et sur le comptoir est posé le programme du spectacle de la soirée, la Libellule enchantée, un ballet en trois actes.
Le sévère conseiller Lindorf fait son entrée dans un salon où les domestiques en perruque et livrée somnolent vautrés sur les chaises dorées. Il réveille d’un coup de canne l’un des deux domestiques, puis s’en va courir de chaises en chaise dans un large vestibule tendu de velours rouge jusqu’à arriver dans un hall dallé à colonnades où il tombe en arrêt devant l’annonce pour de main du ballet Don Giovanni, avec en vedette la première ballerine Stella. Le conseiller chausse ses binocles, pour scruter le dessin charmant d’une innocente jeune fille en tutu – puis il se précipite à nouveau, arrivé dans les coulisses du théâtre.
Embusqué derrière un décor, il guette la danseuse en collant figurant quelque palpitante naïade au fond de l’eau. Lindorf n’est pas le seul à jouer les voyeurs en coulisse, puisqu’un gros homme réjoui en costume de gitan concentre son attention sur les formes de la jeune femme en scène. C’est alors, qu’en toute discrétion, la danseuse dépose dans la poche du « gitan » un petit paquet, que le gros homme s’empêche d’ouvrir : noué dans un mouchoir blanc à dentelles, une clé dorée à ruban d’argent noué, et écrit sur le mouchoir à l’encore noir : « Je t’aime Hoffmann », signé S. Ayant surpris le geste de la danseuse, le conseiller Lindorf se cache davantage, apparemment choqué. Lindorf suit le « gitan » qui va pour sortir des coulisses — passe devant lui et commence à compter sous son nez des pièces de monnaie. Le gros homme fait la moue et prétend s’éloigner, alors Lindorf ajoute dans sa paume trois pièces.
Le « gitan » prétend chasser Lindorf, qui se remet sur sa route et ajoute davantage de pièces, jusqu’à ce que le gros homme retrouve le sourire, et tende la main, pour échanger le mouchoir et la clé contre l’argent. Et pendant ce temps, Stella est retournée sur scène sautiller sur des nénuphars tandis qu’un danseur grimé en démon cornu rouge vient la rejoindre pour un pas de deux.
Hoffmann, un poète ; Nicklaus son fidèle ami et compagnon, le conseiller Lindorf, Stella la première ballerine. Dans le public, il y a le jeune poète Hoffmann, qui n’a d’yeux que pour Stella. A l’entracte, les étudiants qui assistaient au ballet se ruent pout boire de la bière et du vin à la Cave de Luther, chantant et dansant une farandole endiablée. Parmi eux, Hoffmann, tandis que le conseiller Lindorf continue de suivre et d’observer, immédiatement remarqué par Niklaus, le jeune meilleur ami d’Hoffmann.
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Jim Spark, le chasseur d'étoiles, le roman de 1952
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David Starr: Space Ranger (1952)
Traduction du titre anglais : David Starr (David L'étoile), Garde (forestier) de l’Espace.
Titre français : Jim Spark (Jim l'étincelle), le chasseur d’étoiles (en anglais, Jim Spark the star hunter).
Ce roman appartient à la série Lucky Starr et est suivi par Lucky Starr and The Pirates Of The Asteroids (1953)
Sorti aux USA en janvier 1952 chez Doubleday.
Traduit en poche français par Amélie Audiberti sous le titre Sur la planète rouge (écrit par Paul French), pour Fleuve Noir Anticipation 4ème trimestre 1954,
Traduit par Guy Abadia sous le titre Jim Spark, le chasseur d’étoiles (écrit par Isaac Asimov) chez Hachette Bibliothèque Verte 3ème trimestre 1977 ;
Traduit par Paul Couturiau sous le titre Les Poisons de Mars (écrit par Isaac Asimov) chez Claude Lefrancq en avril 1991, réédité en 1996,
Réédité avec l’intégrale David Starr justicier de l’espace en octobre 1993 chez Claude Lefrancq, réédité en juin 1996.
De Paul French, aka Isaac Asimov.
Pour tout public.
(Prospective, aventure interplanétaires, policier, presse) 7 000 ans après J.-C. (cinq mille ans après la première bombe nucléaire) David Starr est un jeune biophysicien orphelin depuis son enfance et élevé par ses tuteurs Augustus Henree et Hector Conway, des membres du Conseil de haut rang qui envoient David en mission pour le Conseil. Ils lui parlent de quelque 200 victimes récentes empoisonnées mortellement par des produits importés de la plnète Mars. Craignant une conspiration visant à déclencher une panique alimentaire et à ruiner le commerce interplanétaire, ils envoient Starr sous couverture sur Mars, où il fait la connaissance de John "Bigman" Jones, un garçon de ferme petit mais teigneux.
*
Le texte original anglais de Isaac Asimov sous le pseudonyme de Paul French publié en janvier 1953 chez DOUBLEDAY.
1
The Plum from Mars
David Starr was staring right at the man, so he saw it happen. He saw him die.
David had been waiting patiently for Dr. Henree and, in the meanwhile, enjoying the atmosphere of International City's newest restaurant. This was to be his first real celebration now that he had obtained Ms degree and qualified for full membership in the Council of Science.
He did not mind waiting. The Cafe Supreme still glistened from the freshly applied chromosilicone paints. The subdued light that spread evenly over the entire dining room had no visible source. At the wall end of David's table was the small, self-glowing cube which contained a tiny three-dimensional replica of the band whose music filled in a soft background. The leader's baton was a half-inch flash of motion and of course the table top itself was of the Sanito type, the ultimate in force-field modernity and, except for the deliberate flicker, quite invisible.
David's calm brown eyes swept the other tables, half-hidden in their alcoves, not out of boredom, but gather. Tri-television and force-fields were wonders ten years before, yet were already accepted by all. People, on the other hand, did not change, but even now, ten thousand years after the pyramids were built and five thousand years after the first atom bomb had exploded, they were still the insoluble mystery and the unfaded wonder.
There was a young girl in a pretty gown laughing gently with the man who sat opposite her; a middleaged man, in uncomfortable holiday clothing, punching the menu combination on the mechanical waiter while his wife and two children watched gravely; two businessmen talking animatedly over their dessert.
And it was as David's glance flicked over the businessmen that it happened. One of them, face congesting with blood, moved convulsively and attempted to rise. The other, crying out, stretched out an arm in a vague gesture of help, but the first had already collapsed in his seat and was beginning to slide under the table.
*
La traduction au plus proche.
1
La prune de Mars
David Starr avait les yeux fixés sur l'homme, alors il vit quand cela arriva. Il le vit mourir.
David avait attendu patiemment le Dr Henree et, dans l’intervalle, il avait profité de l'ambiance du tout nouveau restaurant de la Cité Internationale. C'était sa première vraie occasion, à présent qu'il avait obtenu son diplôme de fêter le fait qu'il pouvait devenir membre à part entière du Conseil des Sciences.
L'attente ne le dérangeait pas. Le Café Suprême brillait encore des peintures au chromosilicone fraîchement appliquées. La lumière tamisée qui se répandait uniformément dans toute la salle à manger n'avait pas de source visible. À l'extrémité du mur de la table de David se trouvait le petit cube autolumineux qui contenait une minuscule réplique tridimensionnelle du groupe dont la musique remplissait un doux fond sonore. La baguette du leader n'était qu'un éclair de mouvement d'un demi-pouce et, bien sûr, le plateau de la table lui-même était du type Sanito, le nec plus ultra de la modernité en matière de champ de force et, à l'exception du scintillement délibéré, tout à fait invisible.
Les yeux bruns et calmes de David balayaient les autres tables, à moitié cachées dans leurs alcôves, non par ennui, mais par rassemblement. La tri-télévision et les champs de force étaient des merveilles dix ans auparavant, mais ils étaient déjà acceptés par tous. Les hommes, eux, n'ont pas changé, mais même maintenant, dix mille ans après la construction des pyramides et cinq mille ans après l'explosion de la première bombe atomique, ils restaient le mystère insoluble et l'émerveillement inaltérable.
Il y avait une jeune fille dans une jolie robe qui riait doucement avec l'homme assis en face d'elle ; un homme d'âge moyen, dans une tenue de vacances inconfortable, qui tapait la combinaison du menu sur le serveur mécanique tandis que sa femme et ses deux enfants regardaient gravement ; deux hommes d'affaires qui discutaient avec animation autour de leur dessert.
Et c'est au moment où le regard de David se pose sur les hommes d'affaires que cela se produit. L'un d'eux, le visage congestionné par le sang, bougea convulsivement et tenta de se lever. L'autre, en criant, tendit un bras dans un vague geste d'aide, mais le premier s'était déjà effondré sur son siège et commençait à glisser sous la table..
*
La traduction de Guy Abadia pour la BIBLIOTHEQUE VERTE en 1977.
CHAPITRE PREMIER
LES PRUNES DE MARS
JIM SPARK était juste en train de le regarder. Tout s’était déroulé en l’espace de quelques secondes, sous ses yeux. Il l’avait vu littéralement mourir.
Jim attendait le docteur Henry dans le cadre luxueux du Suprême, le nouveau restaurant d’Intersolar City. Il pouvait profiter pleinement de ces instants de détente, maintenant qu’il avait obtenu son diplôme et qu’il avait été dûment accrédité comme membre du Grand Conseil scientifique.
Le docteur Henry était en retard, mais Jim ne s’en plaignait pas. La grande salle du Suprême resplendissait de l’éclat des peintures aux chromosilicones encore toutes fraîches. La clarté agréable dont elle était uniformément baignée ne provenait d’aucune source visible. Contre le mur, sur la table de Jim, un petit cube lumineux contenait la réplique en trois dimensions de l’orchestre dont la musique douce était diffusée en fond sonore. La baguette du chef d’orchestre traçait des arabesques qui étaient visibles au sein d’un minuscule halo de lumière. La table elle-même était du modèle « Sanito », le dernier cri dans le domaine des champs de force ; à l’exception d’un léger scintillement, d’ailleurs voulu, son plateau était totalement invisible.
Le regard calme de Jim fit le tour des autres tables, à moitié dissimulées dans leurs renfoncements muraux. Ce n’était pas qu’il s’ennuyait, mais il s’intéressait davantage aux gens qu’à n’importe lequel des raffinements scientifiques dont s’enorgueillissait Le Suprême. La télévision en relief et les champs de forces, qui étaient considérés comme des merveilles dix ans auparavant, commençaient à entrer dans les mœurs. Les êtres humains, en revanche, bien qu’ils n’aient gière changé depuis l’époque des Pyramides, demeuraient pleins de mystères insondables.
Il y avait là une jeune fille au visage très doux qui souriait à l’homme assis en face d’elle ; un père de famille à l’air endimanché entrain de programmer un menu sur la console de service tandis que sa femme et ses deux enfants l’observaient d’un œil grave ; deux hommes d’affaires qui discutaient avec animation en prenant leur dessert.
C’est alors que le drame se produisit. L’un des deux hommes, le visage soudain congestionné, se mit à faire des mouvements convulsufs en essayant de se lever. Son compagnon, poussant un cri étouffé, s’était dressé pou lui venir en aide, mais il était déjà trop tard. Le premier était retombé sur son siège et commençait à glisser sous la table.
*
La traduction de Paul Couturiau pour LEFRANCQ en 1991.
1
LA PRUNE DE MARS
David Starr regardait l'homme, au moment précis où l’incident se produisit. Il le vit donc mourir.
David attendait patiemment le Dr Henree en savourant l’atmosphère du restaurant le plus moderne d’International City. Les deux hommes devaient célébrer l’obtention de son diplôme et sa nomination en tant que membre actif du Conseil Scientifique.
Attendre ne lui pesait pas. La peinture au chromosilicone, encore fraîche, donnait un aspect rutilant au Café Suprême. La lumière diffuse, éclairant uniformément la salle à manger, n’avait pas de source visible. A l’extrémité de la table de David se trouvait uin petit cube auto-lumineux contenant une minuscule réplique tridimensionnelle de l’orchestre dont la musique emplissait l’espace sonore. Le bâton du chef était un éclair d’un centimètre, et le plateau de la table du type Sanito, le dernier cri en matière d’utilisation des champs de forces ; il eût été parfaitement invisible sans l’effet de trame délibéré.
Le regard brun, paisible de David parcourait les autres tables à moitié dissimulées dans leurs alcôves ; il ne s’ennuyait pas, mais les gens l’intéressaient plus que les gadgets scientifiques du Café Suprême. La tri-télévision et les champs de force étaient révolutionnaires, il y a dix ans ; aujourd’hui, ils faisaient partie intégrante de la vie quotidienne. Les hommes, en revanche, ne changeaient pas, mais même aujourd’hui, dix mille ans après la construction des pyramides et cinq mille ans après l’explosion de la première bombe atomique, ils demeuraient un mystère insondable, une source inépuisable d’émerveillement.
Une jeune fille, fort élégante, riait de façon charmante, en écoutant son vis-à-vis ; un homme d’âge moyen, engoncé dans des vêtements trahissant le vacancier, enfonçait méticuleusement les boutons du robot-serveur pour lui passait sa commande, tandis que son épouse et ses deux enfants l’observaient avec gravité ; deux hommes d’affaires parlaient sur un ton animé en avalant leur dessert.
L’incident se produisit au moment précis où le regard de David se posa sur ces derniers . L’un d’eux, le visage congestionné, fut saisi de mouvement convulsifs, et tenta vainement de se relever. Les autres, poussant un cri de surprise, tendit le bras dans sa direction en un geste maladroit de secours, mais son compagnon était déjà retombé dans son fauteuil et glissait sous la table.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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Flight To Mars, le film de 1951
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- Écrit par David Sicé
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Flight To Mars (1951)
Traduction du titre : Vol pour Mars.
Sorti aux USA le 11 novembre 1951.
Sorti en France le 11 juin 1954.
Sorti en blu-ray américain le 20 juillet 2021 (blu-ray 2K, The Film Detective).
De Lesley Selander ; sur un scénario de Arthur Strawn, inspiré du roman Aelita de 1923 de Tolstoï, déjà adapté en film en 1924 ; avec Marguerite Chapman, Cameron Mitchell, Virginia Huston, Arthur Franz.
Pour adultes et adolescents.
Un homme plus jeune dialogue avec un homme âgé assis à un énorme télescope qui observe la planète Mars. Ils se demandent si l’expédition qui doit partir dans deux jours arrivera sur cette planète et ce qu’ils y trouveront. De la vie peut-être, d’un certain genre. Et ils se demandent aussi si un jour ils auront un télescope assez puissants pour voir ce qui se passera là-bas.
Plus tard, au Pentagon, le centre de commandement militaire américain aux USA, des gradés et des hommes en costumes noirs à chapeaux mous assortis arpentent un couloir devant un garde replet et binocleux en casque blancs. Le plus gradé, sans doute un général, ouvre lui-même la porte vitrée d’un bureau de transmission (non gardé), et tend une feuille de papier que le préposé s’empresse de dactylographier sur son télétype. À l’autre bout des ondes ou du fil, la machine imprime un communiqué de presse : le gouvernement des USA au monde (ébahi, comme il se doit) que toutes les premières pages et les bulletins d’informations radiodiffusés doivent retenir leur une pour cette nouvelle : les préparatifs ultimes pour lancer une fusée à réaction en direction de Mars ont été complétés. Et c’est le message le plus important que le Pentagon aura jamais communiqué s’il faut en croire le général à deux civils qui semblent à la limite d’en rire.
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