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- Écrit par Greenheart
Ici la page Amazon.fr sur ce blu-ray.
Sky Captain and the World of Tomorrow (2004), le blu-ray américain de 2006
Sorti aux USA le 26 septembre 2006.
Ici l'article de ce blog sur le film.
Blu-ray américain multi-régions, lisible en France, piste et sous-titres français inclus.
Sur le film : Avant Sin City et les 300, Kerry Conran fait s'animer à l'écran une bande dessinée rêvée des années 1930-40, à la manière de Blake & Mortimer, Flash Gordon et tant d'aventures SF pure pulp et avec une collection de robots géants jamais égalée. Au passage, il grille aussi Peter Jackson en rendant un hommage visuel au premier King Kong et à Horizons Perdus. Son propre scénario respecte toutes les conventions du genre, dont les règles de censure et de protection de la jeunesse de l'époque, et malheureusement, c'est ce qui empêchera le film d'être un succès financier, face à une nouvelle génération de spectateurs illettrés qui n'ont jamais connu cette époque, et pour lesquelles la science-fiction veut seulement dire des explosions, des infographistes nourris au grain et des halos avec un scénario inepte façon Transformers selon Michael Bay, ou les nouveaux Star Trek selon JJ Abrams. Notez que l'on retrouve dans le film Marvel Avengers de 2012 la forteresse volante de Captain Sky quasi à l'identique.
Image : 1080p 1.78:1 format non respecté (original 1.85:1). Très bonne - Tous les détails fins jusqu'aux cils et les pores de la peau sont visibles. Cependant, les détails fins peuvent disparaître de par la volonté du réalisateur quand il évoque l'ambiance des films et le graphisme des bandes dessinées des années 30-40, mais dans le même plan on peut très bien avoir les cils et les pores de la peau visibles et en même temps le décor, les vêtements et les cheveux plus ou moins floutés ou noyés dans des halos.
Son : Anglais DTS 5.1 Formidable. Attention, la piste par défaut n'est pas DTS, seulement Dolby Digital, et la différence de qualité est très impressionnante (la piste DTS m'a donné constamment le frisson), donc penser à régler le film sur la bonne piste (piste 2), si vous avez le système de lecture adéquat. Soyez cependant prévenu que l'immersion, sans heurter vos oreilles ni masquer les dialogues, fera trembler les murs. Pistes en anglais, français, espagnol Dolby Digital 5.1 avec les sous-titres.
Bonus : Nombreux, très bons. SD format 4:3 image bonne, possiblement source HD. Il s'agit des bonus du DVD portés : Brave New World 1 et 2, Art Of Sky Captain, le court-métrage original (Noir et blanc), deux scènes coupées (dans la seconde, les trucages ne sont pas achevés), bêtisier, anatomie d'une scène virtuelle (reportage sur la construction du film depuis le storyboard animé jusqu'à l'image finale superposant toutes les images), trois bandes-annonces. Le blu-ray s'ouvre sur une publicité pour la haute définition avec des extraits de différents films de cette époque. Commentaire audio du producteur Jon Avnet, commentaire du réalisateur scénariste Kerry Conran et l'équipe des effets spéciaux. Les bonus sont sous-titrés notamment en français.
Une excellente édition blu-ray, avec un son formidable DTS 5.1, et quantité de bonus instructifs pour le plus grand plaisir des fans.
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- Écrit par David Sicé
Heroes (2006)
Quatre saisons totalisant 77 épisodes de 44 minutes chaque.
+ Heroes Reborn 2015, le revival d'une web-series de 6 chapitres et 13 épisodes de 43 minutes environ chaque,
Diffusé aux USA à partir du 25 septembre 2006 sur NBC US.
Revival diffusé aux USA à partir du 24 septembre 2015 sur NBC US.
De Tim Kring ; avec notamment Hayden Panettiere, Santiago Cabrera, Jack Coleman, Masi Oka, Milo Ventimiglia, Adrian Pasdar, Zachary Quinto, Ali Larter, Sendhil Ramamurthy, David Anders, Kristen Bell, James Kyson Lee.
Pour adultes.
(super-héros, pouvoirs psioniques, fantastique, gore) Récemment, des individus, sans aucun lien entre eux, ont manifesté des des dons pour le moins "particuliers". Même s'ils n'en ont pas encore conscience, ces individus vont sauver le monde, et le changer à jamais. Ce passage de l'ordinaire à l'extraordinaire ne se fera pas du jour au lendemain. Toute histoire a un début. La première partie de leur épopée commence ici.
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Saison 1 (2006 - 23 épisodes, Volume 1)
Heroes S01E01: Hors du commun… (Genesis)
Heroes S01E02: Découvertes en série (Don't Look Back)
Heroes S01E03: Un pas de géant (One Giant Leap)
Heroes S01E04: Collision (Collision)
Heroes S01E05: Hiros (Hiros)
Heroes S01E06: Double Je (Better Halves)
Heroes S01E07: Rien à cacher (Nothing To Hide)
Heroes S01E08: Minuit moins sept (Seven Minutes To Midnight)
Heroes S01E09: Le Couronnement (Homecoming)
Heroes S01E10: La Naissance du mal (Six Months Ago)
Heroes S01E11: Contrecoup (Fallout)
Heroes S01E12: Ententes et Mésententes (Godsend)
Heroes S01E13: Le Remède (The Fix)
Heroes S01E14: La Fille d’eux (Distractions)
Heroes S01E15: Mauvaises Rencontres (Run!)
Heroes S01E16: Inattendus (Unexpected)
Heroes S01E17: L’Homme de main (Company Man)
Heroes S01E18: Parasite (Parasite)
Heroes S01E19: 0,07 % (.07%)
Heroes S01E20: Dans cinq ans (Five Years Gone)
Heroes S01E21: L’Enfant prodigue (The Hard Part)
Heroes S01E22: L’Heure de la victoire (Landslide)
Heroes S01E23: La Bombe humaine (How to Stop an Exploding Man)
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Saison 2 (2007 - seulement 11 épisodes à cause de la grève des scénaristes, volume 2: Generations)
Heroes S02E01: Quatre Mois plus tard (Four Months Later)
Heroes S02E02: Coupé court… (Lizards)
Heroes S02E03: Vol d’essai (Kindred)
Heroes S02E04: Pères et Manques (The Kindness of Strangers)
Heroes S02E05: Pire Cauchemar / Le Pire Cauchemar (Fight or Flight)
Heroes S02E06: La Ligne / Franchissements (The Line)
Heroes S02E07: Contre la montre / Hors du temps (Out of Time)
Heroes S02E08: Quatre Mois plus tôt (Four Months Ago)
Heroes S02E09: Contes édifiants / Moyens de pression (Cautionary Tales)
Heroes S02E10: Souche 138 / La Souche du mal (Truth and Consequences)
Heroes S02E11: Renaître ou Mourir / Expositions (Powerless)
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Saison 3 (2008 - 25 épisodes, volume 3: Les traîtres + volume 4: Les fugitifs)
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Saison 4 (2008 - 19 épisodes, volume 5: Rédemption)
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cette série.
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- Écrit par David Sicé
Children Of Men (2006)
Traduction du titre original : Les enfants de l'Humanité.
Sorti en Angleterre le 22 septembre 2006.
Sorti en France le 18 octobre 2006.
Sorti aux USA le 25 décembre 2006.
Sorti en blu-ray américain le 26 mai 2009 (multi-régions, français inclus).
Sorti en blu-ray français le 6 octobre 2009 (multi-régions, identique au blu-ray US)
Sorti en blu-ray anglais Arrow le 5 novembre 2018 (nombreux bonus).
Annoncé en blu-ray + DVD allemand pour le 9 juin 2022.
De Alfonso Cuarón (également scénariste), Timothy J. Sexton, David Arata, Mark Fergus, Hawk Ostby ; d'après le roman de P.D. James ; avec Clive Owen, Michael Caine, Julianne Moore, Chiwetel Ejiofor, Charlie Hunnam, Danny Huston, Maria McErlane, Clare-Hope Ashitey, Pam Ferris, Ed Westwick, Jacek Koman, Peter Mullan, Oana Pellea.
Pour adultes et adolescents.
Londres, le 16 novembre 2027. Millième jour du siège de Seattle : la communauté musulman exige la fin de l’occupation des mosquées par l’Armée. La loi sur la Sécurité de la Patrie est ratifiée : après huit années, les frontières de la Grande Bretagne demeureront fermées. La déportation des immigrants illégaux continuera. Le titre du jour : le Monde est ce jour-là sous le choc de la mort de Diego Ricardo, le plus jeune citoyen de la planète. « Bébé » Diégo a été poignardé à l’extérieur d’un bar de Buenos Aires après avoir refusé de signer un autographe. D’après les témoins, Diego aurait craché au visage d’un fan qui lui demandait un autographe et a été tué au cours de la bagarre qui a suivi. Le fan a ensuite été tabassé à mort par la foule en colère.
Dans un café, une petite foule s’est rassemblée devant le téléviseur, attristée. Tous ont plus de trente ans. Un homme de haute taille –Theo Faron – se fraye un passage jusqu’au comptoir pour demander un café et paye.
… Né en 2009, fils de Marcello et Sylvia Ricardo, un couple d’ouvriers de Mendoza, il avait difficilement vécu la célébrité qui lui était tombée dessus en tant que plus jeune être humain du monde. Diego Ricardo, le plus jeune être humain de la planète avait 18 ans, quatre mois, 20 jours, 16 heures et 8 minutes.
Sa coupe à la main, Faron se fraye à nouveau un passage dans la petite foule pour sortir du café, tandis qu’une cliente se met à pleurer. Faron sort dans la rue animée, puis ayant marché une dizaine de mètres, pose sa coupe sur une boite à journaux et en ôte le couvercle, pour y ajouter le contenu d’un flacon qu’il sort de la poche de son manteau. Il range le flacon, prend la coupe pour la boire – quand soudain la devanture de la boutique d’où il venait de sortir explose. Plus tard, ayant repris son poste au Ministère de l’Energie, Faron constate que tous les employées, en larmes, regardent en boucle la nécrologie de Diégo Ricardo : tout au long de sa vie, Ricardo aura été un rappel tragique des 18 ans d’infertilité que l’Humanité endure et des conséquences de cette infertilité sur le monde contemporain. Alors Faron se lève de son poste et vient trouver son patron, M. Griffiths, et prétextant avoir été plus affecté qu’il ne le pensait par la mort de « Bébé » Ricardo, il demande de prendre son après-midi pour terminer son travail à la maison.
Sur les écrans de télévision du train, un spot de propagande défile : Paris, Moscou, Washington… toutes les capitales du monde sont tombées, il n’y a que la Grande-Bretagne qui tient bon. Tandis que Faron somnole sur son fauteuil dans le wagon au trois quart vide, le spot suivant rappelle qu’embaucher, nourrir ou fournir un abri à un immigrant illégal est un crime. Faron est tiré de sa somnolence par le bruit d’une pierre heurtant les fenêtres grillagées du wagon : une bande caillasse le train à son passage à l’air libre. Sur un des anciens panneaux publicitaires, quelqu’un a taggé un message à l’attention du dernier qui mourra : ne pas oublier d’éteindre la lumière.
Faron descend du train entièrement taggé, passe devant les policiers anti-émeutes armés de fusils mitrailleurs et les grilles qui retiennent la foule d’immigrés qui l’interpelle dans une langue étrangère, se dirigeant vers la sortie, au-dessus de laquelle défile le message lumineux selon lequel les passagers entrent en zone 2 et doivent tenir à disposition leurs papiers d’identité et leur ticket à tout moment. A l’extérieur de la gare, sur le parking, il retrouve un vieil homme aux cheveux longs, son ami Jasper. Comme celui-ci le conduit à sa maison de campagne, Jasper affirme que c’est le gouvernement qui a posé la bombe du café, car à chaque fois qu’un de leurs hommes politiques est en difficulté, une bombe explose. Ils passent alors devant un champ où l’on brûle des cadavres d’animaux. Faron avoue alors que c’est la seconde fois en un mois qu’il échappe à une telle explosion, et Jasper plaisante : il est heureux que Faron n’ait pas réclamé de la crème ou du sucre dans son café.
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Donnez votre avis sur ce film en nous rejoignant sur le forum Philippe-Ebly.fr
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- Écrit par David Sicé
World War Z (2006)
Sorti aux USA le 12 septembre 2006 chez CROWN PUBLISHERS (grand format).
Traduit en français en mars 2009 par Patrick Imbert pour CALMANN-LEVY,
réédité en novembre 2010 au LIVRE DE POCHE, puis en décembre 2012, puis en mai 2013 (deux couvertures),
édition augmentée en juin 2013 chez ORBIT grand format,
réédité en édition simple en juin 2013 au LIVRE DE POCHE et en décembre 2015.
Adaptation en film qui ne reprend que le titre du roman sortie au cinéma le 21 juin 2013.
De Max Brooks.
Pour adultes et adolescents.
(Prospective, apocalypse zombie, presse) Vingt ans plus tôt, au début du XXIe siècle, un garçon du village de Dachang, en Chine est infecté. L'apparition du virus, appelé "Solanum" dans le Guide de survie des zombies, serait due à la construction du barrage des Trois Gorges. Le Politburo dissimule d'abord l'épidémie en provoquant une crise militaire avec Taïwan pour éviter de paraître faible sur la scène internationale, mais des milliers de personnes infectées propagent rapidement le virus hors de Chine par le biais de l'immigration, du trafic d'êtres humains et du commerce d'organes. Le virus se propage jusqu'au Cap, en Afrique du Sud, où se produit la première grande épidémie publique, ce qui vaut au virus d'être initialement surnommé "la rage africaine".
Un agent du Mossad publie un rapport détaillant la menace des morts-vivants et recommandant des contre-mesures, mais Israël est le seul pays à le prendre au sérieux. Les États-Unis, en particulier, sont trop confiants et distraits par l'approche des élections. Ils se contentent de déployer de petites équipes d'opérations spéciales pour contenir temporairement les épidémies isolées. Israël, quant à lui, réagit en adoptant une politique de quarantaine volontaire qui consiste à cesser d'occuper les territoires palestiniens, à évacuer Jérusalem et à construire un mur le long de la ligne de démarcation établie en 1967
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Le texte original de Max Brooks.
World War Z
INTRODUCTION
It goes by many names: "The Crisis," "The Dark Years," "The Walking Plague," as well as newer and more "hip" titles such as "World War Z" or "Z War One." I personally dislike this last moniker as it implies an inevitable "Z War Two." For me, it will always be "The Zombie War," and while many may protest the scientific accuracy of the word zombie, they will be hard-pressed to discover a more globally accepted term for the creatures that almost caused our extinction. Zombie remains a devastating word, unrivaled in its power to conjure up so many memories or emotions, and it is these memories, and emotions, that are the subject of this book.
This record of the greatest conflict in human history owes its genesis to a much smaller, much more personal conflict between me and the chairperson of the United Nation’s Postwar Commission Report. My initial work for the Commission could be described as nothing short of a labor of love. My travel stipend, my security access, my battery of translators, both human and electronic, as well as my small, but nearly priceless voice-activated transcription "pal" (the greatest gift the world’s slowest typist could ask for), all spoke to the respect and value my work was afforded on this project. So, needless to say, it came as a shock when I found almost half of that work deleted from the report’s final edition.
"It was all too intimate, " the chairperson said during one of our many "animated" discussions. "Too many opinions, too many feelings. That’s not what this report is about. We need clear facts and figures, unclouded by the human factor." Of course, she was right. The official report was a collection of cold, hard data, an objective "after-action report" that would allow future generations to study the events of that apocaluptic decade without being influenced by "the human factor." But isn’t the human factor what connects us so deeply to our past? Will future generations care as much for cheonologies and casualty statistics as they would for the personal accounts of individuals not so different from themselves? By excluding the human factor, aren’t we risking the kind of personal detachment from a history that may, heaven forbid, lead us one day to repeat it? And in the end, isn’t the human factor the only true difference between us and the enemy we now refer to as "the living dead"? I presented this argument, perhaps less professionally than was appropriate, to my "boss," who after my final exclamation of "we can’t let these stories die" responded immediately with "Then don’t. Write a book. You’ve still got all your notes, and the legal freedom to use them. Who’s stopping you from keeping these stories alive in the pages of your own (expletive deleted) book?"
Some critics will, no doubt, take issue with the concept of a personal history book so soon after the end of worldwide hostilities. After all, it has been only twelve years since VA Day was declared in the continental United States, and barely a decade since the last major world power celebrated its deliverance on "Victory in China Day." Given that most people consider VC Day to be the official end, then how can we have real perspective when, in the words of a UN colleague, "We’ve been at peace about as long as we were at war."
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La traduction au plus proche.
Guerre Mondiale Z
INTRODUCTION
Beaucoup de noms s’utilisent pour l’évoquer : « La Crise », « Les Années Ténébreuses », « La Peste Qui Marchait », ainsi que des appellations plus récentes et plus « branchés » tels que « La Zédième Guerre Mondiale » ou « La Première Guerre Z ». Je déteste personnellement ce dernier surnom, car il impliquerait qu’une « Seconde Guerre Z » serait inévitable. Pour moi, ce sera toujours « la Guerre des Zombies », et même si beaucoup contesteraient l'exactitude scientifique du terme « zombie », ils seraient bien en peine d’en trouver un meilleur mieux accepté dans le monde entier pour désigner les créatures qui ont bien failli provoquer notre extinction. « Zombie » reste un mot dévastateur, sans rival dans son pouvoir de conjurer tant de souvenirs ou d'émotions, et ce sont ces souvenirs et ces émotions qui sont le sujet de ce livre.
Ce compte rendu du plus grand conflit de l'histoire de l'humanité doit sa genèse à un conflit beaucoup plus réduit et beaucoup plus personnel qui m'opposait à la présidente au Rapport de la Commission d'après-guerre des Nations Unies. Mon travail initial pour la Commission n’aurait pu être décrit comme rien moins qu'un acte d'amour. Mon allocation de transport, mon autorisation d’accès, mon équipage de traducteurs, tant humains qu'électroniques, ainsi que mon petit, mais presque inestimable, "pote" dictaphone à reconnaissance vocale (le plus beau cadeau que l’opérateur de saisie le plus lent au monde aurait pu demander), tout cela témoignait du respect et de la valeur accordés à mon travail dans le cadre de ce projet. Alors il va sans dire à quel point je fus choqué de découvrir que près de la moitié de ce travail avait été supprimé de l’édition finale de ce rapport.
« C’était beaucoup trop intime, » la personne en poste avait déclaré au cours de l’une de nos nombreuses discussions « animée ». « Beaucoup trop d’opinions, beaucoup trop de sentiments. Ce n’est pas ce à propos de quoi est ce rapport. Nous avons besoins de faits et de chiffres clairs, dégagés du facteur humain. » Bien sûr, elle avait raison. Le rapport officiel était une collection de données froides et dures, un « rapport après action » objectif, qui permettrait aux générations futures d’étudier les évènements de cette décade apocalyptique sans être influencé par « le facteur humain. » Mais n’est-ce pas justement le facteur humain qui nous relie si profondément à notre passé ? Les générations futures auront-elles le même intérêt pour des chronologies et des statistiques de mortalité que pour des témoignages personnels d’individus pas si différents d’eux-mêmes ? En excluant le facteur humain, ne risquons-nous pas le genre d’indifférence personnelle vis-à-vis d’une Histoire qui, plaise au Ciel de l’empêcher, nous conduirait un jour à se répéter ? Et au bout du compte, n’est-ce pas le facteur humain la seule et unique vraie différence entre nous et l’ennemi qu’aujourd’hui nous appelons « la mort vivante » ? Je présentai cet argument, peut-être moins professionnellement qu’il en aurait été approprié à ma « chef, » qui après mon exclamation finale de « Nous nous pouvons pas laisser ces histoires mourir » répondit immédiatement par « Alors ne les laissez-pas. Ecrivez un livre ? Vous avez encore toutes vos notes, et la latitude légale d’en faire usage. Qui vous empêche de garder ses histoires en vie dans les pages de votre propre (explétif supprimé) livre ? »
Certains critiques, sans aucun doute, auront un problème avec le concept d’un livre personnel d’Histoire si tôt après la fin des hostilités mondiales. Après tout, cela ne fait que douze ans que le Jour de la Victoire a été déclaré sur le territoire continental des Etats-Unis, et à peine une décade depuis que la dernière grande puissance mondiale célébra sa délivrance le Jour de la Victoire en Chine ». Cela dit, la plupart des gens considèrent le Jour de la Victoire comme étant la fin officielle, mais alors comment pourrions-nous avoir un quelconque recul alors que, selon les propres mots d’un collègue de l’Organisation des Nations Unies, « Nous ne sommes en paix que depuis à peu près aussi longtemps que nous avons été en guerre. »
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La traduction de Patrick Imbert de 2009 pour Calmann-Levy..
INTRODUCTION
On lui a donné toutes sortes de noms: la Crise, les Années noires, le Fléau rampant ; et d’autres plus modernes ou plus branchés, comme la Ze Guerre Mondiale, voire la Première Guerre Z. à titre personnel, je n’aime pas beaucoup cette dernière appellation, dans la mesure où elle implique une Seconde Guerre Z. Pour moi, cette tragédie reste avant tout la Guerre des Zombies, et si certains s’avisent à critiquer la rigueur scientifique de l’expression, je les mets au défi de trouver mieux pour désigner les créatures qui ont bien failli nous exterminer. Zombie. Un mot terrible, à la puissance d’évocation sans pareil, un mot capable de faire resurgir nos souvenirs les plus intimes, nos angoisses les plus profondes… Souvenirs et angoisses qui forment l’ossature du livre que vous tenez entre vos mains.
Cette somme historique consacrée à la plus grande guerre de tous les temps doit sa genèse à un autre genre de conflit — beaucoup moins important et bien plus personnel —, entre la responsable de la Commission post-traumatique des Nations unies (CPTNU) et moi-même. Mes études préparatoires pour ladite Commission avaient pourtant démarré sous les meilleurs auspices : salaire confortable, accréditations multiples, traducteurs nombreux et disponibles (électroniques ou humains), petit — mais inestimable — transcripteur à activation vocale (un cadeau essentiel pour le plus lent dactylo du monde), autant de signes qui montraient bien à quel point on estimait mon travail dans les hautes sphères. Inutile, donc, de vous décrire ma stupéfaction quand j’ai appris que le rapport final en sabrait près de la moitié.
« C’est beaucoup trop humain », m’a expliqué la responsable de la CPTNU lors d’une de nos nombreuses conversations « animées ». « Trop d’opinions personnelles, trop de sentimentalisme, tout ceci est hors sujet. Ce qu’il nous faut, ce sont des faits précis, des schémas clairs, débarrassés de tout pathos. » Et bien entendu, elle avait raison. Le document final devait compiler données brutes et explications détaillées, bref, un rapport officiel objectif qui permettrait aux générations futures d’étudier les événements de cette décennie apocalyptique sans s’encombrer de « pathos ». Mais n’est-ce justement pas le « pathos » — le facteur humain — qui nous relie si profondément au passé ? Les enfants de nos enfants préféreront-ils vraiment une chronologie statistique aride aux témoignages personnels et authentiques d’individus auxquels il est beaucoup plus facile de s’identifier ? En excluant le facteur humain, ne risque-t-on pas de prendre trop de recul par rapport à une histoire qui pourrait un jour — Dieu nous en préserve — se répéter ? Et, au final, n’est-ce pas précisément le facteur humain qui nous différencie de cet ennemi que nous appelons « mort-vivant » à défaut d’autre chose ? Autant d’arguments passionnés que j’ai avancés à ma responsable, peut-être moins professionnellement qu’il n’aurait fallu, avant de conclure par un déchirant « On ne va tout de même pas jeter tout ça aux oubliettes ! ». « Qui vous a demandé de tout jeter ? a-t-elle répliqué. Faites-en un livre. Vous avez encore vos notes, non ? Et toute légitimité pour vous en servir. Qu’est-ce qui vous empêche de l’écrire, ce (juron effacé) de livre ? »
Certains critiques émettront sans doute des réserves sur le principe d’un document historique publié si tôt après l’arrêt des hostilités. Douze ans à peine nous séparent du VA Days aux Etats-Unis ; et à peine dix depuis que la dernière puissance mondiale a officiellement fêté sa libération, le Victory in China Day. Beaucoup de gens considérant le VC Day comme la fin officielle du conflit, comment pouvons-nous en serait-ce qu’espérer avoir suffisamment de recul sur cette époque traumatisante ? Un collègue de l’ONU me faisait d’ailleurs remarquer que « la guerre avait duré plus longtemps que la paix ».
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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