Rashomon, le film de 1950Feu vert cinéma

Rashomon (1950)

Traduction du titre original : la porte des démons.

Sorti au Japon le 25 août 1950.
Sorti aux USA le 26 septembre 1951.
Sorti en France le 18 avril 1952.

Sorti en blu-ray allemand TRIGON le 28 février 2012.
Sorti en blu-ray américain CRITERION le 6 novembre 2012.
Sorti en blu-ray anglais BFI le 21 septembre 2015.
Annoncé en blu-ray espagnol pour le 21 septembre 2021.
Annoncé en blu-ray 4K français pour le 4 janvier 2022.

De Akira Kurosawa (également scénariste), sur un scénario de Shinobu Hashimoto, d'après la nouvelle de 1922 "dans un bosquet" de Ryūnosuke Akutagawa. Avec Toshiro Mifune, Machiko Kyō, Masayuki Mori, Takashi Shimura, Minoru Chiaki.

Pour adultes et adolescents.

(fantastique) Un portail de bois, la Porte des Démons selon l’inscription peinte, d’un palais sous une pluie drue. L’eau ruisselle sur les marches de pierre et rejoint la route transformée en torrent de pierre. Les colonnes du portail sont fendillées. De fait, il n’y a que l’entrée du palais qui est intact, tout le reste de la maison s’est écroulé. Deux hommes, un barbu hagard et un plus jeune barbichu attendent assis en haut des marches, sous le porche, à l’abri de la pluie. Le barbu hagard répète qu’il ne comprend pas. Leurs vêtements sont en lambeaux.

Un troisième homme les rejoint après avoir traversé en courant l’eau, la chemise déchirée, et se retourne quand il entend le barbu répéter à nouveau qu’il ne comprend pas, ne comprend rien. Ce troisième homme s’approche, s’assoit sur la même poutre, et demande pourquoi, tandis que le plus jeune garde les yeux baissés. Le barbu répond, le regard fixe, qu’il n’a jamais entendu une histoire aussi étrange. Le nouveau venu insiste : alors pourquoi il ne la raconte pas ? Vu qu’en plus il se trouve qu’ils ont un sage prêtre avec eux – le jeune barbichu qui s’obstine à garder les yeux baissés.

Le jeune prêtre lève enfin les yeux et se tourne pour répondre : non, même le plus renommé des sages prêtres du temple de Kiyomizu n’aura entendu une histoire aussi étrange que celle-ci. Le troisième homme s’étonne : alors le prêtre connaîtrait l’histoire étrange lui aussi ? Le jeune prêtre répond que le vieil homme et lui-même viennent juste de la voir et de l’entendre en personne. Le troisième homme demande où. Le prêtre répond, dans les jardins du palais de justice. Le troisième homme s’étonne : du palais de justice ? Le prêtre soupire et détourne les yeux : un homme a été assassiné.

Le troisième homme sourit : seulement un ? et alors ? Rien qu’en haut de ce portail, on peut trouver pas moins de cinq ou six cadavres non réclamés. Le troisième homme retire sa chemise détrempée. Le prêtre l’admet : en effet, les guerres, les tremblements de terre, les tempêtes, les incendies, les famines, les pestes… année après année, rien d’autres que des catastrophes ; et des bandits qui nous tombent dessus chaque nuit — il a vu tant d’hommes tués comme des insectes, et pourtant il n’a jamais entendu d’histoire aussi horrible que celle-ci. Puis le jeune prêtre regarde le barbu et à nouveau dans le vide, et réalise à voix haute que cette fois il pourrait définitivement perdre sa foi en l’âme humaine. C’est pire que les bandits, les pestes, les famines, les incendies, ou les guerres.

Le troisième homme interrompt le jeune prêtre : assez de sermon, l’histoire semble intéressante, au moins tant qu’il sera à l’abri de la pluie, mais si c’est un sermon il préfère encore écouter la pluie tomber. Puis il va arracher deux planches à la façade et les brise en petits morceaux. Le vieux barbu se lève et déclare que peut-être que l’autre saura comprendre, parce que lui ne comprend aucun des trois. Le troisième homme demande au barbu quels trois. Le barbu s’accroupit : il va le lui dire.

Le vieux barbu commence alors son récit : c’était il y a trois jours. il était allé ce matin-là dans la forêt chercher du bois, marchant sa hache sur son épaule, franchissant assuré les obstacles et les détours tandis que le soleil brillait à travers les branches dans un ciel avec peu de nuages. Plus il avance, plus il écarte des branches, quand soudain il tombe en arrêt sur un chapeau de femme riche et le voile posé sur une branche. Il touche le voile, reprend la route, plus circonspect. Alors il tombe sur un bonnet de samouraï abandonné à terre, il la ramasse. Il fait encore quelque pas et tombe sur une corde. Plus loin, il y a petit sac blanc abandonné sur les feuilles -- une amulette. Il va pour la chercher et voit alors un cadavre d’homme, les bras en l’air saisis par la rigidité cadavérique. Le paysan pousse un hurlement et prend la fuite : il doit prévenir la police.

Rashomon, le film de 1950

Rashomon, le film de 1950

Rashomon, le film de 1950

Rashomon, le film de 1950

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La beauté du Diable, le film de 1950Feu vert cinéma

La beauté du Diable (1950)

Autre titre : Beauty And The Devil.

Sorti en France le 16 mars 1950.
Sorti aux USA le 25 août 1952.
Sorti en blu-ray français le 17 août 2010 chez GAUMONT.
Sorti en blu-ray américain le 29 octobre 2013 chez COHEN FILM COLLECTION.

De René Clair (également scénariste), sur un scénario de Armand Salacrou, d'après la légende du Moyen-Âge racontée par Goethe. Avec Michel Simon, Gérard Philipe, Nicole Besnard, Simone Valère, Carlo Ninchi, Raymond Cordy.

Un valet de pied balaye le laboratoire d’un savant et ramasse un livre à terre ouvert à la page du portrait du Diable. Effrayé, il referme et repose précipitamment le volume. Il est cependant vite distrait par la musique de fête qui provient de la cours de l’Université, il y a de la musique de fête et un chariot qui tourne.

Dans un amphithéâtre, on honore le digne professeur Henri Faust, qui s’est concentré tout entier au culte de l’esprit, ignorant tout autre loisir, mais partant à présent à la retraite. Le vieux professeur est observé de l’une des galeries par un jeune homme espiègle, qui éclate de rire lorsque Faust se lève sous les applaudissements de l’assemblée. Le jeune homme le suit dans les couloirs, et Faust le fuit, refermant toutes les portes derrière lui, mais le jeune homme le suit et lui parle dans sa tête : en cinquante ans, il n’a rien appris de ses livres, et bientôt il va mourir. Mais s’il appelle le Diable, car c’est lui, le Diable lui promet qu’il viendra aussitôt. Alors la porte de son laboratoire-bibliothèque s’ouvre, et Faust bredouille qu’il n’a appelé personne, que l’heure n’est pas encore venue. Son valet, car c’est lui, lui assure que c’est bien l’heure du dîner.

Faust refuse d’aller dîner, et le Diable le nargue à nouveau : Faust a peur selon lui. Mais Faust répond qu’il n’a pas peur du Diable, et d’aucune de ses formes bestiales. Par orgueil, Faust appelle le Diable, prétendant devenir son maître, et sa fenêtre s’ouvre brutalement. Alors Faust se ravise immédiatement mais il est trop tard : sur le tas de livre, c’est un double de Faust qui se tient, et qui lui rappelle qu’il s’appelle Méphistophélès, et non Lucifer. Le Diable change alors d’apparence et redevient le jeune homme qui le saluait dans le couloir. Faust lui ordonne de changer d’apparence, et le jeune homme redevient un double de Faust.

Le Diable lui fait remarquer que Faust est pétri de douleurs et va bientôt mourir. Faust demande alors ce que le Diable veut en échange. Faust ne veut pas vendre son âme, alors Méphistophélès lui propose de faire une exception, et sans vendre son âme, de recevoir la jeunesse afin de pouvoir poursuivre son œuvre. Après quoi, Faust n’aura plus qu’à signer le pacte pour se faire vraiment obéir de Méphistophélès. Le Diable lui demande alors de regarder dans un miroir : Faust y voit d’abord son vieux visage, puis celui du jeune étudiant. Alors il cherche en vain Méphistophélès, sort de sa maison, puis tombe, évanoui. Il alors recueilli par des bateleurs, et s’émerveille de pouvoir se relever sans effort.

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L'Atlantide, le film de 1949

Voici la liste des articles de ce blog consacrés aux films de Science-fiction, Fantasy, Fantastique et Aventure annoncé pour l'année 1949. Cette liste sera mise à jour au fur et à mesure de la rédaction des articles.

Ici le calendrier cinéma pour 1950.

Ici le calendrier cinéma pour 1948.

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Cagliostro, le film de 1949

Annoncés en octobre 1949

Aux USA

Cagliostro, le film de 1949 )

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L'Atlantide, le film de 1949

Annoncés en septembre 1949

En France

L'Atlantide (23 septembre, Siren Of Atlantis)

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Cagliostro, le film de 1949Feu orange cinéma

Black Magic (1949)

Sorti aux USA le 19 octobre 1949.
Sorti en France le 5 mai 1950.

De Gregory Ratoff ; sur un scénario de Charles Bennett et Richard Schayer, d'après le roman d'Alexandre Dumas ; avec Orson Welles, Nancy Guild, Akim Tamiroff, Frank Latimore, Valentina Cortese, Margot Grahame, Stephen Bekassy, Berry Kroeger, Gregory Gaye, Raymond Burr, Charles Goldner, Lee Kresel, Robert Atkins, Nicholas Bruce, Franco Corsaro.

Pour adultes et adolescents.

La nuit à Paris, 1848. Alexandre Dumas (qui écrit son propre nom en anglais sur sa porte), est rejoint dans son bureau par son fils. Le romancier est occupé à écrire, tandis que son fils est habillé pour sortir, de retour de l’opéra. Le fils fait alors remarquer que Dumas père, nuit après nuit, est toujours à gribouiller comme s’il avait le Diable en lui. Son père lui répond impétueusement – sans s’arrêter d’écrire – qu’il a le Diable en lui ou pire. Son fils s’assied dans le fauteuil voisin, et répond sarcastiquement que cette attitude ne ressemble pas du tout à son père. Dumas père s’exclame alors qu’on disait d’un certain homme qu’il avait hypnotisé le monde entier... et que le même a certainement dû l’hypnotiser lui. Dumas fils demande alors de quel homme parle son père.

Alors Dumas attrape un feuillet sur lequel il a écrit en travers un seul nom et crie : cet homme, Cagliostro ! Peu surpris, son fils reconnait-là le nom du charlatan du 18ème siècle. Dumas père se redresse alors (en fait, à part les cheveux blanchis, il n’a pas l’air tellement plus âgé que son fils) et interroge : était-il seulement un charlatan ? Dumas père ne le sait pas : il a écrit des livres (apparemment tous les livres de sa bibliothèque, vu le geste qu’il fait), assez de personnages pour remplir un régiment. Et de citer en pointant chaque titre des livres reliés (tous en anglais dans le texte !!!) : le Comte de Monte-Cristo, les Frères Corses, les Trois Mousquetaires – Portos, Athos, Aramis... Mais il les a écrit, alors que Cagliostro lui, l’écrit lui, Dumas père.

Le fils déclare alors que c’est d’accord, il pensait se coucher dès rentré de l’Opéra, mais comme il a infligé la lecture de son roman Camille à son père la semaine d’avant, il est ce soir-là disposé à entendre le récit de son père quant à ce Cagliostro... Celui-ci rétorque en empoignant les feuilles de papier chiffonnées sur son bureau que par tous les saints, comment pourrait-il le savoir, lui ? Diable ? Escroc ? Bouffon ? Dumas père se pose encore la question. Mais – et Dumas père se penche vers son fils – le vrai nom de Cagliostro était Joseph Balsamo. Son père et sa mère étaient des gitans – et c’est dans le sud de la France que l’on entend pour la première fois parler de lui...

Sa mère semblait avoir un don authentique de clairvoyance. Lors d’une foire gitane, elle regarda dans les yeux du bébé d’un paysan, et prédit sa maladie. Plus tard, le bébé mourut et Joseph, et ses parents, furent amenés devant le tribunal du préfet du district, le Vicomte de Montagne. L’accusation était que la mère de Joseph était une sorcière et que tous les trois étaient des disciples du Diable – qui condamna les parents de Joseph à être pendus malgré l’objection d’un prêtre passé par là, puis comme Joseph mordait le Vicomte à la main, de faire fouetter l’adolescent, et s’il survivait de lui brûler les yeux.

Si les gitans laissent alors fouetter l’adolescent, ils attaquent ensuite les bourreaux et empêchent qu’on lui brûle les yeux, et Joseph rapporte alors que le Comte de Montagne l’aura forcé à regarder l’agonie de ses parents, en partie de sa mère qui aura mis longtemps à mourir – et l’adolescent ajoute, qu’il n’oubliera jamais le nom du Comte de Montagne. Plus tard, l’adolescent grandit (et devient un sosie d’Orson Wells) et comme on accuse son cirque d’avoir essayé d’empoisonner une vieille dame qui a trop bu d’un élixir censé la guérir, Joseph hypnotise sur le champ la vieille dame pour la convaincre qu’elle ne ressentait plus aucune douleur, attirant l’attention de témoins de la haute société, dont le docteur Franz Anton Mesmer...

Cagliostro, le film de 1949

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