Pearson's Magazine, le numéro de juin 1887Feu vert livre / BD

War Of The Worlds (1897)

Noter que ce roman est dans le domaine public.

Adapté en dramatique radio en 1938 par Orson Welles.
Ici l'article de ce blog sur l'adaptation en film La guerre des mondes (1953, War Of The Worlds)
Adapté en album musical de rock progressif en 1978 par Jeff Wayne.
Ici l'article de ce blog sur l'adaptation en film La guerre des mondes (2005, War Of The Worlds)

Sorti en Angleterre de avril à décembre 1897 dans PEARSON'S MAGAZINE UK (illustré par Warwick Gobble).
Sorti en France en 1906 chez VANDAMME FR (grand format édition de luxe, illustré par Henrique Alvim Corrêa)
Sorti en France en 1950 chez MERCURE DE FRANCE FR (Traduction de Henry D. Davray)

De H. G. Wells.

Résumé à venir.

 

La Guerre des Mondes, le roman de 1897   Amazing Stories, le numéro d'août 1927

La Guerre des Mondes, le roman de 1897  La Guerre des Mondes, le roman de 1897

La Guerre des Mondes, le roman de 1897 La Guerre des Mondes, le roman de 1897

La Guerre des Mondes, le roman de 1897  La Guerre des Mondes, le roman de 1897

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(traduction au plus proche)

LIVRE UN

L'ARRIVEE DES MARTIENS

CHAPITRE UN

LA VEILLE DE LA GUERRE

Nul n'aurait cru en ces dernières années du dix-neuvième siècle que ce monde se trouvait être surveillé attentivement et de près par des intelligences supérieures à l'homme et pourtant d'une mortalité semblable à la sienne ; que, alors que les humains vaquaient à leurs diverses affaires, ils étaient scrutés et étudiés, peut-être d'aussi près qu'un homme au microscope aurait pu scruter les créatures éphémères qui grouillent et se multiplient dans une goutte d'eau...

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(le texte original du roman version 1898)

BOOK ONE

THE COMING OF THE MARTIANS

CHAPTER ONE

THE EVE OF WAR

No one would have believed in the last years of the nineteenth century that this world was being watched keenly and closely by intelligences greater than man's and yet as mortal as his own; that as men busied themselves about their various concerns they were scrutinised and studied, perhaps almost as narrowly as a man with a microscope might scrutinise the transient creatures that swarm and multiply in a drop of water.

With infinite complacency men went to and from over this globe about their little affairs, serene in their assurance of their empire over matter. It is possible that the infusoria under the microscope do the same. No one gave a thought to the older worlds of space as sources of human danger, or thought of them only to dismiss the idea of life upon them as impossible or improbable. It is curious to recall some of the mental habits of those departed days. At most terrestrial men fancied there might be other men upon Mars, perhaps inferior to themselves and ready to welcome a missionary enterprise. Yet across the gulf of space, minds that are to our minds as ours are to those of the beasts that perish, intellects vast and cool and unsympathetic, regarded this earth with envious eyes, and slowly and surely drew their plans against us.

And early in the twentieth century came the great disillusionment. The planet Mars, I scarcely need remind the reader, revolves about the sun at a mean distance of 140,000,000 miles, and the light and heat it receives from the sun is barely half of that received by this world. It must be, if the nebular hypothesis has any truth, older than our world; and long before this earth ceased to be molten, life upon its surface must have begun its course. The fact that it is scarcely one seventh of the volume of the earth must have accelerated its cooling to the temperature at which life could begin. It has air and water and all that is necessary for the support of animated existence.

Yet so vain is man, and so blinded by his vanity, that no writer, up to the very end of the nineteenth century, expressed any idea that intelligent life might have developed there far, or indeed at all, beyond its earthly level. Nor was it generally understood that since Mars is older than our earth, with scarcely a quarter of the superficial area and remoter from the sun, it necessarily follows that it is not only more distant from time's beginning but nearer its end.

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(Traduction de Henry D. Davray de 1950)

LIVRE PREMIER

L'Arrivée des Martiens

1

A LA VEILLE DE LA GUERRE

Personne n’aurait cru, dans les dernières années du XIXe siècle, que les choses humaines fussent observées, de la façon la plus pénétrante et la plus attentive, par des intelligences supérieures aux intelligences humaines et cependant mortelles comme elles ; que, tandis que les hommes s’absorbaient dans leurs occupations, ils étaient examinés et étudiés d’aussi qu’un savant peut étudier avec un microscope les créatures transitoires qui pullulent et se multiplient dans une goutte d’eau...

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La fin du monde, le roman-feuilleton de 1893Feu orange livre / BD

La fin du monde (1893)

Paru en feuilleton dans La Revue illustrée FR du 22 juin au 10 août 1893 ;
Paru dans le périodique La Science illustrée FR du 2 décembre 1893 au 26 mai 1894 avec des illustrations d'Hermann Vogel,
Paru chez FLAMMARION avec les illustrations de Jean-Paul Laurens, Georges-Antoine Rochegrosse, Émile Bayard, P. Fouché, Frédéric Lix, Marcel Lecoultre, Paul Albert Laurens, C. Julien, Carlos Schwabe, Marin Baldo, Eugène Grasset, Octave Saunier, Paul Merwart, Jacques Wagrez, Hermann Vogel, A. Bach, Octave Guillonnet, Rudaux, Felician Myrbach, Chovin, Albert Robida, Henri Meyerpuis — gravé par Fortuné Méaulle ;
Traduit en anglais en 1894 sous le titre Omega: The Last Days of the World;
Réédité en feuilleton dans Le Bon Journal du 1er août au 17 octobre 1895.
Nombreuses rééditions papier et éditions électroniques, certaines gratuites.

De Camille Flammarion.

Pour adultes et adolescents.

(Prospective, apocalypse, météore) Au 25ème siècle, un astronome annonce qu’un météore frappera et anéantira la Terre et sa civilisation. Dix millions d’années plus tard, une autre civilisation humaine utopique a remplacé la première. Puis enfin viendra véritablement la fin du monde terrestre…

*

Le texte original de Camille Flammarion de 1895 pour ERNEST FLAMMARION Libraire-Editeur, Paris.

Je vis ensuite un ciel nouveau et une terre nouvelle; car le premier ciel et la première terre étaient passés.
APOCALYPSE, XXI, I.

PREMIÈRE PARTIE
AU VINGT-CINQUIEME SIECLE. — LES THEORIES.


La fin du monde, le roman-feuilleton de 1893

Jean-Paul LAURENS.

La fin du monde, le roman-feuilleton de 1893

CHAPITRE PREMIER

LA MENACE CELESTE

impiaque aeternam timuerunt saecula noctem.*
VIRGILE, Géorgiques, I, 468.
*NDT : et impies redoutèrent l’éternelle les générations nuit = et les générations impies redoutèrent l’éternelle nuit.

Le magnifique pont de marbre qui relie la rue de Rennes à la rue du Louvre et qui, bordé par les statues des savants et des philosophes célèbres, dessine une avenue monumentale conduisant au nouveau portique de l'Institut, était absolument noir de monde. Une foule houleuse roulait, plutôt qu'elle ne marchait, le long des quais, débordant de toutes les rues et se pressant vers le portique envahi depuis longtemps par un flot tumultueux. Jamais, autrefois, avant la constitution des États-Unis d'Europe, à l'époque barbare où la force primait le droit, où le militarisme gouvernait l'humanité et où l'infamie de la guerre broyait sans arrêt l'immense bêtise humaine, jamais, dans les grandes émeutes révolutionnaires ou dans les jours de fièvre qui marquaient les déclarations de guerre, jamais les abords de la Chambre des représentants du peuple ni la place de la Concorde n'avaient présenté pareil spectacle. Ce n'étaient plus des groupes de fanatiques réunis autour d'un drapeau, marchant à quelque conquête du. glaive, suivis de bandes de curieux et de désoeuvrés « allant voir ce qui se passerait » ; c'était la population tout entière, inquiète, agitée, terrifiée, indistinctement composée de toutes les classes de la société, suspendue à la décision d'un oracle, attendant fiévreusement le résultat du calcul qu'un astronome célèbre devait faire connaître ce lundi-là, à trois heures, à la séance de l'Académie des sciences. A travers la transformationpolitique et sociale des hommes et des choses, l'Institut de France durait toujours, tenant encore en Europe la palme des sciences, des lettres et des arts. Le centre de la civilisation s'était toutefois déplacé, et le foyer du progrès brillait alors dans l'Amérique du Nord, sur les bords du lac Michigan.

Nous sommes au vingt-cinquième siècle.

Ce nouveau palais de l'Institut, qui élevait dans les airs ses terrasses et ses dômes, avait été édifié à la fin du vingtième siècle sur les ruines laissées par la grande révolution sociale des anarchistes internationaux qui, en 1950, avaient fait sauter une partie de la grande métropole française, comme une soupape sur un cratère.

La veille, le dimanche, tout Paris, répandu par les boulevards et les places publiques, aurait pu être vu de la nacelle d'un ballon, marchant lentement et comme désespéré, ne s'intéressant plus à rien au monde. Les joyeux aéronefs ne sillonnaient plus l'espace avec leur vivacité habituelle. Les aéroplanes, les aviateurs, les poissons aériens, les oiseaux mécaniques, les hélicoptères électriques, îes machines volantes, tout s'était ralenti, presque arrêté. Les gares aéronautiques élevées au sommet des tours et des édifices étaient vides et solitaires. La vie humaine semblait suspendue dans son cours. L'inquiétude était peinte sur tous les visages. On s'abordait sans se connaître. Et toujours la même question sortait des lèvres pâlies et tremblantes : « C'est donc vrai !... » La plus effroyable épidémie aurait moins terrifié les cœurs que la prédiction astronomique si universellement commentée ; elle aurait fait moins de victimes, car déjà la mortalité commençait à croître par une cause inconnue. A tout moment, chacun se sentait traversé d'un électrique frisson de terreur.

Quelques-uns, voulant paraître plus énergiques, moins alarmés, jetaient parfois une note de doute ou même d'espérance : « On peut se tromper », ou bien « Elle passera à côté », ou encore « Ça ne sera rien, on en sera quitte pour la peur », ou quelques autres palliatifs du même ordre.

Mais l'attente, l'incertitude est souvent plus terrible que la catastrophe même.

*

Ce texte et ses illustrations sont dans le domaine public et intégralement téléchargeable en .pdf gratuit et légal à partir de la page dédiée du site Gallica ici :

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.

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Elle, le roman de R. Rider Haggard

She, A History Of Adventure (1886)
Traduction du titre original : Elle, un récit d'aventure.
Autres titres : La cité sous la montagne, la déesse de feu, la source de feu.

Sorti en Angleterre à partir du 2 octobre 1886 dans THE GRAPHIC UK.
Sorti en Angleterre en 1887 chez LONGMANS UK.
Sorti en France en 1898.
Sorti en France en 1920 chez L’ÉDITION FRANÇAISE ILLUSTRÉE FR (traduction de G. Labouchère, illustration de Quint).
Sorti en France en 1952 chez HACHETTE JEUNESSE FR (traduction de Jacques Hillermacher).
Sorti en France en 1969 chez MARABOUT FR (traduction de Michel Bernard)
Sorti en France en 2006 chez TERRE DE BRUMES (traduction deJacques Hillermacher et Cécile Desthuilliers)

De Henry Rider Haggard.

Résumé à venir.

Elle, le roman de 1886 

 

 

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(texte original)

Chapter I: My Visitor

There are some events of which each circumstance and surrounding detail seems to be graven on the memory in such fashion that we cannot forget it, and so it is with the scene that I am about to describe. It rises as clearly before my mind at this moment as thought it had happened but yesterday.

It was in this very month something over twenty years ago that I, Ludwig Horace Holly, was sitting one night in my rooms at Cambridge, grinding away at some mathematical work, I forget what. I was to go up for my fellowship within a week, and was expected by my tutor and my college generally to distinguish myself. At last, wearied out, I flung my book down, and, going to the mantelpiece, took down a pipe and filled it. There was a candle burning on the mantelpiece, and a long, narrow glass at the back of it; and as I was in the act of lighting the pipe I caught sight of my own countenance in the glass, and paused to reflect. The lighted match burnt away till it scorched my fingers, forcing me to drop it; but still I stood and stared at myself in the glass, and reflected.

"Well," I said aloud, at last, "it is to be hoped that I shall be able to do something with the inside of my head, for I shall certainly never do anything by the help of the outside."

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(traduction de Michel Bernard)

CHAPITRE I

Un visiteur

IL est des événements dont chaque circonstance, chaque détail semblent si bien gravés dans la mémoire qu'on ne saurait les oublier...

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L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, le roman de 1886Feu vert livre / BD

The Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde (1886)
Titre français : L’étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde.

Sorti le 5 janvier 1886 à Londres chez Longmans, Green & Co.
Réédité traduit par Henry Tilleul en 1931 à la bibliothèque verte Hachette,
Réédité traduit par Marcelle Sibon en mars 1949 au Club Français du livre ;
Réédité en 1958 à la Bibliothèque Mondiale, traduction anonyme,
Réédité traduit par Charles-Albert Reichen en novembre 1963 chez Nouvel Office d’édition
Réédité chez Marabout en 1970, Gallimard 1978, Folio Junior 1987 et 1991, Les 1000 Soleils, Folio Junior1999, puis 2003 ;
Réédité chez Edito service en 1968 traduction de Armel Guerne, réédité chez Phébus en 1994 ;
Traduit par Jean Muray pour Bibliothèque Verte Senior Hachette en 1977, réédité au Livre de Poche en février 1993 et au Livre de Poche jeunesse en 1997 et en mai 2002 ;
Traduit par Théo Varlet pour UGE 10/18 en mai 1978 réédité décembre 1981, réédité chez Librio en mars 1996 et novembre 2001, réédité chez Néofelis en octobre 2011 ;
Traduit par Robert Latour pour Bouquins en septembre 1984, réédité en janvier 2016 chez Robert Laffont pavillon poche ;
Traduit par Charles Ballarin chez Folio bilingue en 1992, réédité pour La Pleiade en septembre 2005, réédité pour Folio classique en février 2008 ;
Traduit par Jean-Pierre Naugrette en octore 1988 pour le Livre de Poche bilingue, réédité pour Chêne en 1994, réédité pour le Livre de Poche en août 1999, réédité et révisée en septembre 2000, réédité chez Gründ en août 2006.

Adapté fidèlement au cinéma en 1931 et en 1941.
Adapté en série télévisée steampunk / fantasy urbaine en 2015.

Très nombreux pastiches, adaptations éloignées, suites, emprunts des personnages et nombreuses parodies tous médias.

De Robert Louis Stevenson aka Robert Lewis Balfour Stevenson.

Pour adultes et adolescents.

(horreur gothique aka victorienne, presse) Gabriel John Utterson et son cousin Richard Enfield arrivent à la porte d'une grande maison lors de leur promenade hebdomadaire. Enfield raconte à Utterson qu'il y a quelques mois, il a vu un homme à l'air sinistre, Edward Hyde, piétiner une jeune fille après l'avoir accidentellement croisée. Enfield a obligé Hyde à payer 100 £ à sa famille pour éviter un scandale. Hyde a amené Enfield à cette porte et lui a remis un chèque signé par un homme de bonne réputation qui s'avérera plus tard être le docteur Henry Jekyll, ami et client d'Utterson. Utterson craint que Hyde ne fasse chanter Jekyll, car ce dernier a récemment modifié son testament pour faire de Hyde le seul bénéficiaire. Lorsque Utterson tente de discuter de Hyde avec Jekyll, ce dernier lui répond qu'il peut se débarrasser de Hyde quand il le souhaite et lui demande de laisser tomber l'affaire.

Une nuit d'octobre, un domestique voit Hyde battre à mort Sir Danvers Carew, un autre client d'Utterson, et laisser derrière lui la moitié d'une canne brisée. La police contacte Utterson, qui conduit les agents à l'appartement de Hyde. Hyde a disparu, mais ils trouvent l'autre moitié de la canne brisée. Utterson reconnaît la canne comme étant celle qu'il avait donnée à Jekyll. Utterson rend visite à Jekyll, qui lui montre une note, prétendument écrite à Jekyll par Hyde, s'excusant pour les problèmes qu'il a causés. Cependant, l'écriture de Hyde est similaire à celle de Jekyll, ce qui amène Utterson à conclure que Jekyll a falsifié le mot pour protéger Hyde...

*

Le texte original de Robert Louis Stevenson en 1886.

STRANGE CASE
of DR JEKYLL AND MR HYDE

Story of the Door


Mr. Utterson the lawyer was a man of a rugged countenance that was never lighted by a smile; cold, scanty and embarrassed in discourse; backward in sentiment; lean, long, dusty, dreary and yet somehow lovable. At friendly meetings, and when the wine was to his taste, something eminently human beaconed from his eye; something indeed which never found its way into his talk, but which spoke not only in these silent symbols of the after-dinner face, but more often and loudly in the acts of his life. He was austere with himself; drank gin when he was alone, to mortify a taste for vintages; and though he enjoyed the theater, had not crossed the doors of one for twenty years. But he had an approved tolerance for others; sometimes wondering, almost with envy, at the high pressure of spirits involved in their misdeeds; and in any extremity inclined to help rather than to reprove. "I incline to Cain's heresy," he used to say quaintly: "I let my brother go to the devil in his own way." In this character, it was frequently his fortune to be the last reputable acquaintance and the last good influence in the lives of downgoing men. And to such as these, so long as they came about his chambers, he never marked a shade of change in his demeanour.

No doubt the feat was easy to Mr. Utterson; for he was undemonstrative at the best, and even his friendship seemed to be founded in a similar catholicity of good-nature. It is the mark of a modest man to accept his friendly circle ready-made from the hands of opportunity; and that was the lawyer's way. His friends were those of his own blood or those whom he had known the longest; his affections, like ivy, were the growth of time, they implied no aptness in the object. Hence, no doubt the bond that united him to Mr. Richard Enfield, his distant kinsman, the well-known man about town. It was a nut to crack for many, what these two could see in each other, or what subject they could find in common. It was reported by those who encountered them in their Sunday walks, that they said nothing, looked singularly dull and would hail with obvious relief the appearance of a friend. For all that, the two men put the greatest store by these excursions, counted them the chief jewel of each week, and not only set aside occasions of pleasure, but even resisted the calls of business, that they might enjoy them uninterrupted.

It chanced on one of these rambles that their way led them down a by-street in a busy quarter of London. The street was small and what is called quiet, but it drove a thriving trade on the weekdays. The inhabitants were all doing well, it seemed and all emulously hoping to do better still, and laying out the surplus of their grains in coquetry; so that the shop fronts stood along that thoroughfare with an air of invitation, like rows of smiling saleswomen. Even on Sunday, when it veiled its more florid charms and lay comparatively empty of passage, the street shone out in contrast to its dingy neighbourhood, like a fire in a forest; and with its freshly painted shutters, well-polished brasses, and general cleanliness and gaiety of note, instantly caught and pleased the eye of the passenger.

Two doors from one corner, on the left hand going east the line was broken by the entry of a court ; and just at that point a certain sinister block of building thrust forward its gable on the street. It was two storeys high; showed no window, nothing but a door on the lower storey and a blind forehead of discoloured wall on the upper; and bore in every feature, the marks of prolonged and sordid negligence. The door, which was equipped with neither bell nor knocker, was blistered and distained. Tramps slouched into the recess and struck matches on the panels; children kept shop upon the steps; the schoolboy had tried his knife on the mouldings; and for close on a generation, no one had appeared to drive away these random visitors or to repair their ravages.

Mr. Enfield and the lawyer were on the other side of the by-street; but when they came abreast of the entry, the former lifted up his cane and pointed.
"Did you ever remark that door?" he asked; and when his companion had replied in the affirmative. "It is connected in my mind," added he, "with a very odd story."

*

La traduction au plus proche.

L’étrange affaire
du DR. JEKYLL ET DE M. HYDE

L'histoire de la porte


M. Utterson, l'avocat, était un homme au visage rude qui n'était jamais éclairé par un sourire ; froid, maigre et embarrassé dans son discours ; arriéré dans ses sentiments ; maigre, long, poussiéreux, morne et pourtant quelque peu aimable. Lors des réunions amicales, et lorsque le vin était à son goût, quelque chose d'éminemment humain se dégageait de son regard ; quelque chose en effet qui ne se retrouvait jamais dans son discours, mais qui s'exprimait non seulement dans ces symboles silencieux du visage d'après-dîner, mais plus souvent et plus fortement dans les actes de sa vie. Il était austère avec lui-même ; il buvait du gin quand il était seul, pour mortifier un goût pour les millésimes ; et bien qu'il aimât le théâtre, il n'en avait pas franchi les portes depuis vingt ans. Mais il avait une tolérance approuvée pour les autres ; il s'étonnait parfois, presque avec envie, de la forte pression d'esprit impliquée dans leurs méfaits ; et dans toute extrémité, il était enclin à aider plutôt qu'à réprouver. « J’ai un penchant pour l'hérésie de Caïn, disait-il pittoresquement : Je laisse mon frère aller au diable par sa propre voie. » De part son caractère, il avait souvent l’occasion d'être la dernière connaissance honorable et la dernière bonne influence dans la vie des hommes en perdition. Et à ceux-là, tant qu'ils venaient dans son cabinet, il ne faisait jamais marque d’un début de changement dans son attitude.

Sans doute l'exploit était-il facile pour M. Utterson, car il était peu démonstratif au mieux, et même son amitié semblait fondée sur une même mesure d’un bon naturel. C'est la marque d'un homme modeste que d'accepter son cercle d'amis tout fait des mains de l'opportunité ; et c'était le cas de l'avocat. Ses amis étaient ceux de son propre sang ou ceux qu'il avait connus le plus longtemps ; ses affections, comme le lierre, étaient la croissance du temps, elles n'impliquaient aucune aptitude de leur l'objet. D'où, sans doute, le lien qui l'unissait à M. Richard Enfield, son lointain parent, l'homme bien connu de la ville. Beaucoup se demandaient ce que ces deux-là pouvaient voir l'un dans l'autre, ou quel sujet de discussion ils pouvaient trouver en commun. Ceux qui les rencontraient dans leurs promenades dominicales rapportaient qu'ils ne disaient rien, avaient l'air singulièrement morne et saluaient avec un soulagement évident l'apparition d'un ami. Pour autant, les deux hommes faisaient le plus grand cas de ces excursions, les considéraient comme le principal joyau de chaque semaine, et non seulement mettaient de côté les occasions de plaisir, mais résistaient même aux appels des affaires, afin de pouvoir en profiter sans interruption.

Au cours d'une de ces promenades, le hasard voulut que leur chemin les mène dans une rue d'un quartier animé de Londres. La rue était petite et ce qu'on appelle calme, mais elle animait un commerce florissant les jours de semaine. Les habitants se portaient tous bien, semblait-il, et tous espéraient ardemment faire mieux encore, et étalaient le surplus de leurs profits en enseignes et décorations tape-à-l’œil ; de sorte que les devantures des magasins se dressaient le long de cette artère avec un air d'invitation, comme des rangées de vendeuses souriantes. Même le dimanche, lorsqu'elle voilait ses charmes les plus florissants et restait relativement vide de passage, la rue brillait par contraste avec son quartier miteux, comme un feu dans une forêt ; et avec ses volets fraîchement peints, ses cuivres bien polis, sa propreté générale et sa note de gaieté, elle attirait et plaisait instantanément l'œil du passager

À deux portes d'un coin, sur la gauche en allant vers l'est, la ligne était interrompue par l'entrée d'une cour ; et juste à ce point, un certain bloc sinistre de bâtiment avançait son pignon sur la rue. Il était haut de deux étages ; il ne présentait aucune fenêtre, rien qu'une porte à l'étage inférieur et un front aveugle de mur décoloré à l'étage supérieur ; et il portait dans chaque trait, les marques d'une négligence prolongée et sordide. La porte, qui n'était munie ni de sonnette ni de heurtoir, était boursouflée et déglinguée. Des clochards s'étaient glissés dans le renfoncement et avaient craqué des allumettes sur les panneaux ; des enfants faisaient du shopping sur les marches ; un écolier avait essayé son couteau sur les moulures ; et pendant près d'une génération, personne n'était apparu pour chasser ces visiteurs aléatoires ou pour réparer leurs ravages.

M. Enfield et l'avocat étaient de l'autre côté de la rue, mais lorsqu'ils arrivèrent devant l'entrée, le premier leva sa canne et montra du doigt.
« Avez-vous jamais remarqué cette porte ? » demanda-t-il ; et lorsque son compagnon eut répondu par l'affirmative. « Elle est liée dans mon esprit, ajouta-t-il, à une histoire très étrange. »

*

La traduction française de Jean-Pierre Naugrette de 1994 pour J’ai Lu / Le Livre de Poche, version légèrement révisée de sa traduction de 1988 pour Le Livre de Poche bilingue.

L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde

L’HISTOIRE DE LA PORTE

Mr Utterson, notaire de son état, était un homme à la mine sévère, qu’aucun sourire ne venait jamais éclairer. Il était d’une conversation froide, sèche et embarrassée. Peu porté au sentiment, cet homme grand, mince, triste et morne plaisait pourtant à sa manière. Dans les réunions entre amis, et quand le vin était à son goût, son regard se signalait par quelque chose d’éminemment humain, quelque chose qui à vrai dire ne transparaissait jamais dans sa conversation mais qui s’exprimait, non seulement part ce muet symbole qu’est le visage après un bon repas, mais plus souvent, et avec plus de force encore, à travers les actes de sa vie. Austère envers lui-même, il ne buvait du gin qu’en solitaire, afin de mortifier son penchant pour les bons crus, et bien qu’amateur de théâtre, n’y avait pas mis les pieds depuis vingt ans. Cela ne l’empêchait pas de se montrer d’une extrême tolérance envers les autres, au point de s’étonner parfois, avec une pointe d’envie, devant la dépense d’énergie qui leur était nécessaire pour commettre leurs méfaits. En dernier ressort, il se sentait plus disposé à secourir qu’à réprouver. « Je partage l’hérésie de Caïn », répétait-il, curieusement. « Je laisse mon frère aller au diable comme bon lui chante. »

Avec une telle tournure d’esprit, il lui arrivait fréquemment d’être la dernière relation avouable pour ceux qui tournaient mal, et le dernier à pouvoir exercer sur eux une influence salutaire : du moment qu’ils lui rendaient visite, son attitude à leur égard ne manifestait jamais l’ombre d’une altération.

Assurément, cette action d’éclat ne coûtait guère à Mr Utterson, car il n’était pas homme à dévoiler ses sentiments, et jusqu’en amitié faisait montre d’une égale et universelle bienveillance. Un homme modeste se reconnaît au fait qu’il accepte à l’avance le cercle d’amis dont le hasard l’entoure, et c’était le cas du notaire. Il avait pour amis des gens de son propre sang, ou bien d’autres qu’il connaissait de longue date. Ses attachements, comme le lierre, poussaient avec le temps et n’impliquaient de leur support aucune qualité particulière. De là, sans doute, le lien qui l’unissait à Mr Richard Enfield, son cousin éloigné, homme bien connu de la bonne société londonienne. La plupart des gens se demandaient avec perplexité ce que les deux hommes pouvaient bien avoir en commun. Ceux qui les croisaient au cours de leur promenade dominicale assuraient qu’ils n’échangeaient pas un mot, avaient l’air de s’ennuyer ferme, et accueillaient avec un soulagement visible l’apparition d’un tiers. Néanmoins tous deux faisaient le plus grand cas de ces sorties qu’ils considéraient comme le couronnement de leur semaine, et pour les savourer tout à loisir, non seulement ils n’hésitaient pas à sacrifier les plaisirs du monde, mais à faire la sourde oreille au pressant appel des affaires.

C’est au cours d’une de ces expéditions que le hasard les conduisit dans une petite rue d’un quartier animé de Londres. C’était ce qui s’appelle une petite rue tranquille, mais qui connaissait en semaine une animation intense. A l’évidence, elle était habitée par des gens prospères qui cultivaient tous à l’envie l’espoir de faire mieux encore, consacrant leurs bénéfices à des travaux d’embellissement, à telle enseigne que les devantures des boutiques, comme deux rangées d’accortes marchandes, offraient de chaque côté de l’artère un aspect des plus engageants. Même le dimanche, où elle voilait ses appas les plus florissants et où la circulation était presque nulle, cette rue faisait un éclatant contraste avec son terne voisinage, tel un feu dans la forêt. Et avec ses volets fraîchement repeints, ses cuivres étincelants, son air propre et pimpant, elle attirait et charmait aussitôt le regard du passant.

A deux pas d’un carrefour, sur la gauche, en direction de l’est, l’alignement était rompu par une entrée de cour, et à cet endroit même une bâtisse rébarbative avançait son pignon sur la rue : deux étages, aucune fenêtre, rien qu’une porte au rez-de-chaussée et, à l’étage, la façade aveugle d’un mur décrépit. Tout cela dénotait une longue et sordide négligence. La porte, sans heurtoir ni sonnette, était tout écaillée et décolorée. Les vagabonds avaient élu domicile dans le renforcement et se servaient du bois pour y gratter leurs allumettes. Les gamins tenaient boutique sur les marches, et les écoliers avaient essayé leurs canifs sur les moulures sans que personne, depuis près d’une génération, ne soit intervenu pour chasser ces intrus ou réparer leurs déprédations.

Mr Enfield et le notaire marchaient sur le trottoir d’en face, mais une fois arrivés à la hauteur du bâtiment le premier fit un geste de sa canne et demanda à son compagnon :
« Aviez-vous remarqué cette porte auparavant ? »

Et quand celui-ci lui eut répondu par l’affirmative, il ajouta :
« Elle demeure associée dans mon souvenir à une bien curieuse histoire. »

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.

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