ImageFeu orange livre / BD

Le Cinéphage #1 (1991)

Présumé sorti en kiosque le 1er octobre 1991.

De Gilles Boulanger (directeur de publication et rédacteur en chef) et son comité de rédaction, collaborateurs et correspondants.

Tout en déclarant d'emblée ses intentions de faire du neuf et de l'enrichissant honnête, ce premier numéro rate largement le coche et, en particulier dans les souvent courts interviews fait dans le cliché, les préjugés et les lieux communs, et je me suis constamment demandé si les auteurs avaient réellement vu quoi que ce soit de ce qu'ils chroniquaient, qu'il s'agisse d'un salon ou d'un film.

Cependant il y avait du potentiel, d'abord parce qu'il y a beaucoup de chroniqueurs et de correspondants susceptibles d'avoir ce point de vue différent que le magazine prétend donner, mais malgré le format large, les articles sont très courts et ne font que survoler ou faire allusion au sujet et ses aspects les plus intéressants ou "originaux" : en clair les points de départ sont bons, les développements sont très peu rigoureux, voire erratiques quand ils ne sont pas schizos avec des conclusions ou des expositions sans rapport avec le sujet ou les films cités.

*

p3 Edito de Gilles Boulanger: il s'agit d'une déclaration d'intention, promettant d'être drôle, de critiquer honnêtement, à la recherche des nouveaux talents. Pour Gilles Boulanger (en 1991) "Une révolution est en cours, celle de la génération de l'image... la profusion des images actuelles (nécessite) d'avoir un fil conducteur. Le Cinéphage s'affirme comme une troisième voie..." sans préciser quels étaient la première et la seconde.

p5 Agenda

2 octobre 1991 : (sortie française de The Fisher King, le roi pêcheur), l'agenda oublie de citer le titre du film, et pareil en couverture. La troisième voie ?
4 octobre 1991 : ouverture du Festival Ciné-Mémoire (films restaurés, dont Playtime version originale 70 mm)
6 octobre 1991 : Cinéma de minuit sur FR3, version intégrale VO de Pat Garett et Billy The Kid (le western)
16 octobre 1991 : Sortie française de les Amants du pont neuf.
23 octobre 1991 : Sortie française de Jusqu'au bout du monde (Bis ans Ende der Welt) de Wim Wenders (ne précise pas laquelle des quatre versions de ce film de Science-fiction).

p. 10 Rushes : humeurs, par Gérard Mordillat. "Apprenant la mort du Président Georges Pompidou (NDR 2 avril 1974, soit 22 ans avant la parution de ce numéro), la femme d'un célèbre producteur (lequel ?) s'écria : 'Mon Dieu, pourvu que rien ne change !' Ce cri du cœur devrait être inscrit au fronton de toutes les salles, dans les écoles de cinéma, sur les papiers à en-tête des productions, en exergue des revues cinématographiques, tant il exprime avec force, avec sincérité, ce qu'il faut bien reconnaître aujourd'hui comme le mot d'ordre d'une profession, presque sa religion..."

C'est en fait le mot d'ordre de quiconque a du pouvoir et s'y accroche, sans pour autant le mériter. Mais le changement pour le changement n'est que destruction et le plus souvent barbarie, donc soit Mordillat ne dit pas ce qu'il veut vraiment dire, soit il baratine, ce qui revient au même. Juste après, l'auteur du billet dénonce les réponses toutes faites d'un jeune acteur / cinéaste ou d'une jeune actrice / cinéaste qualifiant de conformisme ce qui est en réalité une vocation artistique se résumant à vouloir faire facilement du fric sans prendre de risque, et de fait, sans le mériter car ce sont d'abord des acteurs et des cinéastes qui ne font pas (plus) leur métier de raconter des nouvelles histoires.

Que dirait Mordillat du cinéma d'aujourd'hui où la seule ambition des "studios" est de produire entièrement par Intelligence Artificielle des remakes de reboots sans acteur ni réalisateur ni aucun personnel de production à payer, et que le public n'aura pas le droit de critiquer sans être calomnié, humilié et banni de tout moyen de s'exprimer -- voire envoyé en camp de concentration et/ou droné après ciblage par intelligence artificielle, comme à Gaza. Hé oui, l'embourgeoisement et le fric facile ont un prix, que vous visualiserez assez exactement en revoyant cette scène de Shining où l'ascenseur de l'hôtel ouvre ses portes.

Mais ce qui m'étonne, c'est ce sont les détails qui manquent au portrait que fait Mordillat des jeunes générations du cinéma : il oublie de dire que les acteurs, les actrices, les réalisateurs, les réalisatrices, les producteurs, productrices etc. sont soit des "fils de" qui héritent de leur fortune, soit des cooptés, c'est-à-dire des individus choisis comme les bestiaux au marché de la viande, par une élite, ceux qui sont en position de pouvoir d'empêcher tous les autres d'accéder au pouvoir de création cinématographique, le cinéma étant un média de masse utilisé pour la propagande en fait depuis son invention.

Et la cause du conformisme que dénonce Mordillat est alors forcément la veulerie et la soumission de gens qui ne font ce métier, forcément, que pour répéter les abus dont ils sont victimes de la part de ceux qui font leur carrière et peuvent la briser du jour au lendemain, tandis que tout ce beau monde méprise le cinéma, son public et toute la culture qui a engendré ses succès et dont la nostalgie a toujours été exploitée sans fin, par les mêmes.

p. 12 La page de M. Stooge, dont le début est très difficile à lire vu que le maquettiste a imprimé dessus un faux billet de 10.000 dollars et la photo du Terminator 2. L'article est de toute manière intégralement un délire présentant un faux devis des dépenses pour le tournage du film de James Cameron. Et je lève les yeux au ciel : qu'aurait écrit Monsieur Stooge devant les vrais dépenses de la totalité des films et séries qui bombent en salles comme en streaming depuis 2022, en particulier toute production Disney / Marvel, ou encore, soyons fou, la totalité des sommes versées à l'Ukraine pour vendre à bas prix des armes de guerres et leurs munitions dans nos quartiers, et jusqu'en Amérique du Sud ? Je commence à craindre que la "troisième voie" ne soit qu'un bête remplissage apparent de pages vides.

p. 11 : Et te crier je t'aime sur tous les toits (et finir au trou et plusieurs condamnations)... "parce que la femme la plus exceptionnelle que vous avez rencontrée, il n'existe qu'une seule manière de lui dire je t'aime : un solitaire exceptionnel : un diamant est éternel." (petit a : un diamant ne se mange pas, il n'interviendra pas pour empêcher de vous faire violer et/ou égorger en pleine rue , petit b : la femme la plus exceptionnelle que j'aurais rencontrée ne comprendrait qu'une seule manière de communiquer ? L'agence de publicité ne confondrait-elle pas "exceptionnelle" et "p.te" ? La consommation de toute les drogues nuit à la santé et au fonctionnement du cerveau) Pour recevoir votre guide du Diamant, tapez 3615 ESPACE DIAMANT (NDR sur votre minitel).

p.13 : Lagersfeld PHOTO, eau de toilette pour hommes en parfumerie et grands magasins agréés, illustré par une photo non datée de Kim Basinger, sans devis fourni par Monsieur Stooge pour le coup.

p.14 : Zapping par Véronique Goruchon. Les films de SF/ Fantastiques d'actualité (mondaine) selon cette rubrique sont :

Universal Soldier
Batman II: Le retour = Batman le Défi 1992 (la rédactrice regrette que Michelle Pfeiffer remplace Kim Basinger, pour vous dire le niveau d'objectivité et de culture cinéphile : chacun ses goûts, comme elle l'écrit)
Les dix commandements

Historiquement la rubrique mentionne
* le lancement de la chaîne de restaurant Planet Hollywood (Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stalonne associés),
* la réouverture du cinéma Saint Michel qui est une salle de 90 ans d'âge incendiée en septembre 1988 par une "bande d'énervés" dont l'identité et qui les payait etc. n'est pas mentionnée.

p. 16 : The End (nécrologie)

Franck Capra (1897-1991)
Brad Davis (1950-1991)

p. 17 : From L.A. de François Cognard : "Vous êtes en France, vous vous tapez les pagnolades de Claude Berri et d'Yves Robert et vous dites : 'Ouais, y'a bien la profondeur de champ, le scope ou Depardieu - quand il est là - qui nous changent de la télé'. Aux Etats-Unis, ils ne pensent pas pareil. Les critiques officiels s'époumonent sur ces mêmes films, y compris dans le New-York Times ou Time Magazine. Matez un peu : 'Magnifique! Ce film est une bénédiction pour les spectateurs' (Richard Corliss, Time Magazine, sur La gloire de mon père)..." [...] Besson : 'Aux USA ils ont lancé Le Grand Bleu comme Rambo sous l'eau. En France, ça n'arriverait pas, tout le monde respecte les films là-bas' (sic).

Le fait de ne pas habiter le même pays, de ne pas parler la même langue devrait donner un point de vue différent, d'où un enrichissement potentiel pour le lecteur à la lecture des articles. Comme la 3D stéréophonique, deux fois la même scène photographié sous un angle légèrement différent donne un relief qui peut révéler davantage de la réalité d'un phénomène. Ou démontrer que la même réalité se cache sous les apparences internationales, ce qui reste enrichissant pour le lecteur.

Ici François Cognard semble afficher son mépris pour le cinéma installé français, reconnu par les critiques français - mais on perd de vue ce que valent réellement les films, voire les adaptations en question, compte tenu du genre, du roman original, de sa culture : La Gloire de mon père, serait un film "comme à la télévision", parce que la télévision ne diffuserait pas d'images animées comme au cinéma, ce qui est pourtant la seule définition du long (un film) comme du court (un reportage, une publicité, un clip vidéo) ou du moyen métrage (un épisode de série télé).

Cognard semble alors vanter la toute puissance, et la veulerie inepte des critiques officiels américains, qui en échange de "l'accès" et de pouvoir continuer à être payé pour dire n'importe quoi, écriront n'importe quoi même grossièrement contradictoire, hypocrite ou complètement schizophrène comme aujourd'hui, suite au forcing propagandaire et au nivellement par le bas imposé par Black Rock à ses filiales (tous les studios qu'il contrôle, tous les faiseurs auquel avec la Chine il distribue les pots de vin sous prétexte de Diversité Équité Inclusion). Voir les vidéos de Disparu sur YouTube qui les dénonce citations et extraits vidéos correspondants à l'appui. Au final, un billet intéressant à l'analyse, mais pas assez clair ou franc pour enrichir le lecteur comme promis.

p.18 : Sorties US de François Cognard, pas de Science-fiction ou de Fantastique au menu.
p. 19: sorties Espagne, Italie, Japon, Hong Kong. Le Japon et Hong Kong sont les seuls à sortir des films de SF/Fantasy :

Japon
Dragonball Z (animé)
Silent Moëbius (animé)
Tetsuo (horreur)

Hong Kong
Once upon a time in China
Histoires de Fantôme Chinois III

p. 20 Manifs : Deauvillle (NDR : 1991, 17e édition), les USA au scanner, de Christophe Lemaire, une chronique trop courte pour refléter la réalité de n'importe quel festival - je ne saurais même pas dire si l'auteur y était vraiment, et a vraiment vu quoi que ce soit d'autre que le programme et les dossiers de presse. Un seul film de SF / Fantastique cité :

The rocketeer 1991

p. 22:
Voir Venise et se morfondre, par Franck Sauvineau. 48e Mostra de Venise : Tout le monde semble vraiment avoir du mal avec le titre du film de Terry Gilliam, The Fisher King = Le roi pêcheur, qui devient cette fois le roi des pêcheurs déjà retitré Sacré Graal en couverture et dans l'agenda. Et pourtant, Lion d'argent à Venise. Une allusion dans l'article à un possible décalage du Festival du film de Cannes en septembre 1992 (au lieu de mai, habituellement).

Histoires suisses par Bernard Acheur : Benny Hill président du jury du 11e festival du film de comédie de Vevey. Le chroniqueur reste extrêmement vague, les trois-quart du très court article est réservé à l'anecdote; allusion sur le fait que Benny Hill aura refusé une interview (par Acheur ?) cinq minutes avant l'heure. Le comble : "... à y regarder de près, ce rendez-vous... mérite mieux que deux/trois entrefilets torchés ici et là." aka 280 mots à tout casser, aucun détail hormis le prix d'interprétation masculine à Zoltan Spirandelli pour Le Coq est mort, un court de 11 minutes (ce qui semble choquer le chroniqueur). Rien sur un film qui aurait été primé, pas même sur Opération Condor 1991 avec Jackie Chan, un film d'aventures fantastiques pourtant très bien côté sur IMDB, figurant parmi les films présentés à ce festival.

p. 23: box office (seulement les films de SF ou Fantastique, aucun en Espagne ou en Italie)

Sont seulement listés les films français classés parmi les 10 premiers au box office français: au 16 septembre 1991: 6e, Delicatessen. En petits caractères, une allusion à Robin des bois (prince des voleurs) 1991 qui serait bien classé.

HongKong, seulement 5 films de Hong Kong au 16 septembre 1991, dont 4e Once upon a time in china, 5e Histoires de fantômes chinois III.

USA, films américains au 16 septembre 1991 : 1er, Terminator 2 1991, 2e Robin des bois 1991.

p. 24 : vitrine,

* "Plus besoin d'un moniteur tristandard pour lire les cassettes que vous envoie votre correspondant des Etats-Unis... Il est le seul de son espèce. " Mitsubishi M 320 - 5400F. Le modèle au-dessus est doté d'une télécommande. En 40 mots par Hans Grüber qui semble avoir seulement copié la fiche technique et ne jamais avoir vu la bête en vrai...
* encadré mode de Karine Roudeix qui consiste en un court inventaire de top-modèles exclusivement féminins ayant figuré dans un film. Aucun intérêt.

p26 : Avis (critique de film)
p. 27 Jusqu'au bout du monde (prospective) de Wim Wenders avec William Hurt. Vincent Lebrun qui critique semble avoir perdu le fil du film, impossible de déduire quoi que ce soit sur son contenu réel.
p. 27 : Le roi des pêcheurs (= le roi pêcheur, Fisher King); Très court avis de François Ho qui présente le film comme une fantasy noire, alors que c'est un drame merveilleux réaliste, pas de la Fantasy.
p. 28 : Terminator 2. François Cognard signe un avis plus long en forme d'inventaire, semblant qu'un film de SF consacré à des robots faisant péter des bombes atomiques soit centré sur des machines et montre une explosion atomique. On retrouve p. 38 une page illustrée à propos des effets spéciaux jamais vus en 1991 au total service du récit, mais comme pour les Oscars s'il y a des effets spéciaux, cela ne fait pas partie du film - autant pour la troisième voie.

p. 50: (court) interview Terry Gilliam : "J'aspire à autre chose (que de nous faire rire et j'essaie par conséquence de m'éloigner des Monty Python et de leur humour."

p. 58 portrait Jeff Bridge "Le king du film d'art et d'essai (modèle Hollywoodien)."

p. 60 re-Terminator 2, "beaucoup plus qu'une suite" mais cette fois, trois pages d'interview de James Cameron, plus découpage plan par plan de la même scène de mitraille du Terminator dans le 1 et dans le 2 par Christophe Lambert.

p. 66 : Preview : Freejack = trois grandes photo étalées sur deux pages une colonne de remplissage par François Cognard qui n'a pas vu le film et reformule un dossier de presse.

P. 68 : rétro : en boites de conserve, visite aux archives du Film du Bois d'Arcy. "L'histoire du cinéma ressemble déjà à un gigantesque faire-part nécrologique". (Que dire alors de l'Histoire de l'Humanité toute entière, alors ?) "La question de la sauvegarde des films est absolument vitale pour le cinéma." (petit a, ce n'est pas comme si on tournait encore des films aujourd'hui ? petit b ; filons cette métaphore de la vitalité d'un film : un film est en vie si on peut le projeter, donc c'est une lapalissade, petit c : si un film est streamé mais que le film est retiré du site de streaming, doit on considérer qu'il est mort, ou se mettre en quête d'une copie pirate ? Moroder avait fait le tour du monde pour retrouver le puzzle de pellicules de Metropolis, avec ses teintes d'origine...).

p. 73 : Dossier l'image dans tous ses états. (un titre fourre-tout...)

p. 74 : à gauche et à droite, petite colonne de copier-collé de citations de réalisateurs pelle-mêle contenant le mot "image", au milieu Paranoïa le cinéma a-t-il peur des images ? (la troisième voie commence sacrément à ressembler à de la double-contrainte, ou si vous préférez , à du non-sens. Parce que "la dictature des images est au cœur des préoccupations (des films de cinéma)." et de justifier par l'exemple de Terminator 2, un film qui en aucun cas ne traite de la dictature des images. Par Vincent Lebrun qui nous fait un numéro d'éditorialiste de BFM / Cnews / LCI / France Télévision / etc. avant l'heure en tordant la logique pour faire entrer son catalogue sous le titre accrocheur également en couverture, et passe complètement à côté de son propre sujet. Les films de SF / Fantastiques cités dans l'article sont :

Terminator 2 (robot et intelligence artificiels ennemis de l'Humanité, le destin existe-t-il ?)
Jusqu'au bout du monde
Looker 1981 (la manipulation par la publicité et l'image de synthèse)
Vidéodrome 1984 (la violence en vidéo)
1984 (les films ou le roman, pas précisé)

p. 76 : L'odyssée de Wim Wenders, apparemment une interview de quatre pages toujours encadrées de deux petites colonnes de citations. L'intérêt est que Wenders évoque les sources de son inspiration pour son film, mais le fil se perd très vite et loin de servir la forme par le fond (quel fond ?), il tourne à des détails superficiels : "Le personnage central... féminin est assez flou au départ" (S'il n'y avait que lui... et à l'arrivée ?)

p. 80 : Grand large "70, Show scan, Imax, Omnimax: voyage au coeur des super-formats" (Quel rapport avec la peur de l'image du cinéma ? N'est-pas la démonstration d'une conclusion exactement opposé ?) Court article catalogue de remplissage, qui oublie au passage le Cinérama, l'Imax des années 50 ou la 3D anaglyphe et beaucoup d'autres d'avant 1991, sans rien mentionner du rapport entre le format de l'image et le contenu du film ou les intentions du réalisateur, du studio et du distributeur sans oublier le coût d'équiper la salle et le rapport avec le prix du ticket l'entrée, jamais cité. Toujours flanqué des deux colonnes de citations.

p. 81 : Des images et des nombres, très courte visite d'un petit studio d'images de synthèse travaillant pour la publicité. "Bienvenue dans le temple païen de l'image électronique... Dupon Duran". Là encore, l'auteur Denis Van Waerbeke passe complètement à côté du sujet (créativité assistée voire remplacée par l'ordinateur), qui reste aujourd'hui d'une actualité apocalyptique, alors que dans le même numéro, à plusieurs reprises, la rédaction touche du doigt la vraie problématique : la paranoïa et la peur des (fausses) images du cinéma et de la télévision, le grand remplacement de l'Humanité par les robots et l'intelligence artificielle directement mis en scène dans le film Terminator 2, qui fera péter la bombe (atomique créative) si le pouvoir est abandonné au premier plouc qui se prétend réalisateur producteur etc. alors qu'il se contente de vagues déclarations d'intention données à une machine (ou une rédaction) qui se chargera de remplir les écrans vides ou les pages vides d'un magazine pour cinéphiles avides de matière et systématiquement frustrés de cette matière et de toute la richesse intellectuelle et artistique qu'on nous fait miroiter ? Encore flanqué de colonnes de citations.

p. 82 : Artisans. Trois portraits de réalisateurs de court-métrages d'animation Jean-Manuel Costa, Guy Jacques, Patrick Bokanowski : des sujets tellement survolé qu'ils se confinent à de l'allusion, et Frédéric Temps ne fournit même pas de filmographie dignes de ce nom. Heureusement aujourd'hui il y a wikipédia, youtube et IMDB... ou pas. Toujours flanqué de colonnes de citations.

p. 84 : Pinceaux lumineux : article catalogue de films où des cinéastes font référence à la peinture à la fois dans leur sujet et dans la forme. De même, le mystérieux F.A.L passe complètement à côté du sujet de la différence fondamentale entre une image mouvante et une image fixe qui fait naître le mouvement dans la pensée et par impression rétinienne de qui la fixe suffisamment longtemps puis explore souvenirs et réflexions que fait naître l'image - photographie ou peinture, ou encore la différence qu'il y a entre le cinéaste "inspiré" et celui qui plagie le peintre, profite ou abuse de la réputation d'un véritable artiste qui a bossé physiquement pour fixé un univers sur une toile, et lui donner vie, tandis que le cinéaste se contente de faire bosser d'autres - et absolument rien sur les story-boards et autres crobards de réalisateur pour créer d'avance un film entier sur papier afin de mieux le filmer, ou encore rien sur les rapports entre la bande-dessinée qui est déjà du cinéma sur papier, et d'à quel point des gens comme Spielberg et Lucas, qui comme tout anciens étudiants en cinéma qui pompent déjà les films d'avant 1940 au plan près, ont également pompé la bande dessinée européenne comme américaine (plus tard japonaise) à la case près : Valérian pour la guerre des étoiles, Blake et Mortimer pour Indiana Jones par exemple.

p. 86 : Editorial : ce n'est pas un édito, et de mon expérience de fanzineur, c'était une page de publicité non achetée à remplir pour le premier plouc venu.

p.87 : Weirdos CD : quelqu'un n'a pas dû recevoir son service de presse : remplissage schizophrène disjoint à propos d'une compile intitulée Wild Surf illustrée par un crobar immonde qui fait se poser la question de si cette compilation existe vraiment ou a été inventée pour l'article.

p. 87 : Turkish delices in Paris : là encore, avec l'approche de la date de bouclage, la rédaction semble avoir perdu quelques pédales. J'aurais cru à une rubrique bande-dessinée et c'est censé être un article consacré aux nanars turcs (série B à Z): du vrac, de l'ultralacunaire et toujours ce pastiche de Star Trek qui revient pour boucher les trous de n'importe quel zine, site web ou youtubeur.

p. 88 interview Leslie Nielsen : rapide, vain, Nielsen ne se foule pas vu qu'il se conforme à sa réputation de comique et que l'interview survole sa carrière sans poser une seule question les personnalités qu'il a croisé ou le fond de ce qu'il a tourné, ou les époques qu'il a traversé. Si court et si inutile. ah, maintenant que les colonnes de citation ont dégagé (depuis la page 85), de la place pour une filmographie.

p. 90 Kaleidoscope VIDEO, du salon à la morgue : Henry: Portrait of A Serial Killer, qui n'est pas de la Science-fiction, par Thierry Tartas (pseudo inspiré d'un personnage d'un film avec De Funès ?), flanqué d'une interview de Yves Ramonet, écrivain scénariste auteur de Perspective du Mensonge chez Denoël Présence du Futur, que je dois encore avoir quelque part. Les intervieweurs Thierry Tartas et Michel Toesca lui demande de définir le gore, puis le snuff. Question science-fiction, Yves Ramonet cite Carrie de Brian De Palma et Cronenberg. Là encore on passe à côté du sujet, s'il y a encore un sujet à bord de cet avion.

Plus une vidéographie (courte et lacunaire) sur le "thème" de cet article, "je filme donc je tue" ? Sont cités en SF / Fantastique :

Vidéodrome 1984 
Creepshow
Shocker

p. 92 VIDEO

Abyss 1989
L'échelle de Jacob
La nuit des morts vivants
La dernière vague (149F la K7)
Robin des bois 1937 avec Errol Flynn (129F la K7)
Rocky Horror Picture Show (coffret collector uniquement à la FNAC)
Total Recall 1990 (l'original)

p. 94 Laserdisc
* mot à mot Episode 1: La guerre des standards SECAM, PAL, NTSC.Il n'existe pas de Laserdisc en SECAM.
* Critérion, le bon critère, "un éditeur américain de Laserdisc (qui) constitue le nec le plus ultra du genre", et c'est toujours le cas en blu-ray et UHD aujourd'hui.

p. 96 tv ; La vérité, toute la vérité, par Mathias Senderson, une publicité confuse sur ce qui ressemble à une série comique télévisée, La Vérité, de Vincent Hachet, interviewé brièvement pour l'article.

p. 98 : Les carnets du major Groovetube. (notules aléatoires et très brefs sur des émissions télévisées)

Mission impossible sur M6 à 13h
Les Simpsons
Cinéma de Quartier sur Canal Plus : The Quatermass Xperiment le 23 octobre à 9heures (du soir ?) et La Marque.

p100 Pub et cinéma : l'ennui ? "Le (temps du) film publicitaire intelligent et créatif est révolu" Bref tour d'horizons des intéressés (?) :

Benoit Devarrieux (Agence McCann-Erikson)
Christian Blachas (journaliste, Culture Pub sur M6)
Guy Kerjouan (VAG France)
Pascal Manry (agence CLM / BBDO, récemment transférée chez TBWA)
Jacques Monnet (réalisateur de plus de 500 spots dont Guy Degrenne, Darty, Brandt... et trois longs métrages)
Jacques Arnaud (président du syndicat des producteurs de films publicitaires, directeur de la Franco American)

p. 102: Planète courts. Pas de SF ou de fantastique à ma connaissance.

p. 104 : musique. Hard rock: Arnaque ! une charge contre Gunns & Roses, qui illustrent le générique de fin de Terminator 2 signée Philippe Ross qui s'étonne que la contre-culture musicale illustre fréquemment films et séries de Science-fiction / Fantastique appartenant à cette contre-culture rock, qui ne cesse d'illustrer ses couvertures d'album et de tourner des clips avec les images de la SF et du fantastique ou de la Fantasy. Mais Ross n'a pas vu le rapport et pense qu'il s'agit seulement d'une mythologie de pacotille (sic), inversant la cause et l'effet.

p. 106 : Livres : Dale Cooper, ma vie, mes enregistrements (Twin Peaks 1990)

p. 112 : fiches techniques des films critiqués (pas pratique de ne pas les avoir jointes à leurs articles)

p. 114 : Le mois prochain : pas de Science-fiction ou Fantastique + l'ours.

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p.2 Gitanes blondes, selon la loi n°91-32, FUMER PROVOQUE DES MALADIES GRAVES. (mais rapporte un max à l'Etat et aux trafiquants)
p.4 Michel Serrault membre depuis 1983, American Express ne sortez pas sans elle.
p.6 Nino Cerrutti 1881, eau de toilette pour homme

p. 8-9 United Colors of Benetton (un prêtre embrasse une bonne sœur à cornette, une courageuse évocation de tous les viols de bonnes sœurs commis par des prêtres, mais en quoi le souvenir de viols en série peut-il encourager à acheter des vêtements ? Ah, j'oubliais déjà : Benetton est une marque woke avant l'heure, donc pour eux les manipulations sexuelles donc les viols vont de soi).
(en cours de rédaction)

Encart page cartonnée entre p.18 et 19 : offre spécial d'abonnement :
* un an, 11 numéros : 290F au lieu de 350F, 2 numéros gratuits + un numéro spécial été, une K7 vidéo offerte pour les 100 premiers abonnés du mois (Abyss pour les 75 premier, surprise pour les 25 derniers)
* 6 mois : 130F (au lieu de 190F, 2 numéros gratuits).
Le bulletin d'abonnement comprend un sondage indiscret :
* à quelle catégorie socio-professionnelle appartenez-vous ? Etudiant, employé, cadre, CSP+, inactif.
* votre taux de fréquentation cinéma : 1 fois par semaine, 1 à 2 fois par mois, moins d'une fois par mois, moins d'une fois par an.

p. 21 : J.B A Blend Of the Purest Old Scotch Whiskies (un mélange des plus purs vieux whisky d'écosse -- mais s'ils sont mélangés, ils ne sont plus purs, non ?) L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTE, CONSOMMEZ AVEC MODERATION (... plusieurs bouteilles de whisky pur à la fois, bien entendu : il n'y a que le premier verre qui compte - par exemple, si vous buvez du Destop, vous sentirez et verrez le trou dans votre estomac de suite et dans votre cerveau plus tard ;il ne cependant pas évident de rester attentif pour sentir et voir les trous de l'alcool dans votre corps, cerveau compris, mais pour d'autres, à la dissection...).

p. 25 : Winston filters, Fumer provoque des maladies graves (et apparemment déconcentre et rend nerveux au point de perdre du temps à gribouiller le journal du jour)
p. 48-49 : Le cinéma a un ticket avec Métrobus : "d'un ticket à l'autre, tous les métrobus mènent au cinéma. Chaque année, 86% des personnes qui vont au cinéma sont des habitués du Métro..." (y compris dans les villes où il n'y a aucun métro...)

p. 56-57 : Si belles, si intelligentes, elles connaissent la musique... (cassettes audio) CD / Line Suono Format Giugiaro Design, quatre cassettes censées être idéale pour pirater les CD, "parce que tout le monde n'a pas le même lecteur enregistreur (audio)." "Chez vos revendeurs That"s, vous trouverez également i,e gamme complète de cassette VHS en STANDARD 120, 180 et 240 minutes, HIGH GRADE (mêmes durées) et SUPER VHS 120 et 180 minutes, VHS C HIGH GRADE 30 et 40 minutes, SUPER VHS C 30 et 40 minutes. "Toutes les cassettes de la gamme CD ont été dessinées par GIUGIARO.

p. 72 : The Indian Runner sortie le 9 octobre, pas de la SF ni du fantastique, mais c'est bien de la publicité.

p. 95 : Fox vidéo présente Abyss 1989, un film de James Cameron.

p. 103: Le cinéma a plus d'un titre : CANAL+ La télé pas comme les autres.

p. 105: Baseline connexion, le service (minitel) pour les pros et les accros du cinéma et de la télévision.

p. 107: il y a des jours où l'on reprocherait presque à la Renault 19 Europa ses qualités premières. (double-contrainte, toutes les publicistes de ce numéro se sont donnés le mot pour tuer les neurones du lecteur)

p. 110-11 : Club journal: soyez membres, vous ne le regretterez pas : ... au moins deux avant-premières par mois dans trois ou quatre villes, boutique K7 Laserdisc, BO en CD "à des prix concurrentiels"; Cinépin's : collectionnez les pins exclusifs à tirage limité, ce mois-ci le pin's Barton Fink (Palmes d'or à Cannes 1991)

p. 113: ON STAGE PRODUCTIONS présente MARIE-PIERRE CASEY (de mémoire surtout connue par la publicité dépoussiérante "Je ne ferais pas ça tous les jours") au T. L. P. Dejazet (Paris) du MARDI au SAMEDI à 20h3à et en matinée le DIMANCHE à 15H30, parrainé par RIRE & CHANSONS.

p. 115 (troisième de couverture) : Le magazine BEST avec en titre de couverture Dire Straits la tournée de tous les records

p. 116 (quatrième de couverture) : PHILIP MORRIS SUPERLIGHTS, FUMER PROVOQUE DES MALADIES GRAVES (mais seulement selon la loi, il s'entend).

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée au numéro de ce magazine.

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Creation of the Gods I: Kingdom of Storms, le film de 2023Feu vert cinéma

Creation of the Gods I: Kingdom of Storms (2023)
Traduction : La création des dieux 1: Le royaume des orages.
Autre titre : 封神第一部:朝歌风云

Ne pas confondre avec d'autres adaptations du même roman épique, dont la série de 2019 du même titre.

Sorti en Chine le 20 juillet 2023.
Sorti en blu-ray+4K allemand SPLENDID FILM DE le 31 mai 2024 (version originale mandarin et allemande
Sorti en blu-ray anglais CINE ASIA US le 24 juin 2024 (probablement le même que le blu-ray américain)
Sorti en blu-ray américain WELL GO US le 28 mai 2024 avancé du 28 juin 2024 (version originale mandarin, doublage anglais, sous-titres français).

Annoncé en France au cinéma le 10 juillet 2024 (sous-titré français ?)

De Wuershan (également scénariste) ; sur un scénario de Ran Ping, Ran Jianan, Cao Sheng, adapté de l'Investiture des Dieux, le roman du 16ème siècle attribué à Xu Zhonglin ; avec Yu Shi, Fei Xiang, Chen Muchi, Li Xuejian, Huang Bo, Narana Erdyneeva, Xia Yu.

Pour adultes et adolescents

(Fantasy épique) Dans les temps anciens, tout était chaotique. Pangu ouvre le ciel et la terre, se transformant en soleil, en lune, en rivières et en montagnes, et grâce à cela, le monde prend forme.

Nuwa voulait créer la vie, utiliser l'énergie élémentaire pour modeler l'argile et en faire un humain. C'est ainsi que naquit l'humanité. Avant de quitter le monde des humains, Nuwa a laissé derrière lui un trésor. Cette tempête s'appelle la "Table de la divinité". Nu Wa a confié sa protection à l'immortel Kun Luan. Cet objet a le pouvoir de faire tourner l'univers. Seul le "roi du monde" peut l'ouvrir.

Thanh Thang a fondé la dynastie Shang. Est, Ouest, Sud, Nord, quatre grands seigneurs dirigent huit cents vassaux : Avec Thuong Vuong, il s'est autoproclamé "maître du monde".

Cinq cents ans plus tard. La dynastie Shang passe à la dynastie De At. Le seigneur To Ho de Ky Chau refuse de payer la redevance et déclare qu'il ne se soumettra pas à la dynastie Shang ; cette dernière envoie des troupes pour négocier pendant longtemps, mais n'y parvient pas. L'empereur At dut donc demander au second prince An Tho de se battre personnellement. An Tho était à la tête d'une armée d'élite qu'il avait lui-même entraînée…

Creation of the Gods I: Kingdom of Storms, le film de 2023

Creation of the Gods I: Kingdom of Storms, le film de 2023

Creation of the Gods I: Kingdom of Storms, le film de 2023

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Creation of the Gods I: Kingdom of Storms, le film de 2023

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Creation of the Gods I: Kingdom of Storms, le film de 2023

Creation of the Gods I: Kingdom of Storms, le film de 2023

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Creation of the Gods I: Kingdom of Storms, le film de 2023

Creation of the Gods I: Kingdom of Storms, le film de 2023

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.

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ImageFeu vert blu-ray / DVD

Ici la page Amazon.fr de ce coffret métal UHD+blu-ray français du film de 2021.

The Suicide Squad, le film de 2021, coffret UHD + blu-ray de 2021.

Ici la page de ce blog consacrée à ce film.

Sorti en France le 1er décembre 2021, boitier métal.

Attention. L'UHD est placé au-dessus du blu-ray, l'empilement cache de la graisse des machines à clipser les disques. Le blu-ray français est logé en dessous de l'UHD, pressé pratiquement contre le fond graisseux du boîtier. Il est quasiment impossible à sortir et j'ai cru l'avoir cassé, heureusement non.

Le blu-ray imprimait les traces du moindre objet en contact avec, bien sûr les traces de doigts qui ont forcément eu à tenir et tirer le disque pour le sortir du coffret. En plus des traces, la surface réfléchissante comportait de spectaculaires fausses rayures. Je n'ai pas essayé de lire le blu-ray en l'état, j'ai lavé direct. Tout est parti (traces de doigts, fausses rayures) après cinq lavages / essuyages au liquide vaisselle prudent (consultez blu-ray.com pour les procédures de nettoyage les plus sûres) et le blu-ray s'est retrouvé lisible (très bonne image, même son atmos que l'UHD).

Le disque UHD neuf était également maculé d'un film graisseux : le film se fige lors de la lecture. Ce film graisseux s'en va apparemment après six lavage prudent au liquide vaisselle et essuyage du disque embué à l'haleine deux lingettes spéciale écran de suite. A ce jour, le disque UHD et le disque blu-ray après nettoyage sont désormais lisibles sans problème.

Sur le film : excellent réalisateur scénariste, James Gunn a eu les coudées franches et le montage finale, au contraire de son malheureux prédécesseur auteur du premier film Suicide Squad, et la réussite est totale à tous les niveaux. Bien sûr c'est très violent, donc à éviter si vous êtes un peu sensible.

Image : Native 4K (2160p) HDR Dolby Vision, HDR10+ Format 2.39:1 original non respecté (1.90:1) : Excellente. Même sur un matériel pas loin du premier prix en matière 4K, la qualité d'image est formidable, et l'image du blu-ray 1080p que j'avais déjà acheté se retrouve sublimée dès les premières images (la balle et le prisonnier). Tout ce que vous pouviez attendre de la 4K et d'un disque UHD, et la preuve que James Gunn fait partie du club de ces réalisateurs qui sont suffisamment influents, lucides et soucieux de gratifier leur spectateur acheteur de la meilleure présentation possible.

Son Anglais Dolby Atmos : Excellent immersif, réaliste aussi bien pour les voix, la musique, les effets sonores. Autres pistes. Français: Dolby Atmos, Allemand Dolby Atmos, Tchèque : Dolby Digital 5.1, Japonais: Dolby Digital 5.1 et piste audio descriptive.

En conclusion : si vous aimez (supportez) le genre super-héros violent, The Suicide Squad 2021 le disque UHD est la meilleure présentation 4K qui soit d'un film déjà jubilatoire en blu-ray, encore sublimé en UHD.

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.

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La revue Lire, le numéro 252 de février 1996Feu rouge livre / BD

Lire # 252 (1996)
Couverture "La BD a 100 ans !" de Ted Benoit d'après Edgar P. Jacobs.

Présumé sorti en kiosque le 27 janvier 1996, prix 30F.

De Pierre Assouline et ses rédacteurs.

Je n'ai pas trouvé d'ours d'ours digne de ce nom, c'est Wikipédia qui le dit pour la période de 1993 à 2004.

Pour adultes.

Essentiellement de la publicité et des articles de remplissage avec des signatures et titres attrape-clic. Les seules pages qui valent la peine d'être lues, celles consacrées aux Dico d'or et la dictée de Bernard Pivot, tout le reste c'est du baratin ou du copié collé de service de presse. Je suppose qu'à l'époque j'avais voulu lire les premières pages de l'Affaire Francis Blake, premier d'une série de pastiches des aventures de Blake et Mortimer.

p5 : Edito : pour commencer, de Pierre Assouline.

p24 : Classiques en poche : que choisir ?

Je croyais naïvement que Lire allait me conseiller quelques bons romans, etc. Que nenni ! Un certain Didier Sénégal attribue trois stylos rouges à tous les éditeurs sauf au cancre de service, Marabout, un seul stylo rouge en se basant sur cinq critères, le Catalogue, la préface et notice, le dossier, les "spécificités", notre avis aka celui de Didier Sénégal qui semble parler à la première personne du pluriel. Total une page et demi petits caractères, pensez à changer de lunettes.

p30 : à travers la presse mondiale.
p32 : l'univers d'un écrivain : Sylvie Germain.
p34 : racines d'un écrivain : Jean d'Ormesson.
p36 : Jacques Le Goff à propos de Saint Louis.

p44 DOSSIER : la BD a cent ans.
Sous-titre : le neuvième art est sorti de l'enfance. Hum, depuis un certain temps déjà...
Sous-titre 2: état des lieux, par Cathrine Argand, Philippe Koechlin, Benoît Peeters.

"Autrefois Tintin s'adressait à tout le monde et d'abord aux enfants", parce que c'était un supplément du Dimanche destiné aux enfants, acheté par des adultes évidemment. Les autres "strips" étaient loin de s'adresser d'abord aux enfants. Vous en déduirez le biais avec lequel s'ouvre ce dossier. Les hommes et les femmes des cavernes ayant imprimé leurs premières bd sur les murs de leurs cavernes, d'autres les ayant sculpté en relief dans et sur les cathédrales, et les murs de Pompéï et de ses bordels étant couverts de ... haem, vous en déduirez que, euh, la bande dessinée ne s'adresse, euh. En fait pas du tout.

p47 une frise que nous allons inspecter avec un peu plus d'attention vu le désert fantastique / SF qu'est ce numéro.

1929 Popeye (comédie super-héros), Tarzan (Fantasy superhéros), Tintin (aventure, et les extraterrestres...) . Si vous en déduisez que la Science-fiction ou le Fantastique ce n'est que pour les enfants, vous allez au-devant de gros ennuis, potentiellement judiciaires.
1934 Le journal de Mickey (dont les auteurs ont absolument tout pastiché en fantastique, science-fiction et aventure)
1938 le magazine Spirou et Superman, le journal de Tintin donc Blake et Mortimer entre autres récits de SF, Fantasy, Mystère et aventure.
1949 loi du 16 juillet 1949 de protection de la jeunesse (Lire et sa rédaction parisienne qualifie cela de "censure", ce qui se comprend mieux à travers les toutes les affaires mœurs parisiennes qui n'ont sans doute jamais cessé depuis l'Antiquité et sans doute depuis l'âge des cavernes.
1958 Les schtroumpfs (de la fantasy, mais une fois de plus, Lire semble ne pas savoir que ça existe)
1959 Journal Pilote et Astérix le Gaulois (fantasy satirique)
1974 Premier festival d'Angoulême, affiche de Hugo Pratt (Corto Maltese n'est pas cité à part pour 1995, mort de Hugo Pratt. Merci pour lui.

L'auteur de la frise n'est pas cité, la frise ne concerne pas strictement la naissance des héros de bandes dessinées, se concentre sur la bande-dessinée jeunesse et petite enfance, pour affirmer que la bande-dessinée est "sortie de l'enfance". Aka, du remplissage, pas la réalité, aucun enrichissement du lecteur, à moins bien sûr que celui-ci doit né d'hier et ne sache pas lire, un léger obstacle à la dégustation de ce genre de junk food pour l'esprit.

p48, une question existentielle: Qui a inventé la bd ? par Benoir Peteers, en trois petites colonnes intitulée "Enquête", une enquête limitée à quelques précurseurs américains, se référer plutôt aux ouvrages de Scott McCloud, qui se lisent (littéralement) comme des bandes dessinées.

Et enfin, p49 une bibliographie, Les indispensables (qu'ils disaient...) :

Alix l'intrépide 1949
La marque jaune 1956
Spirou et les héritiers 1952
L'affaire tournesol 1956
Les cousins Dalton 1958
Angel Face 1975
Ciel de Corée 1954
Gil Jourdan premières aventures 1959
Le jour du soleil noir 1984

Notez que ces indispensables datent tous à une seule exception des années 1950 à un an près. Et le gag final : "Pour en savoir plus..." se référer à divers biographies, dictionnaire de la bande-dessinée et essai. Aka en aucun cas cet article n'est un guide de "cent années" de bande dessinée sorti de l'enfance ou pas. Aka, le lecteur aka moi s'est fait avoir.

p50 Depuis 68, la bd périclite, interview de Francis Lacassin fondateur du club des bandes dessinées par Catherine Argand. Quand il a découvert la bd, pourquoi il a fondé le club, "emporté par les évènements de 1968, et de répéter que mai 68 a entraîné ou entraîne actuellement ou va entraîner la mort de la bande dessinée.

Pas un mot sur les banquiers et le forum économique de Davos cependant. Je me demande ce que Francis Lacassin pense de l'intelligence artificielle aujourd'hui et du wokisme. En conclusion, Lacassin charge les auteurs (pas les éditeurs, pas les journalistes ou les médias etc.) : les créateurs ont perdu le contact avec le public de masse, un public peu cultivé qui aimait avoir peur, sourire, rêver, pleurer à travers des personnages universels. Nous (le public ? les créateurs ? les deux ?) voilà les bras ballants.

Et là, je ne comprends pas davantage : si tu penses que la bd a perdu le contact avec le public de masse (le grand public ? des lecteurs non ciblés par le marketing, le public méprisé par l'éditeur, par l'élite parisienne voire mondiale ?), fais-en une qui garde le contact avec le public de masse : l'avantage du papier et d'un crayon, c'est que c'est encore à la portée de n'importe qui en qui prendra le temps, tant que le papier et le crayon (ou n'importe quel autre support) sera encore accessible. Je sais, ce n'est pas gagné, et les drones volent bas en ce moment, mais ça ne devrait pas changer nos auteurs de ce qui arrivait dix ans avant les années 1950 en Europe.

Extrait : L'Affaire Francis Blake, dessin de Ted Benoît, scénario de Jean Van Hamme, quatre planches d'un pastiche des 39 marches se faisant passer pour un pastiche des aventures de Blake & Mortimer de Jacobs. Relisez Un opéra de papier de Jacobs où celui explique et démontre pourquoi Blake et Mortimer ne pouvaient raconter que des récits de Science-fiction inédit inspirés de sa culture du 19ème siècle et du cinéma depuis les années de jeunesse de l'auteur jusqu'à sa retraite forcée.

p57 : LES LIVRES aka Extraits et critiques (bizarre ces rubriques qui changent de titre entre le sommaire et leur page)

Trouvé, rubrique romans étrangers, une petite colonne de trois romans de Science-fiction

La trilogie de l'Elfe Noir de Robert A. Salvatore, fleuve noir 210FF - Ahem, en guise de critique, c'est un extrait du dossier de presse. Bravo...
10 juin 1999 par Eric Harry chez Laffont 149F ; idem.
Le voile de l'Espace par Robert Reed, Robert Laffont 139F. idem.

Egalement trouvé rubrique jeunesse

Dès 8 ans : Le bois des ombres par Joan Aiken. Gallimard 41F.
Dès 10 ans : La nuit du Daimon de Tad Williams et Nina Hoffman, Hachette verte aventure 25F
Le Fantôme de l'auditorium de R.L . Stine Chair de Poule chez Bayard poche.

p58 à 98 : Pas de science-fiction, fantastique, mystère ou aventure.

p102: images.
p104: Jeunesse.
p105: les dicos d'or. Avec la dictée annotée de Bernard Pivot et trois tests pour départager les ex-aequo, le palmarès et les corrections.
p112: Courrier des lecteurs.
p114: Pour finir, de Pierre Alechinsky

Ce numéro contient un encart broché entre les pages 2 et 3 pour la vente au numéro France. (pas trouvé)

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p2: Gilbert Sinoué, le livre de Saphir édité chez Denoël : "un juif, un musulman et un chrétien unis dans une même quête, Gilbert Sinoué signe le grand thriller de l'Inquisition" selon Anne Pons de l'Express. "Il est un roman, un vrai celui-là, à lire de toute urgence" selon Laurence Vidal, Le Figaro Littéraire.

p4 : Les tentations de Roche-Bobois : vivre avec les livres, vivre d'évasion, vivre près d'une bibliothèque en merisier antiquaire pleine d'esprit et d'histoire (apparemment plus qu'au Figaro Littéraire). Edition spéciale 15.800F, sans les livres et probablement sans l'escabot ni la bergère sur la photo. Roche Bobois, la vraie valeur des choses, aka 15.800F.

p6 : (sans doute pour oublier la vraie valeur des choses ?) Côtes du Rhône, (du rouge qui tâche) appellation d'origine contrôlée : rondeurs épanouies (ça fait grossir), et douces impressions (pas que, la preuve...) L'ABUS D'ALCOOL (ainsi que l'abus de sucre et de tout en fait) EST DANGEREUX POUR LA SANTE CONSOMMEZ AVEC MODERATION. Ne mangez pas non plus ce magazine, l'encre, la colle et le papier sont toxiques. (Quoi ? On ne sait jamais, non ? Et puis quand on a vraiment faim...)

p8 : Noilly Prat c'est toute une histoire (alors on en a fait une planche de bande-dessinée - seulement une, parce qu'en 1996, il reste peu probable que celui qui ouvrira ce zine sache lire, même quelques phylactères. Ah, j'allais oublier : L'ABUS D'ALCOOL (etc.) EST DANGEREUX POUR LA SANTE CONSOMMEZ AVEC MODERATION.

p10-11 : Tous ceux qui n'ont pas découvert le NOUVEAU MONDE en 1492 (dont les auteurs de cette publicité) vont pouvoir le faire MAINTENANT, et massacrer un max d'indiens et de faunes locale, pratiquer l'esclavage comme dans l'Ancien, s'en mettre plein les poches et se faire descendre par Rockfeller et voler ses cartes Magic par des brutes de l'agence Pinkerton, yeah !!! En fait une publicité pour la Renault Espace Nouveau Monde : on n'a jamais été aussi bien sur TERRE que dans l'ESPACE (et que dans une agence de publicité à s'enfiler des rails de coke et autres substances dont l'abus ou même la simple consommation modérée est dangereuse pour la santé et tant à vous couper de la réalité et faire des petits trous partout, partout !)

Objectivement, toute la rubrique info échos devrait compter pour de la pub, mais déjà que je sature...

p17 : FRISSONS Dean R. Koontz, Prison de glace, FIEVRES, Franck & Vautrin, les aventures de Boro reporter photographe: les noces de Guernica (couverture de Bilal, s'il vous plait... et tiens ! je viens de découvrir que le rayon fantastique de LIRE le magazine se limite à la pleine page de pub payée par l'éditeur Pocket : est-ce c'est bien sérieux, ça ? écrivé-je en brandissant ma tronçonneuse... Référence à la bande-dessinée Batman et plus particulièrement au Joker, pour le cas où vous l'auriez ratée)

p19 : COUPABLE? NON COUPABLE, autre pub pleine page Pocket pour Stephen King Dolores Claiborne, (sûr cet auteur-là n'aurait jamais rien vendu seulement sur son nom en rayon...) et Jane Swigart, le mythe de la mauvaise mère (...on me souffle que l'ouvrage a été écrit par l'autrice à sa naissance enfermée dans un congélateur en marche et qu'un nègre (jardon de l'édition) s'est occupé de fignoler les détails du texte parce qu'en 1996, chat GPT n'existait pas) : Il y a toujours un Pocket à découvrir (en bibliothèque ou chez des amis, gratuitement ?)

p22 : Erik Orsenna (/ Matussière) chez Seuil, Mésaventures du Paradis.

p26: Daniel Boulanger de l'Académie Goncourt: Le Miroitier roman taciturnes retouches (sic) chez Gallimard

La revue Lire, le numéro 252 de février 1996

p29 : Les grands auteurs sont dans Le Livre de Poche : un livre de poche offert pour l'achat de trois livres de poches, le livre de poche en fête ! chez votre librairie. Notez que les livres figurant sur la publicité n'existent pas, ou alors ont des couvertures défectueuses, mais peut-être est-ce la raison pour laquelle ces grands auteurs (quelle taille ? quelles mensurations ? Est-ce qu'au moins ils font du basket ou du volley ?)

p34 : Nouveau HP ScanJet 4C. Le plus court chemin pour créer tous vos documents. Aujourd'hui, vous redoutez les longues saisies de données, les "copier-coller"... alors Hewlett-Packard vous propose un outil unique et rapide pour violer les droits d'auteurs, un nouveau scanner couleur. Et grâce au logiciel de reconnaissance optique de caractères (marche pas toujours) fourni en standard vous pouvez facilement récupérer vos textes numérisés dans votre traitement de texte... Vous aurez vraiment du mal à distinguer la copie de l'original. (sic). HP, EXPRIMEZ-VOUS (et faites vous instantanément non seulement voler vos créations... d'ailleurs l'exemplaire du magazine Lire que je suis en train de feuilleter... Je plaisante, j'ai bien payé 30F pour essentiellement lire de la publicité.)

p43: Quand on aime lire, il faut lire... (des trucs à propos de la lecture sans jamais lire des trucs pour de vrai) Quand on aime écrire, il faut le guide LIRE de l'écrivain (à propos de l'écriture sans jamais écrire pour de vrai) 288 pages, 125F, 350 maisons d'édition... panorama complet des prix et des salons du livre, tous les conseils technique et juridiques, même pas besoin d'avocats pour relire votre contrat et signer avec le Diable, qui comme chacun le sait, a le don d'ubiquité.

etc.

p.111 : tarif abonnement 1 an 255F TTC 10 numéros; frais de port étranger par train / bateau 93F. Par avion, nous consulter.

p115: Chaque Samedi à 18h15 sur RTL "Les livres ont la parole" une émission de Pierre Assouline (LIRE), et Jean-Pierre Tison (RTL), critiques, invités, nouveautés et le "Palmarès l'EXPRESS RTL" (classement de la semaine).

p116 (quatrième de couverture) : Parcours / de la suite dans la / BD: les libraires de la FNAC vous invitent à un nouveau parcours BD. Une visite guidée en neuf genres majeurs et 70 albums qui, pionniers ou héritiers ont marqué l'histoire de la bande dessinée : Western, récit historique, Science-fiction, Heroic Fantasy, Polar-Thriller, Roman graphique, Humour, BD jeunesse, Manga. FNAC, agitateur depuis 1954 aka "le gratuit c'est du vol" (sic le pdg la librairie c'est ma passion et maintenant je m'en vais travailler chez Loréal parce que je le veaux bien), donc l'air que vous respirez m'appartient.

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce numéro.

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