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- Écrit par David Sicé
Ergo Proxy S01E01: はじまりの鼓動/awakening (2006)
Romanji : Hajimari no Kodo-/awakening
Traduction : Méditation 1, l'éveil.
> Episode suivant.
Ici la page de ce blog consacrée à la série animée Ergo Proxy 2006.
Diffusé au Japon le 25 février 2006 sur WOWOW JA.
De Shukō Murase sur un scénario de Dai Satō, avec les voix de Kōji Yusa, Rie Saitō, Kiyomitsu Mizuuchi, Akiko Yajima.
Pour adultes ?
(cyberpunk, dystopie, robots)
Doux m'est le sommeil, et qui plus est d'être en pierre
D'autant le damnable et le honteux perdure.
N'avoir ni vision ni sensation m'est une grande aventure,
Aussi ne me réveille pas, chut ! parle tout bas.
Une salle de contrôle. L'un des hommes à un pupitre annonce : "Signes cardiaques." Un autre déclare: "Signes vitaux du spécimen confirmés." Alors l'un des androïdes qui semblent garder chaque être humain dans la salle annonce : "entrée en phase d'éveil." Le chef de la procédure, un garçon efféminé en blouse blanche avec un badge pendu au cou, s'inquiète : "Et les sédatifs ?" La gynoïde à son côté lui répond : "Administrés sans effet."
Sous un la lampe opératoire aveuglante, un androïde différent semble immobilisé sur une table d'opération visible depuis la salle de contrôle, à travers une baie vitrée : l'androïde se tord prisonnier de ses fers. Le garçon en blouse blanche remarque : "Il va finir par se réveiller." Puis il ordonne : "Il faut l'en empêcher à tout prix !" Puis il étouffe un cri.
En face, à travers la baie vitrée, l'androïde vient de relever la tête. Sa peau est noire , balafrée de blanc, son crâne hérissé d'électrode, sa chevelure est longue, blanche et cascadant de boucles hérissées. Il a comme une protection cervicale métallique emprisonnant son cou, d'où dépasse une sorte de grosse ampoule rouge-orangée vissée dedans.
Soudain, un premier fer lâche, et l'androïde dégage son bras droit, puis il se retourne et se dégage tout entier, retombant comme une espèce d'araignée sur quatre pattes, tendant bras et jambes au sommet de la table d'opération en forme de sabot. Comme un souffle, un éclair et la baie vitrée se retrouve largement fendillée, ce qui empêche au personnel de la salle de contrôle de voir au-delà du dommage à la vitre. Aucun des témoins ne bronche cependant.
La gynoïde assistant le garçon à la blouse annonce : "Analyse de la réaction... Traitement des données." Puis la gynoïde et l'androïde voisin se saisissent du garçon à la blouse pour l'entraîner hors de la salle de contrôle, tandis qu'une voix artificielle de plus annonce dans les hauts-parleurs : "Veuillez évacuer les lieux."
Le garçon proteste : "Non, attendez !" En vain, un blindage vient de descendre pour défendre la baie vitrée fendillée.
Plus tard. L'affichage d'un réveil matin sonnant son alarme à 21h32 du soir. Quelqu'un arrête l'alarme, puis va se brosser les dents, puis sort de son appartement dans la rue pour démarrer une espèce de scooter à très haut dossier avec deux feux de signalisation orangée, qui s'engage dans la circulation entre les falaises artificielles des grattes-ciels, à travers la brume de l'air pollué.
Un feu au-dessus de lui passe au rouge, le conducteur du scooter fait une embardée et le scooter se renverse dans un crissement de pneu et le choc sourd de la chute et le conducteur gît désormais allongé en travers de la rue. C'est alors que tout est devenu clair, quant à la malfaisance implantée par le Créateur : nous ne pouvons pas nous y soustraire, malgré tout... ils doivent être punis.
A l'entrée d'un couloir donnant sur le ciel bleu, un jeune homme adossé au mur glisse au sol. Entendez-vous la pulsation de l'éveil ? Et à ces mots les yeux du jeune homme semblent s'allumer, et il se met à sourire.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cet épisode.
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- Écrit par David Sicé
Gothic (1986)
Sorti en France le 4 février 1987.
Sorti en Angleterre le 27 février 1987.
Sorti aux USA le 10 avril 1987.
Sorti en blu-ray américain le 30 janvier 2018.
Sorti en blu-ray français ESC le 27 octobre 2022.
Sorti en blu-ray anglais BFI UK le 18 septembre 2023.
De Ken Russell, sur un scénario de Stephen Volk d'après Lord Byron, Percy Bysshe Shelley, le roman Frankenstein 1816 de Mary Shelley et la nouvelle Le vampire 1819 de John William Polidori, avec Gabriel Byrne, Julian Sands, Natasha Richardson, Timothy Spall, Myriam Cyr.
Pour adultes.
1816. De jour, un petit groupe d’une majorité de femmes élégantes à corset et bonnets écoutent religieusement un gentleman ganté et redingote bleu qui scrute à l’aide d’une lunette de cuivre sur trépied l’autre rive d’un lac : « Là-bas, Mesdames et Messieurs, de l’autre côté du lac, nous avons la fameuse villa Diodati… »
Le gentleman se lève pour céder sa place à une dame joufflue qui s’empresse de la prendre, tout en poursuivant : « … où Lord Byron, le plus grand poète anglais, demeure en exil. »
Dans la lunette, on peut voir le perron imposant du manoir – un chapiteau, à la grecque, porté par quatre colonnes, desservi par deux grands escaliers coudés qui versent sur une vaste pelouse verdoyante.
Le guide reprend : « Romantique, érudit, duelliste et l’auteur le plus vendeur du Pèlerinage de Childe Harold, il fut forcer de quitter sa patrie après bien des scandales, incluant l’inceste et l’adultère avec Lady Caroline Lamb.» Une femme plus mince et plus élégantes encore remplace la joufflue à la petite table de la lunette sur trépied. Le guide continue avec délectation : « Fou, méchant, et dangereux à connaîte, disait-elle. »
Le guide s’agenouille pour prendre la main gantée de la blonde élégante assise à la lunette et lui sussure à l’oreille : « La chambre à coucher, dernier étage à droite. » Et la jeune femme pointe docilement la lunette vers la fenêtre en question, à laquelle se trouve posté un austère bonhomme un peu gras lui aussi et plutôt chauve.
De la fenêtre, le docteur Polidori, car c’est lui, lève son lorgnon de sa main droite, puis déclare à son perroquet perché sur le perchoir voisin : « Oh, regarde Polly, quelle plaisante surprise : des visiteurs inattendus ! »
Et, en effet, sur un canot en approche de la rive, deux femmes, l’une blonde, l’autre brune et un jeune homme blond : le jeune homme rame, la jeune femme brune figure une proue embrassant leur destination les yeux levés au ciel, et moins outrancièrement, à l’arrière, la blonde, la tête drapée dans son châle, scrute la rive.
La brune figure de proue s’impatiente et lance « Allez, mettez-y un peu d’énergie ! » alors que le canot est sur le point d’arriver au bout du recoin bordé de pierres plates en guise de quai, gardé par un conifère dégarniet un bosquet abritant la minuscule crique. Le jeune homme blond répond : « Aye aye mon Capitaine ! » Et la jeune femme brune commente : « Il est si proche que je peux goûter ses lèvres ! »
Cachées dans les buissons, deux jeunes filles s’impatientes aussi, les joues empourprées, et comme le canot touche terre, elles s’élancent tandis que la première crie : « Shelley, Shelley !!! » et l’autre « Ne le laisse pas s’échapper ! »
Le jeune homme blond détale, talonné par les deux jeunes filles qui crient encore : « Shelley, viens ici !!! » et comme plus loin l’une des deux parvient à lui arracher sa veste, deux dogues lâchés sur elles les font enfin s’enfuir, tandis que le blond Shelley repart en courant, abandonnant sa veste sur l’allée en pelouse bordée de buissons arrondis.
Et en arrivant au perron, Shelley fait jouer le heurtoir de la grande porte en criant : « Sanctuaire ! » tandis que derrière lui la femme brune a récupéré la veste de Shelley par terre, et la blonde plus réservée arrive forcément plus lentement, car chargée de leurs bagages.
Un coup de tonnerre retentit : les deux jeunes filles qui avaient poursuivi Shelley ressortent en escaldant le haut mur qu’elles avaient sans doute franchi à l’aller, toujours avec les dogues en bas du mur à aboyer.
La jeune femme brune rejoint Shelley à la porte qui la laisse marteler les heurtoirs histoire de reveiller les domestiques selon Shelley, et celui-ci part retrouver Mary — sa jeune épouse, et l’aider, tandis que la pluie drue s’abat sur eux et que la pelouse, gorgée d’eau, devient glissante.
Marie tombe, la jeune femme brune en rit de devant l’entrée abritée et Shelley remarque : « Elles ont dû nous suivre tout du long depuis Genève ! »
Arrivée à son tour à la porte d’entrée, Mary (Shelley) s’écrie : « Ces filles sont folles ! » Et Shelley répond, euphorique : « Elles m’adorent : comment pourraient-elles être folles ? »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.
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- Écrit par David Sicé
Braindead S01E05: Back to Work: A Behind-the-Scenes Look at Congress and How It Gets Things Done (and Often Doesn't) (2016)
Traduction du titre original : Mort cérébrale S01E05: De retour au travail : une visite des coulisses du Congrès et comment on règle les problèmes - ou pas, le plus souvent).
Titre français : De concert.
Episode précédent <> Episode suivant.
Ici l'article de ce blog sur la série télévisée Braindead (2016)
Diffusé aux USA le 24 juillet 2016 sur CBS US.
De Michelle King et Robert King ; Mary Elizabeth Winstead, Danny Pino, Aaron Tveit.
Pour adultes et adolescents.
(invasion extraterrestre satirique) Le lendemain matin, couché dans le lit et les draps de Laurel, l’agent du FBI FBI agent Anthony Onofrio soupire, sourit et se retourne pour ouvrir les yeux sur Laurel elle-même, qui, ayant passé le reste de la nuit sur le divan, épouvantée par ce qu’elle venait de voir aux informations sur son ordinateur portable.
Anthony n’ayant apparemment pas entendu Laurel la première fois, demande : « Quoi ? » Et Laurel répète : « Je disais, désolée d’avoir dormi sur le divan ; je pense que j’ai piqué du nez. »
Au lieu de répondre, Anthony porte la main à son oreille droite pour tenter de la rabattre vers Laurel et mieux l’entendre. Les yeux de Laurel s’agrandissent, elle respire plus vite, puis demande : « Tu ne peux pas m’entendre ? »
Anthony ferme les yeux et répond : « Oh, un peu… Qu’est-ce que tu as dit ? » Et Laurel de répéter une seconde fois, le regard fixe : « Désolé d’avoir dormi sur le divan, je pense que j’ai piqué du nez. »
Anthony semble acquiescer : « Oh, euh… » Laurel demande alors : « Alors cette oreille va mieux ? » Anthony se redresse : « Oh, oui, c’est probablement mon acouphène… » Laurel répond du tac au tac : « Je ne l’avais pas remarqué la nuit dernière… »
Anthony étouffe un bâillement, tripote à nouveau son oreille : « Eh bien, c’est toujours pire le matin. » Puis il demande tendrement à Laurel : « Comment tu as dormi ? »
Evasive ; Laurel répond : « Bien. Toi ? » Anthony répond : « Bien. » Puis : « Il faut que j’aille travailler : ces réunions d’agents sur le terrain, je déteste y être en retard. » Puis, allant pour se lever : « Puis-je utiliser ta salle de bain ? » Et Laurel de répondre d’une petite voix : « Bien sûr ! »
Anthony se lève et va à la salle de bain. Distraitement, Laurel tripote le drap — et sursaute. Elle tire sur le drap, le rabat. Puis appelle, très intriguée : « Anthony ? Est-ce que tu as changé les draps ? »
De la salle de bain, Anthony répond : « Ouais, je, j’espère que ça ne te dérange pas : je travaille un peu de l’anus, et il y avait un… tu sais bien, une tâche. »
Laurel relève la tête et demande : « Où sont les sales à présent ? » Anthony répond : « Dans la buanderie : j’ai vu que tu avais une machine à laver, je les ai juste mis dedans ; à nouveau, j’espère que ça ne te dérange pas ? »
Laurel se détourne, lève les yeux au plafond. Soudain, Anthony ressort de la salle de bain et l’interpelle toujours assise sur le lit : « Laurel ? » Laurel répond enfin, hochant la tête et souriant sans montrer les dents : « Ouais, ouais, c’est bon. »
Anthony arrive au lit : « Bien ! » Puis reniflant le revers de son col : « Urgh, je pue comme un bœuf. » Il s’assied à côté d’elle sur le bord du lit. Elle dépose un baiser sur sa bouche, et il ajoute : « Je te rappelle plus tard, merci pour cette nuit formidable. » Laurel sourit sans rien répondre.
Anthony sort de l’appartement. Laurel tire à nouveau un bout de drap immaculé du lit. Elle soupire sombrement. Et là voilà dans sa buanderie à ouvrir le sèche-linge où se trouve le drap précédent, fraîchement lavé. Elle le renifle. Puis elle revient devant son grand lit, désemparée.
Plus tard, dans son bureau, Laurel retrouve Rochelle Daudier et Gustav Triplett a.k.a. Dr. Bob, le brillant conspirationniste qui l’a rejoint elle et Rochelle Daudier dans l’enquête sur la mort identique du père de Rochelle et du partenaire aux échecs de Triplett.
Gustav demande : « Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a fait ? » Laurel se détourne et répond : « Rien du tout, il avait juste des difficultés à entendre avec l’une de ses oreilles. »
Gustav s’exclame aussitôt : « Oh mon dieu, c’est un homme-insecte ! » ; Laurel proteste : « Non ! Arrête ! » Mais Gustav répète : « Il a lavé tes draps pendant que tu dormais ? » Et prenant à témoin Rochelle : « Sérieusement, est-ce que c’est quelque chose que les gars ont l’habitude de faire ? »
Laurel baisse les yeux et annonce : « Je retourne au travail. » Mais Gustav insiste d’une voix douce mais ferme : « Laurel, c’est un homme-insecte : il pourrait te tuer. »
Rochelle intervient : « Qu’est-ce qu’il a dit ? » Laurel répond : « Rien, il était pressé. » Gustav complète : « Tout à fait, pour communier avec les autres types-insectes. » Puis regardant Rochelle puis Laurel, il accuse : « Vous me regardez comme si j’étais timbré : c’est moi qui parle logiquement ici. »
Rochelle objecte : « S’il a été infecté, pourquoi Laurel ne l’a pas été ? » Mais Gustav a réponse a tout, regardant Laurel : « Parce que tu as dormi sur le divan, ou du moins, c’est ce que tu as dit, donc les insectes l’ont eu lui seul. »
Laurel répond : « D’accord, est-ce qu’on peut revenir à l’important ? » Mais Gustav rétorque : « C’est l’important. » Alors Laurel se tourne vers Rochelle : « Que faisons-nous à propos du Centres pour le contrôle des maladies. »
Rochelle répond : « J’ai rappelé Wu, il veut nous aider, mais il est aux prises avec des vents politiques contraires au travail. » Laurel demande immédiatement : « …ça veut dire quoi ? »
Rochelle répète : « …ça veut dire quoi ? Qu’il a besoin de quelqu’un pour faire pression sur son chef au Centre pour le contrôle des maladies. » Laurel demande : « Comment nous pouvons faire ça ? » Rochelle répond du tac au tac : « Nous ne faisons pas ça. » Puis regardant Laurel avec un sourire entendu : « Tu fais ça. »
Laurel est choquée : « Non… non ! Je ne peux pas parler à mon frère de ce truc-là, c’est un esprit très matérialiste, il va penser que nous sommes dingues ! » Rochelle confirme : « Oui, si tu lui dis que nous enquêtons sur des insectes mangeurs de cerveaux ! Mais la maladie de Lyme et Zyka sont aussi bizarres que ce truc-là, nous avons fini par l’admettre mais c’est le même genre de parasites. »
Laurel capitule : « D’accord, d’accord : je vais y réfléchir. » Alors Gustav répond : « Bien. » et sort de sa poche : « Et je te laisse ça. » Il pose sur la table et pousse en direction de Laurel un petit sachet plastique transparent contenant deux petits cachets blancs.
Laurel demande : « Qu’est-ce que c’est que ça ? » Gustav répond : « Des somnifères à donner à ton homme-insecte. » Laurel refuse : « Je ne lui donnerai pas de somnifères ! » Gustav rappelle : « La seule manière de savoir s’il est sain est de lui faire passer un scanner, et nous savons que les hommes-insectes n’en veulent pas… Et aussi… »
Gustav sort de son autre poche un objet métallique qu’il laisse tomber sur la table à côté des cachets : « Voilà aussi un coup-de-poing américain. »
Laurel rougit fortement, lève une main et insiste : « Je dois retourner travailler, maintenant ! » Elle se lève et ajoute à l’attention de Gustav : « Peux-tu arrêter de les appeler des hommes-insectes, s’il te plait ? »
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- Écrit par David Sicé
Braindead S01E04: Wake Up Grassroots: The Nine Virtues of Participatory Democracy, and How We Can Keep America Great by Encouraging an Informed Electorate (2016)
Traduction du titre original : Mort cérébrale S01E04: Réveillez-vous les masses: les neufs vertus de la démocratie participative et comment nous pouvons préserver la grandeur de l'Amérique en encourageant l'édification de l'électorat.
Titre français : La Bonne Direction.
Episode précédent <> Episode suivant.
Ici l'article de ce blog sur la série télévisée Braindead (2016)
Diffusé aux USA le 11 juillet 2016 sur CBS US.
De Michelle King et Robert King ; Mary Elizabeth Winstead, Danny Pino, Aaron Tveit.
Pour adultes et adolescents.
(invasion extraterrestre satirique) Le couloir d’une luxueuse résidence à Washington, face aux portes de deux appartements mitoyens, aux chiffres dorés indiquant à gauche le numéro 502 et à droite le numéro 503.
Un jeune homme aux cheveux noirs et au au pull rouge arrive par la droite un panier de linge à la main : il va pour ouvrir la porte numéro 502 avec sa clé. Au même moment, une jeune femme le hèle, portant un sac en bandoulière : « Hé, mon voisin, enfin ! »
Il y a comme de la romance dans l’air alors qu’elle lui sourit et il lui sourit en retour, changeant maladroitement son panier de linge de main pour serrer la main de savoisine : « Ouais, je viens juste d’emménager : euh, Noah... » Et la voisine de lui répondre : « Euh, Julie ! »
En rougissant, Julie sourit davantage et ajoute : « Eh bien, si vous avez besoin de quoi que ce soit, juste… » Et tout aussi rougissant, Noah répond : « Je cogne contre le mur ? » Et Julie complète : « Et je… cognerais en retour. » Elle rit, il sourit, ravi, il rentre chez lui avec son panier de linge, elle rentre chez elle et tous les deux verrouillent leur porte.
La nuit, Noah dort profondément, bras tendu en travers de son propre lit. De l’autre côté du mur, Julie dort prodondément, en position exactement opposée à celle de Noah, sans le bras tendu.
La fenêtre à guillotine de la chambre Noah est resté ouverte et donne directement sur les cerisiers en fleurs. Une colonne de fourmies apparait sur le rebord et descend du rebord jusqu’au sol, cheminant jusqu’au bord du lit de Noah, avançant sur le drap le long du bras tendu.
Et au même moment, de l’autre côté du mur, une colonne identique chemine sur l’oreiller jusqu’à l’oreille gauche de Julie qui ouvre soudain les yeux, sursaute, se redresse et inspire fortement une seconde fois.
De l’autre côté du mur, Noah s’est aussi redressé et se donne des tapes contre le crâne, comme pour déloger quelque chose qui y serait entré… Il fait bien sortir par son oreille gauche quelque chose de luisant, mais c’est en fait un bout de sa propre cervelle.
A la troisième tape, le bout de cervelle chute sur son drap, le tâchant de sang. Et de l’autre côté du mur, le lendemain matin, Julie change son drap tâché de sang à la même hauteur, comme si de rien n’était.
Sur un écran de télévision, la chaîne NSW et sa blonde présentatrice, bandeau rouge dernière nouvelle, bandeau blanc un autre arrêt d’activité du gouvernement en vue et troisième bandeau tout en bas : (le sénateur) Whetus : nous ne ferons pas de compromis ; (le sénateur) Healy : nous devons trouver un compromis.
La blonde présentatrice commente : « Ce dont nous avons besoin, c’est d’une nouvelle révolution américaine, mais dirigée contre les gens qui empêchent la réalisation des rêves du peuple américain… »
Et cela semble tout à fait l’avis de Julie, dont la télévision diffuse NSW dans son dos, tandis qu’elle consulte plusieurs pages internet à la fois, dont une titrée en gros caractère : HILLARY VEUT NOUS PRENDRE NOS ARMES A FEU ? Et parmi les autres articles : Est-ce que les robots peuvent accoucher ? Un chien survit enterré vivant pendant deux mois ! Sondage : un américain sur quatre espionne ses voisins ; l’Iran (déclare) les élections américaines sont une blague… sans oublier Des scientifiques guérissent la calvitie masculine avec…
Et la présentatrice de NSW poursuit : « … qui font tout ce qu’ils peuvent pour mettre l’Amérique en dernier. »
Pendant ce temps, de l’autre côté du mur commun à leurs appartements, Noah écoute sur sa télévision la brune Claudia Monarch sur CRS : « … et c’est ainsi que les Républicains ont basiquement mis une balle dans la tempe de l’économie américaine… » avec le bandeau Dernières nouvelles, arrêt des activités gouvernementales, à qui la faute ?
Et la page que consulte Noah sur son propre ordinateur est titrée en gros : LES REPUBLICAINS SONT DINGUES !, avec pour preuve démonstratrive s’il en est une photo de Donald Trump souriant bras ouverts. Et juste dessous le titre d’un autre article : les satellites russes en orbite stationnaire au-dessus des Etats-Unis.
Claudia Monarch poursuit : « … en refusant de négocier, en refusant même de parler ! » Et de l’autre côté du mur, la blonde présentatrice sur NSW souligne : « Qui d’autre sinon les Démocrates ont donné l’assurance santé à des profiteurs improductifs dans notre société au détriment des gens qui travaillent dur ? »
Tout comme Noah, Julie y va de son commentaire en ligne : « … (il faut) construire un mur pour empêcher garder les libéraux dehors… » Et d’ajouter un grand nombre de points d’exclamation.
De l’autre côté du mur, tandis que Claudia Monarch annonce que les Républicains ont causé à l’économie une perte de 0,6 pour cents à la croissance économique, Noah, avec un rictus de mauvaise augure, enclenche la touche de verrouillage des majuscules, pour commenter : VOUS NE POUVEZ PAS FABRIQUER LES FAITS ESPECES DE GROS REPUBLICAINS. Et d’à son tour ajouter un nombre de points d’exclamation illimité.
Et plus tard, voilà-t-y pas que Noah et Julie se retrouvent dans leurs belles voitures respectives arrêtés côte à côte à un feu rouge.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cet épisode.
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